05292023Headline:

Autour de Taïwan, les exercices militaires se sont «achevés avec succès», dit Pékin

Les grandes manœuvres chinoises d’encerclement se sont poursuivies ce lundi dans le détroit de Taïwan. Au plus fort de l’action, les autorités de l’île ont dit avoir détecté 11 navires de guerre et 59 aéronefs chinois autour de Taïwan. Pour ce troisième jour consécutif d’exercices militaires, des tirs à munitions réelles étaient prévus par Pékin. Le commandement militaire chinois annonce avoir « testé de manière approfondie sa capacité de combat » interarmées « en conditions réelles », dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.

Les exercices ont débuté à 7h ce lundi matin (23h TU dimanche) et ont duré jusqu’à 20h (12h TU). Des tirs réels avaient été annoncés près de l’île de Pingtan, se trouvant au large de la province orientale chinoise du Fujian, donc juste en face de Taïwan, explique notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Les navires civils ont été avisés de s’écarter des voies navigables.

Selon Pékin, cité par l’AFP, des « frappes [ont été] simulées » près de Taïwan par des avions chinois « transportant des munitions réelles. » Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que l’Armée populaire de libération (APL) procède à des tirs réels dans le détroit de Taïwan. Des manœuvres similaires ont été menées durant l’été 2022, suite à la visite dans l’île de la présidente de la chambre des représentants américains aux États-Unis. Ces exercices avaient alors eu lieu à des distances plus proches des côtes taïwanaises.

Clips de propagande
Cette nouvelle opération baptisée « Épée tranchante commune » a fait l’objet de clips de propagande avec musique militaire et des images d’avions, de bateaux dont le dernier porte-avions chinois, le Shandong, présent sur zone et des soldats en actions jaillissant de leurs casernes. Il s’agissait d’organiser le « bouclage » de Taïwan, selon le terme employé par les autorités chinoises.

Le compte weibo de la chaîne militaire de la tv centrale de Chine a recueilli 4,2 millions de vues en 24h. C’est peu pour l’Internet chinois, mais avec des avis aussi tranchants que l’opération en cours: «Nous écraserons les pensées de ceux qui veulent l’indépendance de Taïwan.» pic.twitter.com/3XL71pJnxH

Les États-Unis ont semblé, eux aussi, vouloir faire une démonstration de force ce lundi : le destroyer américain lance-missiles USS Milius a mené lundi une « opération de liberté de navigation » dans un secteur de mer de Chine méridionale revendiqué par Pékin. Une « intrusion », a immédiatement déclaré la Chine. Le Département d’État américain a réitéré son appel à « ne pas modifier le statu quo », tandis que le Pentagone a dit lui « suivre les événements de près ». Le Japon a lui indiqué avoir fait décoller des avions de chasse ces derniers jours en réponse à ceux ayant décollé et atterri du porte-avions Shandong.

« Nous sommes préoccupés par l’intensification des activités militaires de l’Armée populaire de libération dans le détroit de Taïwan et autour de Taïwan, avec des incursions dans la zone d’identification de la défense aérienne taïwanaise et le franchissement de la ligne médiane », a aussi déclaré la porte-parole de la Commission européenne pour les affaires étrangères, Nabila Massrali.

Paix et indépendance de Taïwan incompatibles, selon Pékin
De son côté, Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a averti que la paix dans le détroit de Taïwan et l’indépendance de l’île sont incompatibles, lors d’un briefing régulier ce lundi. « Si nous voulons protéger la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, nous devons nous opposer fermement à toute forme de séparatisme pour l’indépendance de Taïwan », a-t-il ajouté. Les manœuvres « servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant “l’indépendance de Taïwan” et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices », a pour sa part appuyé un porte-parole de l’armée chinoise, Shi Yi.

À la fin de cette troisième journée de manœuvres, le Kremlin a apporté tout son soutien à la Chine, estimant que Pékin était victime de « provocations » de la part des États-Unis qui soutiennent l’île. « La Chine a le droit souverain de réagir à ces actions provocatrices, notamment en conduisant des manœuvres », a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

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