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Ferké: les agents de la SODEFOR impliqués dans la vente des parcelles dans les forêts classées

La gestion des forêts classées dans le département de Ferkessedougou est en train de virer à une crise profonde comme rapporté à KOACI par une source sur place. La SODEFOR, l’entreprise qui gère les forêts ivoirienne, est embourbée dans une situation difficile du côté de Ferké.

Depuis 2018, la SODEFOR a entrepris de déguerpir tous les occupants des forêts classées dans le département de Ferké. Cela a débuté non sans difficultés comme rapporté. La SODEFOR après plusieurs consultations et réunions de sensibilisation, a réussi à déguerpir les occupants de la forêt classée de Nougbo avant que celle-ci commence à être recolonisée en fin 2020. Quant à celle du côté de la forêt classée de Bandama supérieur, l’opération de déguerpissement, très fastidieuse, n’a pu aller à son terme. L’on se demandait pourquoi et on commence à y voir plus claire.

À Bandama supérieur, il y a de nombreux campements dissimulés ça et là. Et les plus grands à savoir Karimvogo, Zoumanavogo et Drissavogo ayant été détruits, il reste les plus petits qui malheureusement sont les plus nombreux. Plusieurs missions de la SODEFOR, du sous préfet et même de la chefferie traditionnelle y ont été menées afin de procéder à un déguerpissement en douceur, mais cela s’est soldé par un échec, car des agents de la SODEFOR soutirent de l’argent à de nombreux occupants de ces forêts classées.

De source proche de l’entreprise de gestion des forêts ivoiriennes, quatre d’entre eux viennent d’être arrêtés dans le mois de février 2021. Il s’agit du s/lieutenant KM, du sergent KMS, du sergent BTA et de OF. Tous ont été arrêtés en flagrant délit de racket sur les occupants de forêts classées de Bandama supérieur. Ils ont d’abord été suspendus de leur poste avant d’être remis à la justice.

Ces éléments ne sont en fait que des membres d’un vaste réseau de vendeurs de parcelles de forêts dans la zone. D’après nos sources, la chefferie traditionnelle de Ferké estime que certains supérieurs hiérarchiques de ces agents arrêtés sont impliqués. Les montants soutirés varient de 1 à 3 millions par occupants. Il faut savoir que les campements qui sont touchés par cette situation sont Touplevogo, Dalavogo, Abouvogo, Fangassivogo, Liavogo, Nawovogo et d’autres petits campements.

C’est une affaire qui risquerait de créer des affrontements car, les occupants fatigués d’être rackettés seraient décidés à affronter les agents des eaux et forêts et la SODEFOR qui viendraient leur chercher noise. De sources proches de ce dossier brûlant de gestion de forêts classées dans la zone de Bandama supérieur, cette situation dure maintenant deux ans et les montants perçus et à percevoir par les agents indélicats de la SODEFOR avoisinent un demi milliard.

Les intermédiaires de ces transactions seraient un certain Hamed Touré et Kissi qui sont du campement de Ouedjelivogo juste avant Touplevogo. Malgré un découpage administratif et préfectoral ne correspondant pas à celui de la SODEFOR, le sous préfet de Ferké, Allou Guillaume, a entrepris plusieurs missions de sensibilisation à Bandama supérieur. Toutes ces actions sont handicapées par une petite mafia qui sévit dans la zone.

De source proche de la SODEFOR, l’entreprise a du arrêter son opération de déguerpissement dans la zone de Bandama supérieur à cause d’une action en justice menée par un groupe d’occupants, afin de délimiter la forêt. Notre informateur, toujours du côté de la SODEFOR, affirme que « Des fils et cadres de la région manoeuvrent en sous main, par des actions en justice et autres menaces contre nous afin que les forêts classées ne soient pas déguerpis. Tout cela favorise les activités de cette mafia qui rançonnent les pauvres paysans.»

À qui profite toute cette situation ? Sûrement pas à l’État de Côte d’Ivoire qui a grand besoin de protéger le couvert forestier afin d’être prémuni contre l’avancée du désert et le changement climatique qui n’a pas favorisé les récoltes cette année selon le dernier état des lieux, fait par le directeur régional du ministère de l’agriculture et du développement durable de Ferké à la préfecture de la ville lors d’une réunion dans ce mois de février 2021.

Koaci

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