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Trafic humain : 65 enfants interceptés à Ouahigouya

Traffic Humain

En provenance de plusieurs villages des communes rurales de Bahn et Sollé (Loroum), 65 enfants ont été interceptés par des policiers de Ouahigouya à l’entrée Ouest de la ville. C’était au crépuscule du vendredi 21 novembre 2014.

Embarqués dans deux cars de transport en commun c’est au total 65 enfants dont l’âge est compris entre 7 et 17 ans qui ont terminé leur voyage dans les locaux de la direction régionale de la police nationale du Nord. Après les formalités d’usage en la matière et l’interpellation des chauffeurs pour une meilleure compréhension de la situation, la direction provinciale de l’action sociale et de la solidarité a été saisie sur autorisation du procureur du Faso pour s’en occuper. A la rencontre des interpellés tous disent être originaires des villages de Ségué, Déré, Lossa, yérégué des communes rurales de Banh et Sollé, à la frontalière avec le Mali. Les filles (64) ont affirmé être venues à Ouahigouya pour exercer des jobs de gardes-bébés, aides restauratrices et ménagères, vendeuses, etc. Si la plus part d’entre elles ont déjà séjourné à Ouahigouya, un nombre important a emboité le pas dans cet exode avec la bénédiction de leurs géniteurs. Salmata Ganamé qui attendait une dizaine de ses filles semble ignorer que la pratique est interdite. « Ce sont des enfants provenant de la famille de mon mari que j’aide à trouver du travail. Les plus petites ont un revenu de 3500 FCFA et les plus grandes ont entre 5000 et 6000 F CFA. Si elles sont maltraitées par les employeurs, je les fais changer de lieu afin qu’elles puissent s’épanouir », a laissé entendre naïvement Mme Ganamé.

Nous voulons préparer notre mariage
Un phénomène, à la limite, culturel à entendre les jeunes filles qui tiennent mordicus à rester à Ouahigouya pour disent-elles, préparer leur avenir. « Nous voulons préparer notre mariage car chez nous c’est ainsi c’est pourquoi nous venons en ville après les récoltes et retournons au village au début de la saison hivernale et si je fais 5 ou 6 mois, j’aurais au moins 25.000 F CFA pour acheter des plats et des pagnes que je remettrai à ma mère pour préparer mon mariage si je gagne un mari au village », a fait savoir Safiata Ganamé qui se dégage comme leader du groupe et qui est à sa deuxième venue à Ouahigouya. Lambert Ouédraogo, directeur provincial de l’action sociale et de la solidarité nationale du Yatenga, qui s’est chargé de l’accueil des filles a dirigé ses dernières dans le Centre de transit « SEYO » de Ouahigouya situé au secteur 1 de la ville et appartenant à l’Association pour le bien-être familial des jeunes de Bogoya (AJBFB). Tout en déplorant la situation M Ouédraogo a indiqué que ses services dans de pareilles circonstances travaillent toujours à rapatrier les enfants dans leurs localités d’origine si les parents ne viennent pas les récupérer. En attendant c’est dans des conditions pas très aisées que sont logées ces mineurs et Souleymane Ouédraogo, secrétaire général de l’AJBFB d’inviter les bonnes volontés à soutenir sa structure qui héberge très souvent des candidats à l’exode ou de trafic d’enfants par des adultes qui leurs sont remis.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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