06022023Headline:

Kody (humoriste et comédien belge): “L’humour est presque devenu un patrimoine culturel en Côte d’Ivoire”

Avec la mise à disposition du public de ChatGPT, les citoyens du monde entier commencent seulement à entrevoir le potentiel vertigineux de l’intelligence artificielle (IA). Depuis 2018, l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique basé au Québec réunit des chercheurs pour évaluer les risques et les avantages de la technologie.

 

« S’il te plaît… dessine-moi un mouton ! » Si Antoine de Saint-Exupéry avait vécu à notre époque, il n’aurait pas eu de mal à accéder à la requête du petit prince, plutôt que de finir par dessiner un mouton dans une boîte. Un tour sur l’un des nombreux sites de génération d’images, une requête « dessin de mouton », et le tour serait joué. Mais derrière le gentil mouton et son potentiel d’émerveillement se cache une IA dont les risques – nombreux – méritent d’être connus et maîtrisés.

Exclusion des personnes précaires, biais racistes, opacité des algorithmes, législation passive, et multiples enjeux éthiques… Pour tenter de comprendre, d’alerter et de proposer des pistes de résolution aux risques de l’IA, la province canadienne du Québec a lancé il y a cinq ans l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique, l’OBVIA.

Basé dans l’université Laval de Québec et financé par les fonds de recherche du Québec, l’OBVIA rassemble des chercheurs du monde entier autour de différents axes de recherche. Céline Castets-Renard, par exemple, est professeure à la faculté de droit civil de l’université d’Ottawa et titulaire d’une chaire de recherche sur l’IA responsable à l’échelle mondiale. Au sein de l’observatoire, elle est coresponsable de l’axe sur les relations internationales, actions humanitaires et les droits humains.

La professeure a passé des années à travailler sur le numérique, a vu l’explosion d’internet et la naissance de l’intelligence artificielle, et pour elle, il y avait urgence à étudier les enjeux liés à l’IA, qui dépassent de loin ceux d’internet : « L’IA est susceptible d’être utilisée dans tous les pans de la vie sociale, alors que l’on peut tout à fait décider de ne pas être sur internet. Internet est un outil, on l’utilise, ou pas. L’IA va être appliquée à nous, qu’on le veuille ou pas, qu’on l’accepte ou pas, qu’on en soit conscient ou pas. » Par exemple, le déploiement d’algorithmes intelligents au sein des administrations va toucher tous les citoyens et certains biais, racistes notamment, pourraient remettre en question le principe d’égalité.

Une partie des enjeux liés à l’intelligence artificielle trouve encore ses sources dans ceux d’internet, nuance toutefois la chercheuse. « L’enjeu principal d’internet aujourd’hui, c’est la concentration du pouvoir économique de certains acteurs, or ce sont les mêmes que l’on retrouve en IA, avec Microsoft en premier lieu et puis évidemment, Google, Meta… parce que la technologie nécessite des moyens, des puissances de calcul et des données que ces entreprises ont depuis plus de 20 ans », rappelle Céline Castets-Renard.

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