En France, ce vendredi 17 février est le dernier jour de débats sur la réforme des retraites à l’Assemblée. Le texte partira ensuite au Sénat où il sera examiné début mars. Jeudi, l’examen du projet de loi a fait du surplace, et il reste encore des milliers d’amendements à examiner. Sauf énorme surprise, les députés n’auront pas le temps d’aborder le cœur du sujet : le report de l’âge légal de départ à la retraite. Ces quinze jours de débat auront-ils servi à rien ?
Dans un climat toujours plus tendu, la présidente de séance égrène un à un les centaines d’amendements des Insoumis. Le député LR Pierre-Henri Dumont se fait une raison, même si la France insoumise retire tous ses amendements, le report de l’âge légal ne sera pas débattu.
« C’est un peu le mythe de Sisyphe, confie-t-il au micro de Pierrick Bonno du service politique. On a poussé notre rocher jusqu’en haut de la montagne et on s’aperçoit qu’on n’a pas atteint le haut de la montagne et que progressivement le rocher dévale. »
Un examen incomplet à mettre sur le dos du gouvernement, selon l’Insoumis Paul Vannier : « La responsabilité de ce manque de temps, elle est du côté du gouvernement. Il a choisi -par l’article 47-1- de limiter à douze jours le temps du débat. »
Mais selon Mathieu Lefèvre, ce sont bien les Insoumis, par leur obstruction, qui ont retardé les débats. Le député Renaissance retiendra le climat délétère de ces discussions. « Il y a un bilan d’outrances, d’obstruction et d’invectives. Et de ce point de vue, le débat n’en sort pas grandi », affirme-t-il.
Vers une motion de censure ?
Pendant quinze jours, le Rassemblement national a, lui, tenté de se placer au-dessus de la mêlée. Et le député RN Kévin Mauvieux s’en félicite : « On passe pour des sérieux et c’est bon pour nous dans un sens. Mais après, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas de stratégie derrière, notre seule stratégie a été de dire : on se calme sur les amendements pour pouvoir voter le texte et le rejeter. Et on ne pourra pas rejeter le texte finalement, parce qu’effectivement, autant on est sérieux de notre côté, autant le gouvernement comme la Nupes ne voulaient pas qu’on vote le texte. »
Pour provoquer un vote quoi qu’il arrive, le Rassemblement national a déposé une motion de censure contre le gouvernement. Elle sera débattue après minuit devant l’Assemblée.