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Le Magnifik se dévoile: Voici Son message….

le magnifique

Election au Burida/ Le Magnifik se dévoile: Son message aux hommes politiques

Ce qu’il dit de Adama Dahico

Elu au collège des artistes-interprètes devant faire partie des 210 membres admis à siéger à l’assemblée générale du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), Le Magnific, Bah Jacques Silvère à l’état civil, s’est confié à L’inter.

Dans cet entretien, l’humoriste lève un coin du voile sur ses ambitions et parle de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain.

Quel sentiment vous anime-t-il après votre élection au collège des artistes-interprètes du Bureau ivoirien du droit d’auteurs?

C’est un sentiment de joie et de satisfaction de siéger, pour la première fois, à l’assemblée générale du Burida. Ma joie est encore plus grande quand je sais que c’est à l’issue d’une élection que ce choix a été fait. Tout naturellement donc, je me réjouis du travail que j’ai pu abattre pour mériter ainsi la confiance de mes pairs. Et cela me pousse à plus de rigueur dans mon boulot pour ne pas avoir à décevoir ceux qui ont placé en moi leur confiance. Je préfère me concentrer sur ma carrière en sortant des albums et produire des spectacles de qualité.

Selon vous, quel candidat mérite d’avoir votre suffrage?

Un candidat que j’estime avoir un programme qui peut aider les artistes, un candidat qui va combattre la piraterie et aussi mettre en place des projets pour sortir les artistes ivoiriens de la précarité dans laquelle ils vivent.

Pat Saco certainement…?

Ce n’est pas parce qu’il est artiste Zouglou comme moi que tout de suite, je me sens obligé de le voter. Comme je le disais tantôt, mon suffrage sera accordé à celui qui remplit toutes les conditions précitées. Je ne baigne pas dans le favoritisme.

Vous parliez de votre carrière artistique, peut-on connaître votre agenda?

Si vous l’avez bien remarqué, cette année, j’ai passé beaucoup de temps à l’extérieur qu’au pays. Cela a eu pour conséquence de ne pas pouvoir organiser mon 4ème ”One man show” en mars dernier. Même si j’ai pu le faire lors d’un déplacement à Paris, le fait de n’avoir pu honorer cet engagement avec les fans de Côte d’Ivoire me laisse quelque chose d’inachevé. Pour réparer, en quelque sorte, ce tort, j’ai prévu de sortir le Dvd du spectacle de Paris ici. Aussi voudrais-je informer mes fans que désormais, ils me verront beaucoup plus. D’ailleurs, je suis en train de sortir un album baptisé ”Gardons le sourire”. Cet album est un cocktail d’humour, de blague, de sketch et de musique. Pour être dans la tendance des élections présidentielles, sur cette œuvre, on retrouve des messages de paix, de cohésion sociale et surtout des appels à plus de responsabilité de nos hommes politiques. Avec cette œuvre, je compte m’investir dans une campagne de sensibilisation pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire. C’est, en gros, ce qui constitue mon actualité.

L’élection présidentielle, dit-on, est vécue comme un cauchemar par les comédiens depuis qu’un des vôtres, Adama Dahico, a perdu en 2010?

On ne parlera pas de cauchemar pour nous. Parce qu’avant tout, un artiste demeure un citoyen, et donc jouit des mêmes droits civiques que quiconque. Chacun est donc libre de choisir, en toute quiétude, son bord politique ou de se présenter à une élection s’il pense y avoir son mot à dire. Pour dire que ce qui pourrait être considéré comme un cauchemar pour les artistes, c’est quand au cours des élections, tout bascule dans la crise et que l’artiste ne peut donner de spectacle çà et là. Sinon, pour moi, se présenter à une telle élection ne m’intéresse pas pour le moment. Si j’ai 20 millions de Fcfa, j’investirai cette somme dans des affaires. Et ce n’est même pas évident qu’on me voie en train de faire la comédie devant les gens encore.

Qui des dix candidats retenus force votre admiration?

J’ai un penchant qui surclasse tous les autres, c’est Dieu. Cela parce que je veux que tout se passe bien dans le calme pour ne plus revivre le scénario de 2010. L’Ivoirien veut aujourd’hui aller à des élections apaisées et sans violence. Les politiciens sont donc appelés satisfaire cette aspiration profonde du peuple.

Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui, Le Magnific est très sollicité tant dans la sous-région qu’en Europe?

C’est le sérieux dans le travail, je pense. Chez moi, il n’y a pas de petit spectacle, tout se prépare avec le même sérieux. Il y a aussi le respect des engagements pris. À coté de cela, je mise beaucoup sur l’humilité, sans faire la grosse tête en se prenant pour une star. Parce que je me suis retrouvé dans l’humour non pas parce qu’il n’ y a pas travail, mais parce qu’avant tout, j’aime ce métier et aussi j’aime beaucoup rire et m’amuser. C’est cette passion que j’essaie de faire passer aux autres à travers mes blagues. En retour, Dieu me permet d’avoir un peu d’argent. L’humour est métier pas facile comme le pourraient penser certains. La difficulté dans notre métier est que ce qui peut faire rire en Côte d’Ivoire ne peut pas faire forcément rire en Europe. Il faut pouvoir s’adapter selon le public qu’on a en face.

Vous est-il arrivé une fois de vous sentir ridicule sur une scène parce que le public n’a pas réagi à vos blagues?

Dans mes débuts, oui. Souvent, c’est quand tu te retrouves sur une scène où plusieurs humoristes t’ont précédé. Alors que tu as préparé ton speech, si tu te rends compte qu’un de tes prédécesseurs ont fait pratiquement la même blague que tu avais préparée, si tu n’es pas fort, tu risques de paniquer. Un autre fait un peu inhabituel que j’ai vécu, c’était lors de mon premier spectacle en France. En Côte d’Ivoire, nous avions l’habitude de voir qu’au fur et à mesure que tu fais rire le public, tu as droit soit à des ”travaillements” ou des applaudissements. Ce n’est pas le cas chez les Blancs. Eux, généralement, ils te laissent finir ton show avant d’applaudir. Et aussi, il ne faut pas compter avec eux pour un quelconque ”travaillement”.

Parlant de votre collaboration avec DJ Arafat, d’aucuns disent que c’est pour éviter ces nombreux clash à l’endroit des artistes que, très vite, vous avez négocié un featuring avec lui?

Ah bon? Non, pas du tout. En plus, Arafat fait du couper-décaler et moi l’humour. Donc il ne pouvait pas me clasher. Je suis allé vers lui parce qu’il cartonnait et dégageait une certaine énergie qui me plaisait. Je me suis demandé, pourquoi ne pas faire quelque chose avec un artiste comme lui? C’est ainsi que je me suis retrouvé chez lui et sans poser de préalable, il a accepté qu’on tente cette expérience. Dieu merci, cette expérience a bien plu aux mélomanes ivoiriens. La seule chose que je regrette, c’est qu’on n’ait pas pu réaliser un clip ensemble à cause de nos emplois du temps qui avaient du mal à concorder. Sinon, ce n’est pas parce que j’ai peur de lui. Et puis, les clash d’Arafat, c’est avec ses gars du couper-décaler.

Quelle est votre vision de l’humour en Côte d’Ivoire?

En Europe, il est plus facile de faire l’humour que sous nos cieux. Un humoriste français, par exemple, peut, comme les artsites-chanteurs, tourner avec sa même œuvre partout. Mais chez nous ici, une fois qu’on te voit dire une blague quelque part, le public n’accepte plus que tu dises la même blague. Le public est tellement exigeant que nous sommes dans l’obligation de créer et proposer à chaque fois de nouvelles blagues. Et à force de chercher, on a fini par avoir précocement des cheveux blancs.

Réalisé par Philip KLA

l’inter

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