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Mali: la junte reste ferme sur sa décision et exige de nouveau le départ de la force danoise malgré des discutions en cours

Au Mali, les autorités de transition et le Danemark continuent de s’expliquer, pour ne pas dire de s’affronter, par communiqués interposés. Deux nouvelles déclarations sont tombées ce mercredi 26 janvier 2022 au soir : l’une de Bamako, l’autre est signée par quinze pays européens contributeurs de la force Takouba, qui appuie le Mali dans sa lutte contre les groupes terroristes dans le nord du pays.

La pomme de la discorde, c’est le déploiement des forces spéciales du Danemark. Lundi, Bamako expliquait ne pas avoir donné son accord et exigeait le départ des militaires danois. Copenhague avait répondu en affirmant avoir reçu une « invitation claire » de la part des autorités de transition et demandait des clarifications sur la demande malienne de retrait de son contingent. Ces éclaircissements ont donc été apportés hier soir.

Le gouvernement malien de transition fait part de « sa surprise » et de sa « consternation ». Jugeant le message de la diplomatie danoise « non approprié », il précise qu’en novembre dernier, une note verbale a indiqué aux Danois que leur requête était « sous examen » et que le document fixant le statut de leur contingent était toujours « à l’état de projet ». En clair : que le déploiement de leurs forces spéciales n’avait pas encore obtenu d’accord.

Bamako demande donc à nouveau, « avec insistance », au Danemark de retirer « immédiatement » ses soldats. Lesquels sont toujours en attente à Menaka, dans le nord du pays, où ils venaient d’arriver. Ultime précision du gouvernement malien de transition : la Norvège, le Portugal et la Hongrie, attendent eux aussi la validation de Bamako. Et ces pays n’ont, contrairement au Danemark, pas déployés leurs soldats.

L’UE campe sur sa position
En revanche, ils ont signé la déclaration commune, publiée dans la nuit, de quinze pays européens qui contribuent à Takouba. Ces pays répètent avoir reçu une « invitation formelle », insistent sur le « cadre juridique solide » « agréé avec le gouvernement souverain du Mali » et appellent les autorités maliennes « à remédier rapidement à cette situation ». Deux jours et deux communiqués supplémentaires après le début de cette affaire, c’est donc toujours la même incompréhension.

Cet « épisode danois » s’ajoute à une longue liste de points de friction : le recours par le Mali à des soldats russes, que certains États occidentaux assimilent ouvertement à des mercenaires du groupe Wagner, les difficultés liés à l’espace aérien du pays – la Minusma a vu ses avions cloués au sol pendant quatre jours la semaine dernière – ou encore les nombreuses déclarations d’hostilité des autorités vis-à-vis, tout particulièrement, de la France.

À chaque fois, c’est la souveraineté nationale que les autorités de transition affirment défendre. Mais du coup, les pays qui soutiennent militairement le Mali se demandent aujourd’hui s’ils sont vraiment bienvenus. Officiellement, ni le Mali ni ses partenaires de Takouba ne souhaitent mettre un terme à leur collaboration. Mais, plus que jamais, la question se pose : comment continuer dans ces conditions ?

Melv

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