Muse Bihi, le président du Somaliland dont l’administration se trouve à Hargeisa, à environ 380 km à l’ouest, a convoqué une réunion de son gouvernement lundi après-midi, pour évaluer la situation à Las Anod.
Le gouvernement est ouvert “au dialogue et à la médiation” mais n’hésitera pas à intervenir “contre tout groupe armé ayant l’intention de créer de l’instabilité”, selon une déclaration diffusée à l’issue de la réunion.
“L’armée nationale de la République du Somaliland a réussi aujourd’hui à déjouer une attaque terroriste contre une base militaire”, a-t-il assuré, sans plus de détails_. “Nous appelons tous les chefs coutumiers, les savants, les hommes d’affaires, les femmes, les jeunes… à contribuer au retour de la paix dans la ville”_, a-t-il ajouté.
Le contrôle de Las Anod, ville située sur un axe commercial, a changé de mains plusieurs fois ces dernières décennies.
En janvier, des manifestations, déclenchées par le meurtre fin 2022 d’un politicien local, ont secoué la ville, où les partis d’opposition et des groupes de défense des droits humains accusent les forces du Somaliland d’avoir tué plusieurs manifestants.
Ancien protectorat britannique, le Somaliland imprime sa propre monnaie, délivre ses passeports et élit son gouvernement, mais l’absence de reconnaissance internationale le maintient dans l’isolement.
Cette région, relativement stable par rapport au reste de la Somalie, est secouée depuis plusieurs mois par des violentes manifestations et des crises politiques.
En août, des manifestants ont été tués lors de manifestations antigouvernementales, et en octobre, une décision du conseil des sages de prolonger le mandat du président après le report des élections a provoqué un tollé de l’opposition.