Annoncée à grand renfort de publicité, l’intronisation du nouveau chef de la famille Houphouët, Houra Kouadio Théodore dit Nanan Boigny II, n’a pu avoir lieu le samedi 17 mars 2018, en raison du risque d’affrontement entre ses partisans et ceux de Nanan Boigny N’dri III, chef de canton des Akouè.
Mercredi 15 mars 2018, des chefs traditionnels avaient annoncé les couleurs à la préfecture de Yamoussoukro où, dans une déclaration, ils ont exprimé leur refus de voir introniser un nouveau chef de la famille Houphouët. Pour eux, Augustin Thiam dit Nanan Boigny N’dri III, est le seul et unique chef de canton légal et reconnu. Vendredi 16 mars 2018, veille de la cérémonie, le dispositif mis en place dans la cour de la résidence privée de feu Félix Houphouët-Boigny, vu de dehors, annonçait un grand évènement. Au même moment, l’on notait la présence de nombreux jeunes mobilisés, prêts à s’opposer à l’intronisation du nouveau chef des Boigny.
A l’intérieur étaient postés également des jeunes favorables à la tenue de la cérémonie. Tous les ingrédients d’un affrontement certain étaient réunis. Pour préserver la paix, l’entrée principale de la résidence est restée fermée toute la journée du samedi. « Jeudi 15 mars, il y a eu la veillée d’armes de toute la jeunesse du canton. Tous les chefs de villages du canton ont informé leurs jeunes pour leur dire qu’il faut qu’ils se rassemblent ici pour ne pas que cela ait lieu, et nous sommes partis. Nous avons posé un acte, mais dans la discipline, dans le respect de nos us et coutumes », a fait savoir le secrétaire permanent de la chefferie traditionnelle de Yamoussoukro, Kouassi Maurice, dans sa déclaration au tribunal coutumier sis au quartier Assabou.
«Nous avons insisté, nous avons attendu sous la pluie, parce qu’il y avait déjà des bâches qui avaient été installées. On a veillé là jusqu’à ce que ce matin les militaires viennent eux-mêmes démonter les bâches », a poursuivi le secrétaire, avant de se féliciter de l’annulation de la cérémonie. Dans le camp des organisateurs, tout ce qui est arrivé est du fait d’Augustin Thiam. « C’est Thiam qui a fait fermer la porte, et on n’a pas pu rentrer. Il est au pouvoir, il a ses militaires. Moi je suis propriétaire terrien, et aujourd’hui je suis dehors », a déploré le porte-parole, Simone Marguerite, fille de Kouassi Yao Simon, chef du village de Yamoussoukro.