04242024Headline:

Violences xénophobes en Afrique du Sud: un ivoirien raconte ce qu’il a subi

Paul Dihi avance avec précaution près de la façade noircie, pour éviter de tomber dans les débris. De son immeuble de deux étages à Johannesburg, il ne reste qu’une carcasse carbonisée après l’attaque d’émeutiers contre des commerces, dimanche 1er septembre au soir, dans le quartier de Malvern. Cet Ivoirien de 51 ans, arrivé en Afrique du Sud en 1996, fait partie des nombreux étrangers victimes des violences xénophobes qui ont enflammé Johannesburg pendant trois jours.

” Dans la nuit de dimanche à lundi, « vers 2 heures du matin, un des locataires m’a appelé pour me dire que le bâtiment était en flammes », se rappelle-t-il, se plaignant du manque de réactivité des pompiers : « Ils se sont pointés ici à 7 heures. Mon bâtiment était déjà réduit en cendres. » Le bâtiment, que Paul Dihi louait à des commerçants nigérians, sud-africains ou zimbabwéens, était sa principale source de revenus. Il n’avait jamais connu un tel niveau de destruction. « Je veux réparer le bâtiment, le vendre et rentrer dans mon pays », dit-il. De l’autre côté de la rue, une famille se retrouve du jour au lendemain sans ressources.
Au Nigeria, des appels au boycottage et à la violence contre des enseignes sud-africaines se sont multipliés. Le géant sud-africain MTN, leader des télécommunications en Afrique, a annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de toutes ses agences au Nigeria, son plus grand marché avec 190 millions d’habitants, après une série d’attaques contre ses magasins.
D’importantes échauffourées ont éclaté mercredi matin à Abuja, autour d’une enseigne sud-africaine de supermarché, malgré un renforcement du dispositif sécuritaire dans tout le Nigeria. Pour protester contre les attaques xénophobes en Afrique du Sud, le Nigeria a décidé de boycotter le Forum économique mondial Afrique qui s’est ouvert mercredi au Cap, la capitale parlementaire sud-africaine.”

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