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IN MÉMORIAL : 5 CHOSES À SAVOIR SUR MARCEL BILÉ, L’UN DES DERNIERS PIONNIERS DE LA TÉLÉVISION NATIONALE

Le célèbre journaliste ivoirien,Marcel Bilé, s’est éteint à Abidjan à l’âge de 91 ans. Cinq (5) choses à savoir sur l’un des derniers pionniers de la télévision nationale.
Architecte du succès du titre” Merci président Boigny ”
<< Soyez béni, grand Houphouët-Boigny

Les jeunes gens de Côte d’Ivoire vous remercient

Soyez loué, grand Houphouët-Boigny

Les jeunes gens de Côte d’Ivoire vous remercient>>, si les paroles de cette chanson sont racontées comme une prière, c’est grâce à Marcel Bilé.

A travers son télé-crochet appelé ” 6e sillon ”, le titre ” Merci Président Boigny ” qui faisait le buzz en 1966 et interprété par un jeune instituteur et ses trois enfants est révélé au grand public. C’est d’ailleurs ce titre qui remporte la compétition cette année là.

Avec Sylvain Bailly Zogbo, Marcel Bilé a imaginé ce télé-crochet, dont il assure la réalisation et la présentation, épaulé par ses confrères Georges Benson et Ben Soumahoro.

Arrivé à la télé par le fruit du hasard
Selon ses dires, il n’était pas prédestiné pour faire la télé mais lorsque l’occasion s’est offerte à lui, il a su la saisir.

« Ça a été un coup de pot. J’étais enseignant à Vavoua. À la fin de l’année scolaire, je viens en vacances à Abidjan. En me promenant au Plateau, je rencontre un copain devant la Maison de la radio. C’était le frère du directeur de la RTI. Il m’apprend qu’il y a un concours d’entrée à la télévision. Je lui demande : “Mais c’est quoi, la télévision ?” Il me répond vaguement : “C’est un système comme la radio. Si tu veux, va essayer !” Je me suis dit : pourquoi pas ? Il m’a donné sur place la liste des pièces à fournir et j’ai déposé mon dossier. Pour le concours, il y avait une rédaction en français et une improvisation devant le jury. Je suis sorti major sur les sept candidats. Je suis parti ensuite à Paris avec Georges Benson et les autres. On s’est retrouvé pour la formation avec des Togolais et des Camerounais. On s’entendait bien », relatait -il lors d’une interview. Son talent découvert, Marcel Bilé devient très rapidement l’une des grandes vedettes de la première chaîne.

Des émissions phares : « Télé code », consacré à la sécurité routière, « 7 lettres 1 mot », adapté du programme français « Le mot le plus long », ou encore « Midi Première », l’ancêtre de « C’midi » , lui sont désignées.

Fondateur d’une école de journalisme
Pour polir des talents à son image,

en 1989, Marcel Bilé crée le groupe BLM.

Situé dans un immeuble en face du marché de Treichville, cet établissement d’enseignement supérieur

propose des formations en journalisme et autres métiers de la communication et de l’audiovisuel.

Passionné de culture
Marcel Bilé transforme sa résidence de Cocody en un lieu de culture. Lieu par excellence de rencontre d’échanges dans lequel on pouvait facilement rencontrer des personnalités culturelles dont François Lougah, Miriam Makeba, Manu Dibango, mais aussi ses collègues, comme Léonard Groguhet, Clémentine Tikida, Guy Roger N’da. Outre les personnalités culturelles, il recevait également des hommes et des femmes politiques de tout bord.

Homme politique et géniteur du brillant journaliste Serges Bilé
Après la télé, Marcel Bilé se lance en politique. Il remporte l’élection municipale à Port-Bouët. Un poste qu’il n’occupera pas pour des raisons politiques.

Marcel Bilé, est le géniteur du journaliste franco-ivoirien Serges Bilé. A la croisée des chemins de son père, il devient, lui aussi, un brillantissime journaliste. Après l’annonce du décès de son père, il lui a rendu hommage à travers une publication sur sa page Facebook.

<<Ces dernières semaines, après la vie publique, je passais voir mon père. Je m’asseyais près de son lit. Qu’importe qu’il ne puisse plus nous parler ni bouger depuis des mois, je lui caresse la joue, le pied, la main.

Comme l’impose souvent la maladie, mon père était devenu le protégé de ses enfants. Sur place ou à distance, tous voilaient sur lui, avec le concours précieux de « petites mains », qui s’occupaient de son quotidien.

La maison de notre heureuse jeunesse était devenue la maison de l’ennuyeuse tristesse, mais on s’y retrouvait, pleins d’espoir, jusqu’à l’ultime ambulance, l’ultime hospitalisation.

Yako à mes frères et sœurs. Ils ont perdu un père. Leur douleur est grande. Moi j’ai perdu mon « jumeau », le pionnier de la télévision ivoirienne, à qui je ressemblais, physiquement et professionnellement, même dans nos prises de bec, depuis longtemps oubliées.

En le voyant dormir pour l’éternité, délivré de ses souffrances, en le voyant dormir, le visage apaisé et tranquille, je me suis souvenu d’un petit texte, sans prétention, que j’avais écrit dans mon adolescence :

Les morts ne sont pas morts

Mais quand ils meurent

Ça fait mal

Et ce mal qu’ils nous font

Nous rendons tristes et fous

Oui fous… mais de joie

De savoir qu’un jour

On les retrouvera>>.

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