04252024Headline:

Exclusive /Révélations sur la CPI: le parti de Jean-Pierre Bemba monte au créneau

Dans une interview exclusive à POLITICO.CD, Eve Bazaïba, Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), remet en cause la condamnation de son leader, Jean-Pierre Bemba, pointant du doigt l’ex-procureur de la CPI, Moreno Ocampo, aujourd’hui éclaboussé.

Selon des révélations de la presse internationale, l’Argentin Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de 2003 à 2012, détenait plusieurs sociétés offshore alors qu’il était en place à La Haye, révèle Le Soir avec ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC). Selon site français Mediapart, la Cour pénale internationale (CPI) aurait orchestré l’arrestation et la détention de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.

“Il y avait toujours anguille sous roche”

En République démocratique du Congo (RDC), le parti de l’ancien vice-Président Jean-Pierre Bemba, condamné par la CPI suite à des poursuites initiées par M. Ocampo, se dit “pas surpris” par ces révélations. “Les révélations par rapport aux activités occultes de Monsieur Moreno Ocampo ne nous surprennent pas. Parce qu’il y avait toujours anguille sous roche par rapport à son comportement dans la manière dont il avait diligenté les poursuites contre le sénateur Jean-Pierre Bemba“, affirme Eve Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), dans une interview exclusive accordée ce vendredi à POLITICO.CD.

Pour Mme Bazaïba, ces révélations sont logiquement vraies et prouvent que le procès et la condmnation du président de son parti, Jean-Pierre Bemba, ont des motivations politiques. “Au sujet du procès, poursuit Mme Bazaïba, ce n’est pas par rapport aux rélévations. Depuis tout ce temps, nous avons toujours plaidé non coupable. Et nous avons toujours dénoncé une approche discriminatoire et sélective des poursuites contre le sénateur Jean-Pierre Bemba“, ajoute-t-elle.

L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba a été condamné en mars dernier par la CPI à un an d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende pour subornation de témoins. Cette peine s’est ajoutée à celle reçue en juin – dix-huit ans de réclusion – pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis entre octobre 2002 et mars 2003 en République centrafricaine (RCA) par le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), groupe armé qu’il dirigeait à l’époque et avait envoyé en RCA pour soutenir le président Ange-Félix Patassé contre les « rebelles » de François Bozizé.

La CPI sur la sellette

Dans une enquête sous-titrée “les preuves d’un montage”, Mediapart révèle ainsi que Luis Moreno Ocampo – alors procureur de la CPI (2003-2012) a demandé le 11 avril 2011 aux forces pro-Ouattara de garder prisonnier Laurent Gbagbo avant qu’un pays africain ne demande son transfert devant la CPI. Problème, à cette époque, le procureur ne disposait d’aucun mandat d’arrêt ni de saisine de la CPI. Pour Médiapart, tout laisse à penser que l’arrestation de Laurent Gbagbo a été orchestrée avant même que la Cour ne soit saisie.

En début de semaine, Mediapart a annoncé la publication d’un énorme dossier sur les tribulations de la CPI sous l‘ère du procureur Luis Moreno Ocampo. Le premier épisode de la série jetait une lumière crue sur les ramifications entre l’ancien procureur et un acteur controversé de la crise en Libye.

Dans sa longue interview, à écouter ce soir, Eve Bazaïba accuse le pouvoir de Kinshasa d’avoir organisé l’arrestation et l’emprisonnement de M. Bemba à la Haye. Pour elle, les révélations contre le procureur Ocampo devraient interpeller la Communauté internationale et appeler à revisiter le procès du leader politique congolais.

De son côté, la CPI a déclaré dans un communiqué publié ce jeudi qu’elle suit avec attention les développements de l’affaire. L’actuelle procureure Fatou Bensouda a dit prendre “très au sérieux” les allégations concernant son prédécesseur. Toutefois, elle a tenu à préciser que son Bureau a toujours travaillé “en toute indépendance, impartialité et objectivité, dans le strict respect des dispositions du Statut de Rome.”

Source: politico.cd

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