La présidence du Mali a annoncé le 9 octobre la libération de Gloria Narvaez. Cette religieuse colombienne avait été enlevée le 7 février 2017 à Karangasso, dans le cercle de Koutiala à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Elle est à arrivée à Bamako ce samedi et a embarqué dans la nuit de samedi à dimanche sur un vol pour l’Italie.
Une fois libérée, l’ex-otage a été conduite à Bamako où elle a été accueillie par le chef de l’État Assimi Goïta ainsi que le cardinal Jean Zerbo, archevêque de Bamako. Soeur Gloria a ensuite pu rentrer en Italie où elle a été reçue par le Pape ce dimanche.
À son arrivée dans la capitale malienne,
l’ex-otage s’est exprimée : « Je remercie les autorités maliennes, le président, toutes les autorités maliennes pour tous les efforts que vous avez faits pour me libérer. Que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse le Mali », a déclaré la religieuse à la télévision publique malienne.
Sœur Gloria Cecilia Narvaez Argoti avait été enlevée le 7 février 2017 à Karangasso, près de Koutiala, dans le sud du Mali à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, où elle travaillait depuis six ans comme missionnaire. La présidence du Mali « salue le courage et la bravoure de la sœur », précisant que cette libération est « le couronnement de 4 ans et 8 mois d’efforts conjugués de plusieurs services de renseignements ».
Sa libération, qui a été le fruit de longue négociations, a été tenue discrète jusqu’au dernier moment. Peu d’informations ont filtré pour le moment sur les conditions de cette libération. Le président de la transition malienne a simplement assuré que « des efforts sont en cours » pour faire libérer toutes les personnes retenues au pays comme le journaliste français Olivier Dubois, retenu depuis 6 mois par le JNIM.
Dès l’annonce de la libération de sœur Gloria, la communauté catholique du Mali s’est réjoui. « Toute la communauté chrétienne du Mali et d’ailleurs est très contente de la libération de la sœur Gloria, a commenté l’abbé Fernand Coulibaly au micro de notre correspondant Serge Daniel. C’est la joie partout. »
Des preuves de vie avaient été données après la libération de l’otage française Sophie Pétronin, ce qui avait redonné espoir à la communauté catholique malienne. « Quand (Sophie Pétronin) a été libérée, nous nous sommes dits, sans doute que cela augure quelque chose de positif pour la libération de la sœur Gloria, puisque ces deux femmes ont passées un temps ensemble entre les mains des ravisseurs. Nous avons prié, priés chaque jour (…) et Dieu a écouté notre prière », raconte le Père Joseph Tanden Diarra
« Je suis la supérieure, emmenez-moi »
Ses collègues vantent une femme « courageuse ». Le jour de son enlèvement, le 7 février 2017, sœur Gloria s’était livré volontairement à ses ravisseurs alors qu’ils s’apprêtaient à enlever deux religieuses plus jeunes. Face aux hommes, elle avait riposté: « Je suis la supérieure, emmenez-moi ».
Le frère de l’ex-otage, Edgar Narvaez, a lui exprimé son émotion, après avoir eu confirmation de la libération. « Dieu merci, elle est en bonne santé, ils m’ont envoyé des photos et elle a l’air bien », a réagi Edgar Narvaez, dans une brève conversation avec l’AFP. Le président de la Conférence épiscopale Mgr Mario de Jesús Álvarez a dit son « immense joie » et remercié l’action du Saint Siège, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf.
La vice-présidente de la république Marta Lucia Ramirez qui est aussi ministre des Relations extérieures s’est également réjouit de cette libération : « un objectif – précise le communiqué officiel – que s’était fixé le gouvernement national et pour lequel nous avons travaillé pendant de nombreux mois ». Sur les réseaux sociaux, les opposants lamentent, eux, le silence et l’apparente inaction du gouvernement pendant toutes ces années.
Dans une lettre transmise en juillet dernier par la Croix-Rouge à son frère, sœur Gloria Narvaez expliquait être détenue par « un groupe du GSIM », le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda.
Rfi