La blues-woman ivoirienne Joyce Tapé vient de sortir ‘’Niman’’, son 3ème album de «blues and jazz». Mais outre sa musique qui sort des sentiers battus, elle a aussi un style vestimentaire pas très courant pour une femme, sous nos tropiques.
La bassiste-chanteuse explique ses choix vestimentaires et profite de l’occasion pour demander aux jeunes filles d’utiliser de moins en moins les mèches.
- Tu as un style vestimentaire qui fait homme, à quoi cela est dû ?
– C’est une question de goût. Je me sens à l’aise avec. C’est un style que j’ai adopté en Côte d’Ivoire, avant même de partir en France. Jeans, pantalon et autres, je n’arrive pas à m’en passer. Mes amis me traitent d’ailleurs souvent de garçon manqué.
- C’est l’environnement qui t’a influencée à porter des tenues masculines ?
– Oui ! Nous sommes sept enfants dont deux filles dans la famille. L’aînée est une fille et je suis la dernière. Les autres sont des garçons. Donc, comprenez que mes frères m’ont habituée à prendre leurs habitudes. Je jouais avec eux tous les sports d’hommes comme le football.
En grandissant, j’ai fait partie du mouvement Yang System dans les années 90 avec feu Jules Arthur Bado, Cisco, Akérahim… On aidait les jeunes de la rue, les défavorisés, etc. Il fallait être toujours habillé en pantalon et Jeans. Et c’était l’occasion pour moi d’être plus proche des garçons.
- Il t’arrive souvent de mettre des tenues féminines ?
– Bien sûr ! Quand je vais à une soirée avec mon mari par exemple, je porte des vêtements femme ou parfois quand je suis sur une scène qui demande un certain dress-code.
Et puis, mon mari aime bien me voir habillée en mini jupe, robe… Mais il n’est pas trop exigeant sur mes choix de vêtements. Il me laisse ma liberté vestimentaire.
- Les dreadlocks font aussi partie de ton style d’habillement ?
-J’aime le reggae et j’aime les dreads. C’est en plus, très pratique pour la vie en Europe. Je n’ai pas le temps d’être devant un miroir en train de me faire les cheveux ou me tresser à tout moment. Cela me fait gagner du temps. Et puis, je n’apprécie pas trop le côté artificiel des mèches, des tissages. Je ne juge pas celles qui le font, mais j’estime qu’on peut se tresser naturellement avec ses propres cheveux
- On ne te verra jamais avec des mèches, alors ?
-Pas sûr. Quand j’enlève les dreads, je laisse pousser mes cheveux et je me tresse. Ça reste toujours le côté naturel que j’aime.
- Tu te maquilles un peu tout de même ?
-Tout à fait ! Je mets des phares à paupières, je souligne les yeux au crayon. Il faut que mon côté femme sorte un peu. Mais je ne le fais pas régulièrement.
- Joyce Tapé n’a pas les longs ongles…
– Je ne peux pas mettre les faux ongles à cause de la guitare basse. C’est le métier qui veut ça. Il m’arrive de mettre uniquement du vernis sur les ongles, c’est tout.
- Au moins tu ne t’es pas mise au régime…Qu’est-ce que tu aimes manger ?
– Le foutou accompagné de la sauce Kplé. Je suis ivoirienne et j’adore la nourriture africaine. En France, c’est mon mari qui me fait la cuisine de chez lui, les week-ends.
- ça t’arrive de faire la cuisine africaine à ton français de mari ?
– Oui, il adore la sauce graine et la sauce arachide avec du poisson, de la viande accompagnée de riz.
- Pratiques-tu de temps en temps du sport ?
-A Besançon, je fais souvent du jogging. Je peux faire du footing pendant au moins deux heures. Mais, j’ai arrêté de courir depuis un an, parce que j’ai eu un problème au niveau de la cheville.
- Le dernier geste que tu fais avant d’aller au lit ?
– Je prie d’abord avant de me coucher. Je confie ma nuit au Tout Puissant, celle de mon mari et de mes enfants. Je prie également pour le monde.
Patrick Bouyé
bouyepat@topvisages.net