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Tchad: N’Djamena accuse Amnesty de…

Le gouvernement tchadien qualifie d’« informations partisanes » le contenu du dernier rapport d’Amnesty international sur le pays, dans lequel l’ONG alerte sur les conséquences de fortes restrictions budgétaires, réalisées dans la santé et l’éducation, et sur des atteintes à la liberté d’expression.

Des « informations partisanes et truffées d’accusations graves de nature à saper les efforts menés par le gouvernement tchadien dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance ». C’est en ces termes que N’Djamena qualifie « Budgets en chute, répression en hausse », le dernier rapport d’Amnesty international, dans un communiqué livré le dimanche 22 juillet.

Dans ce rapport, Amnesty international estime notamment que « les autorités tchadiennes et les institutions financières internationales qui les conseillent ont systématiquement fermé les yeux sur les conséquences catastrophiques des mesures d’austérité adoptées ».

« Exigences des bailleurs de fonds »
L’ONG dénonce les différentes mesures prises par le gouvernement dans le cadre des fortes restrictions budgétaires réalisées entre 2013 et 2017, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, « touchés de manière disproportionnée », même si elle reconnaît quelques efforts. Elle pointe également du doigt leurs conséquences sur le quotidien des Tchadiens en s’appuyant, selon elle, sur les statistiques des autorités.

Le pouvoir tchadien a tenté de se défendre du tableau alarmant sur la situation socio-économique peint par Amnesty : « Le Tchad a accompli des progrès considérables, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et des infrastructures », a-t-il rétorqué, rappelant que le pays lutte en parallèle contre le terrorisme qui menace à ses frontières. Les restrictions budgétaire, ajoute le gouvernement, « répondent (…) aux exigences des bailleurs de fonds et sont appréciées par les partenaires financiers internationaux ».

En janvier 2017, le président tchadien, Idriss Déby Itno, avait appelé ses compatriotes à « se serrer la ceinture » et à « accepter les efforts et les sacrifices ». Les salaires des fonctionnaires ont été réduits de moitié, poussant à des grèves de fonctionnaires – en début d’année, mais également depuis mai – , pour protester contre des mesures jugée « anti-sociales ».

DEPUIS LA MI-MARS 2018, L’ACCÈS À CERTAINS RÉSEAUX SOCIAUX EST LIMITÉ

Le rapport d’Amnesty international pointe par ailleurs des « atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique » exercées par le pouvoir tchadien. « Des personnes qui manifestaient contre l’austérité ont été victimes de répression et arrêtées, certaines ont été torturées », précise l’ONG, qui rappelle que « depuis la mi-mars 2018, l’accès à certains réseaux sociaux est limité ».

Répondant au micro de Radio France internationale (RFI), Ndolénodji Alixe Naïmbaye, ministre porte-parole du gouvernement, a jugé lundi qu’Amnesty « parle avec inconscience et légèreté de violation des droits de l’homme, […] en passant par le manque des libertés fondamentales, notamment des libertés d’expression, syndicales, d’associations ».

Le Tchad supporte, depuis 2015, les conséquences de la baisse des cours du pétrole brut sur son économie. En plus des mesures d’austérité, les populations font face à une forte augmentation des denrées sur le marché et à la la hausse des prix du carburant.

Le gouvernement tchadien a bénéficié d’aides financières, notamment de 312 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI), qui a recommandé entre autres au pays de réduire sa masse salariale et diversifier son économie.

 

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