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Kanfando: Compaoré ne peut ETre poursuivi pour les crimes commis avant 2001. Les Raisons

michel kafando

Le président par intérim du Burkina Faso, Michel Kafando, a déclaré à la BBC que son prédécesseur déchu, Blaise Compaoré, est couvert par une amnistie consacrée par une loi votée il y a quelques années par l’Assemblée nationale.

Michel Kafando a été désigné le mois dernier par un collège spécial pour diriger une transition qui devrait déboucher sur des élections générales.

Dans ses premières déclarations après son investiture, il avait assuré la population, dont le soulèvement a conduit à la fuite de Compaoré, que “rien ne sera plus comme avant”, indiquant que son gouvernement serait rigoureux contre la corruption et la gabegie.

Dans l’interview à BBC Afrique, M. Kafando a réitéré sa volonté de faire dans la rigueur.

“Nous procédons à des investigations et s’il est démontré que des gens ont pu participer de manière indélicate à la gestion des deniers publics, alors le gouvernement de transition prendra ses responsabilités,” a déclaré le Président burkinabé qui assure que personne ne sera épargnée.

“C’est un devoir envers le peuple. Nous demanderons des comptes au gens au nom de la justice sociale. Il faut éviter les dérapages”, a poursuivi le Chef de l’Etat burkinabé.

En revanche, concernant le président déchu, M. Kafando préfère volontairement éviter d’aller vite en besogne.

Presqu’en contradiction avec son Premier Ministre, il affirme que celui-ci, répondant à une question concernant Blaise Compaoré, était allé trop vite.

En effet, le Premier Ministre avait laissé entendre la semaine dernière lors d’une conférence de presse que le Burkina Faso pourrait demander l’extradition de Compaoré si des plaintes venaient à être enregistrées contre lui.

“Blaise Compaoré bénéficie d’une loi d’amnistie qui a été votée il y a quelques années et qui concerne tous les anciens présidents,” déclare Michel Kafando en guise de mise au point qu’il livre sur le ton d’un homme légèrement excédé.

Michel Kafando a promis de demander des comptes au gens au nom de la justice sociale pour les crimes et meurtres commis sous le régime de Blaise Compaoré.

En fait d’amnistie, Michel Kafando faisait allusion à une loi votée après la Journée nationale du pardon de mars 2001 initiée par Blaise Compaoré.

Cette amnistie couvre en principe certains crimes commis au Burkina Faso depuis l’indépendance.

Le vote de cette loi avait été critiqué par certaines composantes de la société civile et des partis de l’opposition dite radicale qui avaient d’ailleurs boycotté la Journée nationale du pardon.

“Nous n’avons que 12 mois pour conduire notre mission,” renchérit Michel Kafando, laissant sous-entendre que sa priorité n’est pas l’extradition de Blaise Compaoré.

“Pour le moment, le plus important est de leur (NDLR: les victimes de meurtre) rendre hommage. Ensuite, il y a tout un processus à mettre en place.”

Michel Kafando avait été proposé par l’armée au collège qui l’a élu pour piloter la transition.

Quelques jours plus tard, il a nommé au poste de Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, ancien Numéro Deux de la garde présidentielle qui a brièvement tenu les rênes du Burkina Faso après la fuite de Blaise Compaoré le 31 octobre.

Certains éditorialistes avaient vu dans « cet aller-retour » un coup politique exécuté avec maestria par l’armée pour garder une mainmise sur le processus de transition.

Mais pour le Président Kafando, il s’agit de raccourcis que se permettent les médias.

“Je n’ai pas seulement été proposé par les militaires, mais par d’autres tendances aussi,” dit-il.

“Il ne faut pas trouver de problème là où il n’y en a pas. Ce qui se passe au Burkina Faso est plus important qu’une perception d’une dualité entre le Président et le Premier ministre.”

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