04202024Headline:

Génocide rwandais: Perpétuité requise en appel contre 2 maires jugés en France

Le parquet général a requis mercredi 4 juillet en appel la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de deux anciens bourgmestres rwandais, accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis dans leur village de l’est du Rwanda en avril 1994. Lors de leurs réquisitoires, les avocats généraux ont désigné Octavien Ngenzi, 60 ans, et Tito Barahira, 67 ans, comme des « artisans de la mort », des rouages essentiels du génocide dans leur commune de Kabarondo.

Selon l’accusation, les deux bourgmestres de Kabarondo sont bien des « jusqu’au-boutistes » et tous deux ont adhéré « totalement » au projet génocidaire. « Aucun Tutsi qui a approché l’un et l’autre des accusés n’a survécu », a ainsi martelé l’avocat général.

Sur le banc des accusés, Tito Barahira, 67 ans, les cheveux grisonnants, est le plus âgé des bourgmestres de Kabarondo. « Lui a du sang sur les mains. C’est un tueur, mais pas seulement », soulignent les avocats généraux. Car son rôle apparait plus clairement le 13 avril 1994, après le massacre de plus de 3 000 Tutsis dans l’église de la commune. Selon l’accusation, il s’est alors mué en coordonnateur, dirigeant les tueurs et opérant un tri pour achever les survivants.

A ses côtés dans le box des accusés, Octavien Ngenzi, 60 ans, bourgmestre lors du génocide. « Lui n’a pas de sang sur les mains, dit l’accusation. Mais il a du sang sur la conscience. Il est responsable de l’organisation et de la mise en œuvre des massacres sur sa commune. » « Avec les paroles d’Octavien Ngenzi, on s’est senti autorisé à tuer », ont d’ailleurs témoigné certains génocidaires lors du procès.

« Le temps de l’impunité est terminé au Rwanda comme en France », conclut enfin les deux avocats généraux en requérant la perpétuité pour les deux bourgmestres. Les plaidoiries de la défense se déroulent ce jeudi. Le verdict est attendu vendredi.

 

imatin.net

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