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Nigeria: une femme en plein accouchement tuée par Boko Haram

Boko Haram rase village

Les combattants islamistes de Boko Haram ont tué une femme en train d’accoucher au cours de l’offensive la plus «destructrice» de leur six années d’insurrection dans le nord-est du Nigeria, a affirmé jeudi Amnesty International.

Dans un communiqué de presse, l’organisation de défense des droits de l’Homme relate le récit d’un témoin de l’attaque de la ville de Baga, sur les rives du lac Tchad. Cette personne, dont le nom n’a pas été révélé, affirme qu’une femme enceinte a été abattue en plein travail, en même temps que plusieurs jeunes enfants. «La moitié du bébé (était) sortie et elle est morte dans cette position», raconte ce témoin cité par Amnesty.

Le village de Doron Baga photographié par satellite le 2 janvier (en haut) puis le 7 janvier 2015 (en bas). Ces deux images montrent les maison et commerces rasés, ainsi que les arbres, colorés en rouge. – MICAH FARFOUR/DIGITALGLOBE/AMNESTY INTER/AFP

Selon l’organisation, des centaines de personnes, si ce n’est plus, pourraient avoir été tuées dans cette offensive lancée le 3 janvier qui semblait viser les milices civiles d’auto-défense assistant l’armée contre Boko Haram. «Ils ont tué tellement de gens. J’ai peut-être vu 100 personnes tuées à un moment à Baga. J’ai couru dans la brousse. Alors que nous courions, ils mitraillaient et tuaient», décrit aussi un quinquagénaire non-identifié. Une autre femme ajoute: «Il y avait des cadavres partout où je regardais».

Ces témoignages corroborent les propos de responsables locaux, selon lesquels le bilan des victimes est extrêmement élevé, ainsi que ceux de témoins contactés par l’AFP, qui décrivaient des rues parsemées de cadavres en décomposition. Un homme échappé de Baga après être resté caché trois jours avait ainsi déclaré avoir «marché sur des cadavres» sur cinq kilomètres dans sa fuite à travers la brousse.

De nombreuses habitations et commerces rasés

Amnesty a également publié jeudi des images satellites de Baga et Doron Baga, à 2,5 kilomètres de distance, qui montrent l’ampleur des ravages. Prises à cinq jours d’écart, la veille de l’attaque et quatre jours après, les photographies aériennes montrent que de nombreuses habitations et commerces ont été rasés.

Pour Amnesty, les témoignages et images satellites tendent à prouver que l’offensive de Boko Haram est «la plus grande et la plus destructrice» jamais perpétrée par le groupe dans son combat pour établir un califat islamique dans le nord-est du Nigeria.

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