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USA ;Défilé Victoria’s Secret 2015 : qui est Pauline Hoarau, le nouveau mannequin français /PHOTOS

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Sous-vêtements scintillants, ailes d’anges, performances musicales et jeunes filles souriantes perchées sur des talons diaboliquement hauts. Chaque année en novembre, le Victoria’s Secret Fashion Show est un véritable événement aux Etats-Unis et le défilé pharaonique, diffusé sur CBS un mois après, bat des records d’audience.

Cette année, Pauline Hoarau, mannequin française de 21 ans, originaire de la Réunion, défilera pour la première fois en compagnie des top models les plus célèbres du monde.

 

Pour faire partie des mannequins “VS”, il lui aura fallu s’y prendre à deux fois. Un premier essai sans succès en 2014, et puis cette année, la consécration. Car oui, participer à ce défilé est une consécration, ou plutôt un sacré tremplin, comme l’explique Pauline, contactée par Le HuffPost: “C’est une grande opportunité de défiler pour Victoria’s Secret, et toutes les filles le savent. Tu te fais connaître dans le milieu, ton nom sort du lot.” Un exemple de parcours né sur ce podium? Adriana Lima, qui y a fait ses début en 1999, a ensuite eu une carrière internationale fracassante.

Ce qu’il faut savoir (et avoir) pour devenir mannequin “VS”

Intégrer le défilé de cette marque de lingerie, ça se mérite. Pour commencer, ne se présente pas qui veut. Le directeur de casting de la marque, le redouté John Pfeiffer, repère au préalable les filles susceptibles de l’intéresser, avant de s’adresser aux agences. Lesquelles envoient leurs mannequins pour une première sélection. Une fois cette étape achevée, un second casting a lieu.

“J’ai passé mon deuxième casting deux jours après le premier. Même rituel, je suis allée chez le coiffeur, je me suis maquillée… Il faut vraiment être au top, parce qu’on a qu’une seule chance”. A nouveau, un défilé en sous-vêtements, à la différence près que celui-ci s’effectue devant une vingtaine de personnes, dont le directeur et la styliste de la marque, avec en plus quelques caméras. Beaucoup plus impressionnant.

“Il faut donner tout ce qu’on a, montrer qu’on est heureuse d’être là et ne pas être gênée, explique Pauline. Dans les castings classiques, ils recherchent une attitude bien particulière. Chez Victoria’s Secret, c’est beaucoup plus libre, c’est plus un ‘show’ qu’un défilé de mode. Il faut être pétillante et souriante, sexy et sûre de soi, tout en restant naturelle.”

Quelques heures après son deuxième casting, l’équipe de The Society, la branche new-yorkaise d’Elite, a demandé à Pauline Hoarau de venir sous prétexte de prendre de nouveaux polaroïds. “Ils m’ont demandé comment ça s’était passé, et j’ai commencé à leur raconter mais d’un coup toute l’agence m’a annoncé que je l’avais eu, tout le monde s’est mis à hurler! C’est difficile à réaliser, c’est tellement énorme! J’étais super heureuse, j’ai essayé d’appeler toute ma famille à la Réunion et ils étaient tous en train de dormir, j’étais hyper excitée”, se rappelle Pauline en riant. Etre “confirmée” au défilé de Victoria’s Secret est un des moments forts du parcours des mannequins, et la marque n’hésite pas à en jouer, en annonçant au compte-goutte dans les semaines qui précèdent le show le nom de ses nouvelles recrues sur ses réseaux sociaux.

 

Toutefois, inutile de se mentir: dans un défilé en sous-vêtement peut-être plus que partout ailleurs, le physique est (très très) important. Et Victoria’s Secret, touchée il y a quelques années par des scandales sur des mannequins trop maigres, mise désormais sur des mannequins dits “healthy”. Comprenez qui entretiennent leurs corps à la salle de sport. “Je mange aussi très équilibré, j’adore le poisson et j’en mange souvent avec du riz, des salades… Je me fais beaucoup de smoothies aussi, je prends des vitamines”, explique Pauline. Loin d’être ronde, il ne faut par contre plus avoir l’air malade…

“J’étais en train de travailler en Europe quand on m’a annoncé que j’allais passer le premier casting, alors je n’étais pas spécialement préparée. Mais je fais du sport régulièrement et j’étais quand même en forme.” Et depuis qu’elle fait partie des mannequins sélectionnés, Pauline tente de faire preuve d’assiduité. “J’aime bien mixer les entraînements, je fais du jogging, du vélo, du yoga, de la danse. Cette semaine j’ai essayé de le faire tous les jours pour être en forme pour le défilé. C’est vrai qu’en ce moment tout le monde poste ses routines sports et alimentation sur Instagram, pour être au top pour le show”, reconnait Pauline en riant.

Une communication bien rodée via les réseaux sociaux à coups de hashtag#trainlikeanangel (en français “entraîne-toi comme un Ange”). La marque d’ailleurs relaie quotidiennement les exploits sportifs de ses mannequins, ce qui lui permet en même temps de s’offrir une campagne de publicité gratuite et efficace pour sa ligne de vêtements de sport, qu’elle distribue aussi aux mannequins avant le défilé.

 

En résumé, pour prétendre au titre de mannequin “VS”, il vous faut: un corps sain et musclé, du peps, de la gaité, une pincée de “sexy”, le tout en sous-vêtements et sur des talons aiguilles, sans oublier de rester le plus naturelle possible (ou en tous cas d’en donner l’impression). Une équation bien difficile donc.

Pauline défilera donc ce mardi 10 novembre, en compagnie de 43 autres mannequins, dont Cindy Bruna et Constance Jablonsky, deux autres top-models françaises aux carrières bien lancées. Une victoire pour la jeune fille, arrivée dans la Grosse Pomme il y a à peine trois ans.

 

Et même si les enjeux sont importants, Pauline n’entend pas se laisser déstabiliser. A moins de 24h du défilé, le jeune mannequin semblait plus excitée qu’angoissée, bien décidée à s’amuser et à vivre cette nouvelle expérience jusqu’au bout. À l’origine, Pauline était bien loin d’imaginer défiler pour Victoria’s Secret. Elle n’avait même jamais vraiment envisagé cette carrière, malgré les encouragements de ses amies. Ce n’est qu’en 2011 qu’elle saute enfin le pas, en participant au casting Elite Model Look organisé sur son île natale.

De la Réunion aux podiums de New-York

Grâce à ce premier concours dont elle sort victorieuse, Pauline s’offre une place au concours Elite Model Look International, la même année. Là, elle se classe parmi les 15 finalistes, et gagne son premier contrat avec l’agence Elite. “Mais j’étais toujours au lycée, en terminale, alors je suis restée à la Réunion, j’ai voulu finir mon année. En mars, juste avant mon bac, j’ai participé à la Fashion Week de Paris, c’était mon premier boulot, je suis venue pendant 2 semaines et je suis repartie à la Réunion passer mon bac.”

Une fois son diplôme en poche, elle passe une première année entre New-York et Paris, -“j’allais là où on m’appelait”- avant d’emménager aux Etats-Unis. Arrivent alors les premiers contrats, mais également les premiers moments difficiles. “New-York c’est une grande ville et c’est difficile de s’adapter. Et puis j’ai dû grandir très vite. Je me suis retrouvée à m’occuper de logement, à être dans des avions tout le temps, à atterrir toute seule dans des pays que je connaissais pas… Parfois ce n’est pas facile mais on s’y habitue au fur et à mesure.”

 

Mais celle qui rêvait de voyager et de rencontrer des gens issus de cultures différentes est également consciente de sa chance. “J’ai pu visiter des pays que je n’aurais pas vu à mon âge si je n’étais pas dans le mannequinat. Ça fait trois ans que je rencontre des gens qui viennent de partout, de Chine, d’Amérique du Sud, une de mes meilleures amies est serbe et c’est totalement fou. C’est génial.”

Pauline est loin d’avoir accompli tous ses rêves. Outre les campagnes publicitaires, elle espère également entrer un jour dans le cercle très fermé des “Anges de Victoria’s Secret”, ces mannequins triés sur le volet qui, à l’instar de Gisele Bündchen ou encoreKarlie Kloss, paradent dans des tenues bien plus spectaculaires que les autres mannequins, agrémentées de leurs fameuses ailes.

 

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