Le ministre de la santé s’exprime pour la première fois, dans un entretien au « Monde », sur la fin de vie, alors que la convention citoyenne vient de remettre un rapport en faveur de l’« aide active à mourir ». Sur ce sujet sensible et clivant, il estime le débat « encore ouvert » et donne des gages aux soignants.
S’exprimant pour la première fois sur le sujet de la fin de vie, le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, salue le travail, « remarquable », de la convention citoyenne, mais affirme aussi que « le débat sur l’aide active à mourir est encore ouvert ». Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé un projet de loi avant la fin de l’été, le ministre donne aussi des gages aux soignants, dont beaucoup s’inquiètent d’une évolution de la loi.
C’est la première fois que vous vous exprimez sur la fin de vie, quand les soignants, ou en tout cas une large frange d’entre eux, donnent de la voix depuis plusieurs semaines. Pourquoi avoir attendu ?
Il fallait attendre. Il y a eu, avec la convention citoyenne, une phase démocratique d’expression de différents avis. Ces citoyens ont fait un travail remarquable, dans le calme. On l’a vu, certains, y compris parmi ceux qui avaient une position tranchée, ont changé d’avis au fur et à mesure des débats. Cela montre toute la complexité du sujet. On entre dans la phase d’après. Il s’agit maintenant de rebasculer ce débat de société sur un temps politique. Et d’avancer.
Avancer sur le chemin de l’aide active à mourir, vous êtes d’accord avec cela, donc ?
Ce n’est pas un sujet d’unanimité. La convention citoyenne s’est prononcée à 75 % [75,6 %] en faveur d’une aide active à mourir, mais à 25 % contre. Mon rôle est de prendre en compte ces différents avis, dans une posture d’écoute et de respect de chacun, sans essayer de convaincre les uns ou de dissuader les autres. Je ne ferai pas de politique politicienne sur un sujet comme celui-là.