03292023Headline:

Les garde-côtes philippins accusent leurs homologues chinois de les avoir visé avec un laser

Les garde-côtes philippins ont accusé, lundi 13 février, leurs homologues chinois d’avoir dirigé un « laser de type militaire » vers l’un de leurs bateaux dans la mer disputée de Chine méridionale, aveuglant temporairement plusieurs membres d’équipage. Ce mardi, les Philippines ont convoqué l’ambassadeur de Chine.

L’incident est survenu le 6 février à une vingtaine de kilomètres de l’atoll Second Thomas, dans l’archipel des Spratleys, où sont stationnés des soldats philippins, a fait savoir Manille dans un communiqué. Un bateau des garde-côtes chinois a dirigé deux fois un laser vert « de type militaire » vers le navire philippin, « entraînant un aveuglement temporaire de son équipage (présent) sur le pont », a relaté la même source. Le vaisseau chinois a également procédé à des « manœuvres dangereuses », en s’approchant à environ 140 mètres du bateau.

Le patrouilleur philippin participait à une « mission de rotation et de réapprovisionnement » de soldats occupant un navire abandonné de la marine et échoué sur un banc de sable pour faire valoir les revendications territoriales de Manille.

« Le blocage délibéré des bateaux du gouvernement philippin (qui) acheminent de la nourriture et du matériel à nos soldats (…) est un mépris flagrant et une violation claire des droits souverains » de Manille « dans cette partie de la mer occidentale des Philippines », ont déclaré les garde-côtes philippins en désignant par ce terme les eaux à l’ouest du pays.

Dernier incident en date
Malgré l’incident, la mission a pu être menée à bien, a déclaré Armando Balilo, porte-parole des garde-côtes philippins. Des bateaux privés sont habituellement employés pour le transport de vivres et de matériel et escortés par les garde-côtes. Medel Aguilar, porte-parole de l’armée philippine, a appelé Pékin à la retenue pour « ne pas commettre d’acte provocateur qui mettrait des vies en danger ».

Le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin a déclaré que le bateau philippin s’était « introduit » sans permission dans les eaux souveraines chinoises. Selon lui, les membres de la garde côtière chinoise ont agi de manière « professionnelle et mesurée ».

Des navires d’unités maritimes et de garde-côtes chinois ont également barré la route en août aux bateaux du gouvernement philippin, les empêchant d’atteindre les soldats stationnés dans l’atoll, ont rapporté les garde-côtes de Manille.

L’ambassadeur de Chine convoqué
En réponse, le président des Philippines Ferdinand Marcos a convoqué mardi l’ambassadeur de Chine à Manille pour exprimer « sa profonde inquiétude » après la récente utilisation, selon les autorités philippines, d’un « laser de type militaire » par un navire chinois en direction d’un navire des garde-côtes philippins dans la mer disputée de Chine méridionale.

M. Marcos a évoqué avec l’ambassadeur Huang Xilian « l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des actions menées par la Chine contre les garde-côtes philippins et (les) pêcheurs philippins », a indiqué Cheloy Velicaria-Garafil, porte-parole du bureau du président philippin.

Il s’agit du dernier incident maritime en date entre Pékin et Manille, en désaccord au sujet de cette mer, un espace stratégique aux riches ressources énergétiques et halieutiques. Pékin en revendique la quasi-totalité mais les Philippines ainsi que le Vietnam, la Malaisie et Brunei y ont également des prétentions. La Chine a ignoré un jugement d’un tribunal international selon lequel ses revendications sont sans fondement légal.

Washington et Manille ont convenu début février d’effectuer de nouveau des patrouilles communes en mer de Chine méridionale. Les deux alliés ont dévoilé un accord permettant aux soldats américains d’accéder à quatre bases supplémentaires des Philippines, dans l’optique de contrer la montée en puissance militaire de Pékin dans la région.

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