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Abidjan, nouvel eldorado de la beauté en Afrique de l’Ouest

Abidjan-beauté

On pourrait se croire à Paris, Londres ou New York. Au Black Beauty Fair d’Abidjan, premier salon dédié à la beauté en Afrique de l’Ouest, il règne ce matin une excitation particulière. Une centaine de femmes se sont donné rendez-vous pour se faire coiffer, maquiller, parler de l’estime de soi, de la mode des cheveux crépus et rencontrer les stars féminines du Web ivoirien, qui animent plusieurs conférences.

Abidjan, carrefour économique de l’Afrique de l’Ouest francophone avec ses 5 millions d’habitants et sa classe moyenne grandissante, est aujourd’hui incontournable dans la mode africaine. On estime que le marché de la cosmétique pourrait atteindre 10 milliards d’euros d’ici 2017 sur l’ensemble du continent.

La Côte d’Ivoire, avec sa classe moyenne, ses multinationales étrangères et ses nombreux points de distribution – du centre commercial à la boutique de luxe – espère bien profiter de cette manne. Une chose est sûre : la ville possède une longueur d’avance sur les autres pays francophones.

« Black Beauty Fair est l’occasion pour les marques présentes de rencontrer des femmes africaines et surtout de les comprendre. La femme africaine, ivoirienne en particulier, recherche des marques à leur écoute. Elle veut des produits de qualité », explique Léna Gnininvi, fondatrice du salon.

Amie Kouame, digital manager le jour chez A +, la chaîne de programmes africains du groupe Canal+, est et blogueuse la nuit sur Ayanawebzine.com, site dédié à la femme ivoirienne. Aujourd’hui, c’est sa fonction nocturne qui lui fait animer un atelier sur le leadership au féminin.

« Pour moi, cette conférence est importante, car je pense qu’au-delà des produits de beauté, la confiance en soi est la base de tout », assure Akissi, une des participantes. Juste après, Mariam Diaby, initiatrice de la communauté Nappy de Babi, enchaîne avec un débat sur l’entretien du cheveu crépu et partage son expérience, car elle a fait depuis longtemps le choix de garder ses cheveux naturels, sur un continent où de nombreuses femmes se les défrisent et portent des tissages.

« Tous les jours je rencontre des femmes d’Abidjan aux cheveux crépus qui sont frustrées de ne pas trouver les produits adaptés. Elle doivent attendre la venue d’un proche vivant à Paris ou Londres pour en recevoir », dit Mariam Diaby. Pour l’heure, peu de marques africaines s’intéressent à ces clientes qui refusent les produits tels que le défrisant.

Les fondatrices du salon estiment que la femme ivoirienne est prête à investir 20 % de son budget dans des produits de beauté. En mai, l’ouverture d’une boutique MAC Cosmetics et d’un corner Chanel, le premier en Afrique, au sein de Zino, l’incontournable boutique de cosmétiques d’Abidjan, a créé un véritable engouement. Depuis, toute la ville s’y bouscule. Avec Lagos, Abidjan ouvre les marchés d’Afrique de l’Ouest à l’industrie du luxe.

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