Des ONG marocaines et espagnoles exigent l’ouverture d’une enquête après la mort d’au moins vingt-trois personnes en essayant de franchir la clôture qui sépare le territoire marocain de l’enclave espagnole.
Jamais encore une tentative d’entrée à Melilla depuis le Maroc n’avait fait autant de victimes. Au moins 23 personnes sont mortes, vendredi 24 juin, en essayant de franchir la clôture qui sépare le territoire marocain de l’enclave espagnole, selon le dernier décompte fourni par Rabat. Les ONG locales ont, pour leur part, recensé au moins 37 morts parmi les migrants. Un bilan encore provisoire.
Samedi, neuf ONG, marocaines et espagnoles, ont exigé « l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante ». De leur côté, l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés ont rappelé « la nécessité en toutes circonstances de prioriser la sécurité des migrants et des réfugiés, d’éviter un usage excessif de la force, ainsi que de respecter leurs droits fondamentaux ».
Les témoins, sur place, décrivent une « spirale de violences ». Dans la nuit de jeudi à vendredi, entre 1 300 et 2 000 personnes se sont rassemblées dans la forêt de Nador, ville marocaine limitrophe de Melilla. Des hommes, jeunes, des « Soudanais et Nigérians » pour la plupart, selon le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc.