12052023Headline:

Libye : le Parlement de Tobrouk envahi par des manifestants.

La population proteste contre les conditions de vie et le blocage politique du pays dans lequel deux gouvernement se disputent le pouvoir.

La colère sociale a pris un nouveau tournant en Libye. Des manifestants ont investi, vendredi 1er juillet, le siège du Parlement libyen à Tobrouk, dans l’est du pays, pour protester contre la détérioration des conditions de vie et l’incurie de leurs dirigeants.

Selon plusieurs chaînes de télévision, des manifestants ont pénétré à l’intérieur du bâtiment et commis des saccages. Des images diffusées par les médias montraient d’épaisses colonnes de fumée noire se dégageant du périmètre de la bâtisse après que des jeunes protestataires en colère ont brûlé des pneus. D’autres médias ont affirmé qu’une partie du bâtiment avait été brûlée. Le Parlement était vide lorsque les manifestants sont entrés, vendredi étant jour férié en Libye.

Un bulldozer conduit par un manifestant a défoncé une partie du portail de l’enceinte du bâtiment, facilitant l’irruption des manifestants à l’intérieur, selon les images. Des voitures de députés ont été incendiées. Plus tard, d’autres engins de chantier sont arrivés et ont commencé à défoncer des pans des murs du bâtiment. D’autres manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux verts de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, jetaient en l’air des documents qu’ils avaient récupérés dans les bureaux.

Tout en reconnaissant « le droit des citoyens à manifester pacifiquement », le Parlement a condamné dans la nuit de vendredi à samedi « les actes de vandalisme et l’incendie » de son siège.

Le premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah, a, pour sa part, assuré sur Twitter « joindre sa voix » à celle des contestataires, appelant à la tenue d’élections.

Ces troubles surviennent alors que le pays d’Afrique du Nord, plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi, en 2011, est en proie depuis plusieurs jours à de longues coupures de courant, des pannes aggravées par le blocage de plusieurs installations pétrolières sur fond de querelles politiques entre camp rivaux.

« Nous devons reconnaître notre échec et nous retirer immédiatement de la scène politique », a affirmé un député, Balkheir Alshaab, cité par la chaîne Libya Al-Ahrar. « J’appelle mes collègues députés ainsi que les membres du Conseil d’Etat [chambre haute] à démissionner collectivement pour respecter la volonté du peuple libyen et préserver la stabilité de la Libye », a renchéri un autre élu, Ziad Dgheim, cité par le même média.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdel Hamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le Parlement de Tobrouk et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.

Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par les Nations unies (ONU) après des violences en 2020. Mais ils ont été reportés sine die en raison de fortes divergences entre rivaux politiques et des tensions sur le terrain.

Le dernier round de pourparlers menés à l’ONU entre les présidents des deux chambres rivales – Aguila Saleh de la Chambre des représentants de Tobrouk, et Khaled El-Mechri du Haut Conseil d’Etat basé à Tripoli – a pris fin jeudi sans accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections.Selon la NOC, la production a « fortement chuté » et les exportations sont tombées entre « 365 000 et 409 000 barils par jour, soit une perte de 865 000 barils par jour » par rapport à la production moyenne d’avant avril. A cela s’ajoutent des pertes quotidiennes de 220 millions de mètres cubes de gaz, pourtant nécessaires à l’approvisionnement du réseau électrique. La baisse de la production de gaz participe aux coupures d’électricité chroniques que connaît la Libye et qui durent une douzaine d’heures quotidiennement.

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