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Les œuvres de l’ancien royaume du Dahomey exposées à Paris avant leur restitution au Bénin

Le musée du Quai Branly à Paris expose, à partir de ce mardi 26 octobre jusqu’au 31 octobre, les 26 œuvres de l’ancien royaume du Dahomey que la France s’apprête à restituer au Bénin. L’acte de transfert sera signé le 9 novembre prochain à l’Élysée, en présence des présidents français et béninois.

Ces pièces rejoindront le Bénin dans la foulée de cette exposition au musée du Quai Branly, « au plus tard le 15 novembre », précise Jean-Michel Abimbola, le ministre béninois de la Culture, près de 130 ans après avoir été pillées par le colonel Dodds lors du sac du palais d’Abomey.

Il y a d’abord les trois grandes statues royales bocio, personnages mi-homme, mi-animal, que les combattants saluaient avant de partir au combat. Parmi elles, l’Homme-requin, célèbre statue d’homme debout à la tête et au torse d’animal. Cette pièce, sculptée à la fin du XIXème siècle par Sossa Dede, reprend l’emblème du roi Béhanzin.

Cela « renvoie à une phrase prononcée par le roi qui se comparaît au requin capable d’empêcher les Français d’accoster depuis le Golfe de Guinée », précise le musée du Quai Branly.

Il y a ensuite ces trônes et sièges dont un royal à quatre pieds, de style yoruba, constitué de 41 personnages sculptés. Il y a encore ces portes du palais royal d’Abomey, ces autels portatifs, ces récades… 26 œuvres de l’ancien royaume du Danhomèque le musée du Quai Branly à Paris expose à partir de ce mardi et ce, durant « une semaine événementielle qui met à l’honneur les arts, la culture et les traditions » du pays, avant leur retour définitif au Bénin.

Œuvres pillées le 17 novembre 1892
Toutes ces pièces ont un point commun : elles ont été pillées le 17 novembre 1892 par le colonel Alfred Dodds et les troupes coloniales françaises. À la suite de violents combats, ce dernier avait emporté ces trésors comme butin de guerre lors du sac du palais d’Abomey dans lequel résidait le roi Béhanzin. Des œuvres que Dodds, devenu général, donnera au musée parisien d’Ethnographie du Trocadéro en 1893 puis en 1895, avant qu’elles ne soient transférées, en 2003, au musée du Quai-Branly.

Si certaines d’entre elles avaient déjà fait le voyage à Cotonou, en 2006, pour une exposition temporaire consacrée à Béhanzin, l’ensemble de ces pièces vont rentrer cette fois de manière définitive dans leur pays d’origine grâce à l’adoption, par le Parlement français, d’une loi spécifique adoptée, en décembre 2020, qui est venue concrétiser un engagement d’Emmanuel Macron formulé, deux ans plus tôt, lors de la remise du rapport Sarr/Savoy consacré au sujet.

Retour des œuvres au Bénin « au plus tard le 15 novembre »
Le compte à rebours pour le retour des 26 œuvres est désormais lancé. Première étape : la signature de l’acte de transfert. Ce sera le 9 novembre prochain à l’Élysée en présence des présidents Macron et Talon. La date est confirmée de source béninoise comme française. Le retour se fera « selon toute probabilité le 12 ou le 13 mais dans tous les cas, les œuvres seront au Bénin sur la terre de leurs aïeux avant mi-novembre 2021 », précise le ministre de la Culture béninois Jean-Michel Abimbola.

Une cérémonie sera organisée à leur arrivée. Les pièces seront ensuite exposées au palais présidentiel à l’issue d’une période d’acclimatation d’un à deux mois. Elles gagneront ensuite temporairement la maison du gouverneur du Fort portugais de Ouidah avant qu’elles ne rejoignent leur « écrin », le musée de l’épopée des Amazones et des Rois du Dahomey à Abomey. Une destination finale « à horizon trois ans », selon le ministre béninois de la Culture.

Melv Le Sage

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