05302023Headline:

Bras de fer entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud sur les oranges

En Afrique du Sud, les producteurs d’agrumes sont toujours vent debout contre les règles sanitaires mises en place par l’UE, leur plus gros marché d’exportation. Depuis juillet dernier, de nouvelles normes s’appliquent pour certains pays exportateurs d’oranges, principalement africains, afin de lutter contre la présence d’un parasite dans les fruits. Des mesures injustes et compliquées à mettre en place, selon les producteurs sud-africains, deuxièmes exportateurs mondiaux.

À l’approche de la nouvelle saison qui doit débuter dans quelques semaines, l’inquiétude est grande alors que les agrumes sont parmi les exportations agricoles qui rapportent le plus à Pretoria et permettent d’employer dans le pays près de 120 000 personnes. (Image d’illustration)
À l’approche de la nouvelle saison qui doit débuter dans quelques semaines, l’inquiétude est grande alors que les agrumes sont parmi les exportations agricoles qui rapportent le plus à Pretoria et permettent d’employer dans le pays près de 120 000 personnes. (Image d’illustration) © Getty Images/FG Trade

De notre correspondante à Johannesburg,

Pour être vendues en Europe, les oranges sud-africaines doivent désormais respecter un traitement par le froid poussé jusqu’à 20 jours.

Des mesures visant à éviter la propagation d’un petit insecte, le faux carpocapse : un papillon qui dépose ses œufs sur les agrumes du continent. Ses larves parviennent ensuite à s’enfoncer dans les fruits, qui deviennent immangeables.

Bruxelles, qui se base entre autres sur une étude de l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA), défend ces nouvelles précautions en expliquant vouloir éviter la propagation du parasite sur son territoire, notamment suite à l’inquiétude de l’Espagne, premier exportateur mondial.

Mais les producteurs sud-africains dénoncent des mesures draconiennes et discriminatoires, estimant que les protocoles locaux déjà existants atténuent suffisamment le risque.

Le principal syndicat du secteur pointe du doigt les coûts supplémentaires engendrés et le temps nécessaire pour mettre en place de nouvelles installations, sans compter les problèmes de délestage qui frappent très régulièrement le pays.

Des négociations au point mort
À l’approche de la nouvelle saison qui doit débuter dans quelques semaines, l’inquiétude est grande alors que les agrumes sont parmi les exportations agricoles qui rapportent le plus à Pretoria et permettent d’employer dans le pays près de 120 000 personnes.

Mais les négociations sont pour l’heure au point mort. L’Afrique du Sud a déposé l’année dernière une demande de consultation auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), sans qu’un règlement à l’amiable n’ait été atteint. Et lors de sa visite dans le pays en début d’année, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a à nouveau regretté ne pas être parvenu à trouver un terrain d’entente avec ses interlocuteurs.

Les producteurs espèrent désormais que le ministère du Commerce sud-africain demandera l’établissement d’un panel de l’OMC pour étudier la question.

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