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Monde: la Côte d’Ivoire passe à l’action avec l’annonce d’une nouvelle stratégie touristique

Suite à la présentation de la stratégie touristique baptisée Sublime Côte d’Ivoire au mois de février, le Ministre du Tourisme Siandou Fofana s’est entretenu fin avril avec la Banque Africaine de Développement quant à un financement possible du programme, dont le coût est évalué à 5,8 milliards de dollars.

La stratégie Sublime Côte d’Ivoire, qui s’articule autour de neuf projets phares, entend faire du tourisme un important moteur de croissance économique. Parmi les projets annoncés, on peut citer une modernisation des infrastructures de transport et des infrastructures touristiques, la création de nouvelles attractions et le développement des attractions existantes, ainsi que l’optimisation des procédures administratives dans le secteur.

Les responsables officiels espèrent attirer entre 4,25 millions et 5 millions de touristes par an d’ici 2025, faisant ainsi de la Côte d’Ivoire le cinquième pays le plus visité du continent. L’an dernier, ce sont 3,94 millions de touristes qui ont été recensés, parmi lesquels 1,96 million de visiteurs internationaux et 1,97 million de voyageurs nationaux.

Pour ce qui est de la participation économique du tourisme au PIB, le secteur devrait y contribuer à hauteur de 7 à 8% d’ici 2025 dans le cadre du projet « Sublime Côte d’Ivoire », contre 3,9% en 2017, selon les chiffres publiés par le World Travel and Tourism Council (Conseil Mondial du Voyage et du Tourisme).

En outre, les investissements accrus et l’élargissement de l’offre dans le secteur devraient créer quelque 375 000 nouveaux emplois, un vivier considérable dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans.

Une amélioration de l’offre touristique
La stratégie a répertorié des segments spécifiques qui disposent d’un fort potentiel de croissance.

Etant donné que la Côte d’Ivoire compte plus de 60 groupes ethniques différents et que toute une série de fêtes traditionnelles y sont célébrées, le segment du tourisme culturel figure en bonne place parmi les segments à développer en priorité.

Le gouvernement a ébauché des projets de création de nouveaux itinéraires touristiques et de développement d’itinéraires existants tels que la « Route des Rois », la « Route des Eléphants » et la « Route des Esclaves », qui illustrent divers aspects de l’histoire, de l’environnement et de la culture du pays.

La ville d’Abidjan a également été identifiée comme centre régional potentiel pour le tourisme d’affaires. Le développement d’infrastructures appropriées dans le secteur du MICE constitue un aspect crucial du projet « Abidjan Business City », et des responsables gouvernementaux se sont penchés sur un projet de construction d’un centre de conférence capable d’accueillir 5000 personnes. De même, des financements serviront à faire avancer les travaux de construction d’un parc d’attractions de 100 hectares dans le Grand Abidjan, chantier dont la première pierre a été posée en juillet 2018.

La route de San Pedro
Une grande partie de la stratégie « Sublime Côte d’Ivoire » met l’accent sur les infrastructures ; l’amélioration des liaisons entre Abidjan et la ville de San Pedro au sud-ouest constitue une priorité.

S’exprimant dans les médias ivoiriens au mois de mai, Siandou Fofana a déclaré que la route reliant les deux villes serait bitumée sur 200 km, ce qui, de source officielle, devrait permettre de réduire considérablement le temps de trajet entre les deux villes, celui-ci passant de huit heures environ à moins de quatre heures. Les travaux devraient démarrer cette année.

Parmi les autres projets dans les tuyaux, on peut notamment citer l’extension de l’aéroport de San Pedro ainsi qu’une nouvelle liaison ferroviaire au départ d’Abidjan destinée au transport des produits miniers de la région, qui atteignent des volumes considérables, ce qui permettra de désencombrer les routes et de réduire la pression exercée sur les formes de transport.

Le rôle crucial du transport dans la croissance du secteur touristique
L’amélioration des liaisons devrait également favoriser la croissance du tourisme balnéaire dans la région, dans la mesure où l’insuffisance des infrastructures de transport constitue depuis longtemps un obstacle au développement.

Si les efforts déployés afin d’améliorer les liaisons routières et ferroviaires dans le pays sont indéniables, comme en témoignent les liaisons vers la ville de San Pedro, 92,1% du réseau routier national reste constitué de routes non bitumées, et il faudra du temps pour parvenir à une amélioration significative des principaux axes routiers du pays.

Une situation qui se voit encore accentuée par le coût élevé des billets d’avion, conséquence de taxes d’aéroport importantes, qui rend le transport aérien inaccessible à de nombreux touristes.

« L’aéroport pourrait se positionner comme hub aérien régional et touristique si nous parvenions à réduire les taxes, » a déclaré le Président d’Air Côte d’Ivoire, Abdoulaye Coulibaly, à OBG. « S’il n’est pas dit que les compagnies aériennes africaines atteignent un jour le statut « low cost », nous pourrions au moins rendre les tarifs pratiqués accessibles à un plus large public, »a-t-il ajouté.

Développer la concurrence et proposer un plus grand choix de vols pourrait apporter un début de solution au problème, en attendant. En 2017, la compagnie TAP Portugal a repris sa liaison entre Lisbonne et Abidjan après 15 ans d’arrêt, proposant des vols directs et moins chers vers l’Europe, tandis que l’an dernier a été inaugurée la première liaison aérienne directe entre Abidjan et l’Aéroport de Newark dans le New Jersey, qui dessert New York.

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