Entre symbole et marketing, la plateforme de streaming diffuse désormais les aventures audiovisuelles de « Miss Marvel », super-héroïne de confession musulmane.
À l’heure où sont scrutés les signes d’inclusion et traqués, même dans les créations passées, les relents de discrimination, les œuvres d’art sont passées à la loupe. Les bons élèves de la fiction ne tardent donc pas à « devancer l’iguane dans l’eau », en médiatisant les identités jugées inédites de leurs personnages. Revenus à la mode, les super-héros inspirés des comics américains n’hésitent plus à déployer des super pouvoirs d’intégration et de visibilité des minorités. Après l’adaptation sur écran du premier… premier rôle « afro » de la maison d’édition Marvel Worldwide Inc. – Black Panther – et l’annonce d’un Superman bisexuel, dans l’univers DC, la plate-forme de streaming Disney+ aime souligner que sa fraîche émoulue « Miss Marvel » est la première super-héroïne musulmane de l’univers du même nom.
Si la version audiovisuelle du personnage a été mise en ligne ce mercredi, l’héroïne est née en 2013. Son autrice, Sana Amanat, a placé le thème de l’identité au centre du projet, plaquant sur son héroïne de 16 ans – nommée Kamala Khan dans la vie courante – son profil d’Américaine de religion musulmane et d’origine pakistanaise. La scénariste G. Willow Wilson qui a développé le personnage s’est elle-même convertie à l’Islam, tout en démentant, dans le New York Times, un objectif d’«évangélisation». Les réalisateurs des six premiers épisodes de la série, Adil El Arbi et Bilall Fallah, sont belges d’origine marocaine. Quant à l’interprète du rôle-titre, Iman Vellani, elle est canadienne née à Karachi de parents effectivement pakistanais et musulmans.