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Showbiz/ Magic system – Corine Hazoumé : les raisons d’une douloureuse séparation

Showbiz/ Magic system – Corine Hazoumé : les raisons d’une douloureuse séparation. Le rôle néfaste joué par Angelo Kabila.

Par Jean Levry, Afriquematin.net

Le groupe mythique Zouglou ivoirien, Magic System fêtait en 2016  ses 20 ans de carrière sur fond de crise liée à la séparation douloureuse d’avec Cer’Afrique, la structure de Corine Hazoumé. Cette collaboration qui aura durée 10 bonnes années s’est arrêtée en laissant de nombreuses  séquelles, si bien que la responsable de Cer’Afrique, en dépit des innombrables sollicitations et curiosités, n’a jamais voulu se prononcer. Mais, avec du recul, Corine qui semble avoir laissé cet épisode derrière elle, a accepté, enfin, de lever un coin du voile sur cette affaire qui aura fait couler beaucoup de salive. Elle  s’est expliquée sur ce qui a été la pomme de discorde entre elle et les Gaous magiciens récemment, dans une vidéoconférence à Abidjan datant du lundi 29 mai 2017.  Corine Hazoumé est revenue sur  ses « implications » dans la carrière des 4 garçons d’Anoumabo et les « ramifications » qui les liaient de 2006 à 2016.

« Si j’entreprends la démarche de cette conférence , c’est au regard de l’intérêt général, des préoccupations des acteurs de la culture et des questions des médias qui se font de plus en plus pressantes depuis 2010 et pour lever un certain nombre d’équivoques », précise-t-elle d’entrée de jeu. S’en suit un exposé visant à éclairer l’opinion sur le rôle de son entreprise Cer’Afrique dans la riche carrière de  groupe Magic System.

2007, début des embrouilles, mais l’aventure continue…

A en croire Corine Hazoumé, c’est en 2007 que les premiers couacs apparaissent. Mais, l’aventure était trop belle pour ne pas résister à ces soubresauts. La cause ? Elle pointe le doigt accusateur sur Ange Gnadré alias Angelo Kabila. En effet, poursuit-elle, ce dernier ouvre un premier front celui de Salif Traoré alias Asalfo, puis remet le couvert en avril 2008 avec un deuxième front celui de Corine Hazoumé, par des attaques publiques.

« Un conflit à 3 têtes, une guerre de tranchées et de clochers rythmée par des coups bas, des dénigrements, des salissures, des déclarations tonitruantes et tapageuses, des sales insultes, des campagnes d’intoxication, des bras de fer, des clashes, des casses, des traques, des menaces de mort, des affrontements qui ont fini par prendre une ampleur hallucinante », relate-t-elle avec amertume. Et d’ajouter que dès lors,  « la coupe était pleine de rancœurs, de haine, de ressentiments, de non dit, de frustrations, d’aigreurs…». 

Pour la patronne de Cer’Afrique, ces conflits d’une violence inouïe ont laissé de profondes blessures qui peinent encore à cicatriser, des fractures irréparables, des déchirures douloureuses où pleurs, plaintes, complaintes, lamentations et soupirs ont fait place au bonheur et à la joie du printemps magique de Magic System et du mouvement zouglou sur la période 2006-2008. Pis, ces embrouilles ont surtout fait de larges balafres laissées par des plaies purulentes qui puaient et qu’il a fallu soigner pour continuer à faire chemin ensemble.  « Personnellement, je n’ai pas répondu aux coups et aux attaques préférant rester en exil, en France et garder mon droit de réserves dû à mes fonctions de diplomate jusqu’en 2012 où excédée par tant de pourritures, je suis rentrée dans la danse en assénant mes quatre vérités et en décidant de quitter officiellement ce groupe », martèle Corine Hazoumé.

2012 : l’année où se gâtent

En 2012, à son corps défendant, la digue lâche.  La collaboration prend fin. Comme le souligne Corine Hazoumé, la séparation a été douloureuse et pénible des deux côtés à cause des profonds liens qui unissaient les deux parties et qu’il a fallu déterrer et des ramifications mondiales qu’il a fallu couper. Mais la séparation dans une aussi exaltante collaboration ne peut se faire du jour au lendemain. Elle demande du temps et de la patience pour remettre tout à plat. Chronologie d’une séparation dressée par Corine Hazoumé herself. Non sans dévoiler la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase. « Les raisons officielles de mon départ, c’est le braquage de Cer’Afrique le 1er  septembre  2007 par Ange Gnadré (Angelo Kabila, Ndlr) ».

11 avril 2012, Corine fait sa première sortie publique pour égrener un long chapelet de dommages, physique, moral, matériel et psychologique.

Ensuite, progressivement entre de 2012 et 2015, intervient la phase de la fermeture de tous les comptes de toutes les structures, de toutes les caisses, de tous les partenaires de tous les prestataires et l’évacuation des affaires courantes. Durant cette période, l’on assistera à la séparation des biens et des deux groupes, chacun étant sommé de rejoindre sa base et sa famille pour éviter d’envenimer une situation déjà tendue et explosive.

Cependant, même si plusieurs médiations ont échoué dans le dénouement de la crise et des conflits, le cœur de Corine n’a jamais été fermé malgré les coups. « Après mon départ, plusieurs médiations ont échoué parce que la coupe qui était pleine a débordé.  J’ai enfin réussi à sortir des profondeurs des abîmes et du désert en ayant obtenu la paix des braves et le pardon en octobre 2015 et la réconciliation le 14 août 2016Mais, ce n’était pas gagné. Il a fallu inciser un furoncle pour vider tout le pue »

Et pourtant, ce fut une enrichissante collaboration qui a commencé un jour ensoleillé de l’année 2002. Quand la rencontre se fait sur un plateau de télévision, cela abouti à un ‘’mariage’’ entre Corine Hazoumé et le Groupe Magic System qui sera scellé en 2006 et qui durera jusqu’au divorce en 2016 soit  10 ans ‘’d’amour’’.

Rencontre et contenu de la collaboration Cer’afrique-Magic system

 C’est en 2002, sur le plateau de l’émission matin d’Afrique de la chaine de télévision TVCI que l’animatrice Corine Hazoumé reçoit comme invité Magic System à l’initiative  Koué BI, un producteur d’artistes. Résultat, la réalisation du nouveau clip de 1er  Gaou en Afrique du Sud. Et la machine est en marche… Mais pas de contrat formel pour l’instant. Les choses se précisent en 2005 lors d’une  rencontre avec Ange Gnadré alias Angelo Kabila alors Manager de Magic System, rencontre arrangée par Brico DJ, à Paris, à l’aéroport CDG. Il s’agit d’une approche pour une collaboration avec Cer’Afrique dans le cadre des relations publiques. Ce qui permet   l’ouverture du portefeuille-clients de Cer’Afrique composé de différentes personnalités, économistes, juristes, communicants, banquiers, designers, commerçant etc. au staff du Groupe Magic System.

Cependant, c’est véritablement en 2006 que la collaboration débute. Et cela le jour où  Salif Traoré alias Asalfo se présente  à Abidjan à Cer’Afrique pour des échanges franches à l’initiative de Angelo Kabila. Il en ressort un contrat d’aménagement de la villa d’Asalfo  aux II plateaux et de son club (boite de nuit- restaurant) à Cocody. Facture : 2 millions CFA payée en 2006. Dès lors d’idylle entre les deux parties prend forme tout en se raffermissant au fil du temps. Ainsi, la famille Magic System s’agrandit par l’entrée des contacts  de l’animatrice et ses relations, ainsi l’entrée des artistes, managers, producteurs, promoteurs, fans etc. sous son lobbying.  « On ne formait plus qu’une même famille, où la paix, l’amour, la solidarité et la joie régnaient », se rappelle-t-elle.

Le parcours de Cer’Afrique avec le Groupe Magic System de 2006 à 2014

Toute la durée de la collaboration, les actions de Cer’Afrique englobe les relations publiques pour le compte du groupe Magic System, le lobbying, le coaching, le management, la promotion, la communication, la représentation , les tournées, les prestations, les actions sociales et humanitaire notamment  la prise en charge des soins, le soutien, l’aide et l’accompagnement, l’assistance, les dons, la restauration, l’hôtellerie, les accessoires, les voyages etc sur les 5 continents avec pour résultat une plus value du groupe.

L’investissement de Cer’Afrique ? Corine Hazoumé fait le point :

« l’expertise comptable rendue par les cabinets comptable et juridique-CFIA (France) est de 1 million 500 mille euros à la fermeture des comptes- 14 février 2008avec une rallonge de 500 000 euros- 2008-2010 dans le cadre de droits d’images, d’audiences, et de dommages et intérêt à la clôture des comptes le 24 février  2010 soit au total, plus de  2 millions d’euros-livres de comptes 2006 -2010 transféré en Cabinets juridiques-en 2012-Winter & Associés-(France) Cabinet maître Hassid (France) Cabinet maître Jo Abang (Nigéria) Cabinet maître Kêkê (Bénin) cabinet maître Lumumba (RDC) Cabinet maître Kenneth (France) au titre des dommages et intérêts 2007-2011 pour remboursement »

En somme, Corine Hazoumé résume la collaboration en cette boutade : « Celui qui plante des bananes ne peut pas récolter des cailloux ». Pour traduire son immense déception, elle n’use pas de la langue de bois. « En dix ans le retour c’est 0+0=à zéro-pointé- beaucoup de temps et d’énergie-perdus for nothing- c’est pour ça que je ne trouvais aucun intérêt aux questions des médias qui me traquaient concernant le groupe dont je ne suis pas la chargée de communication-il faut mettre chaque chose à sa place- mais au volume des audiences et après un dialogue interne qui a duré 4 ans- j’ai décidé d’ouvrir cette porte qui a toujours été fermée chez moi -qu’on forçait et après 15 ans», commente la patronne de Cer’Afrique.

Aujourd’hui, le divorce étant consommé, Corine se consacre à l’implantation de sa structure dans la sous-région africaine et au développement de ses activités. « Leur passage (celui de Magic System, Ndlr) est comme un ouragan qui a laissé toutes nos bases en ruines. Depuis 2012, j’ai entrepris la reconstruction en ouvrant Cer’Afrique-Bénin en 2014 et Cer’Afrique Nigéria le 7 mars 2017.  Je suis en Côte d’ivoire depuis février 2016 pour renforcer nos fondements détruits, reconstruire des bases plus solides ‘’pkélé pkélé’’, entendez doucement (en langue fon du Bénin, Ndlr). On a repris nos activités en 2017 et les bonnes énergies arrivent. On a fermé les portes du passé pour aller vers des choses plus positives parce que ce ne sont pas les traces que le bateau laisse dans l’eau qui le font avancer. Au final on a pris de la hauteur », conclut-elle.

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