04202024Headline:

Abidjan: Crises aux Affaires maritimes et portuaires

La crise qui a paralysé, du 23 au 25 mai 2018, la Direction générale des Affaires maritimes et portuaires (Dgamp), a repris ce lundi 28 mai 2018.

C’est en définitive, une coalition de six syndicats qui a décidé de remettre en cause la gouvernance du directeur général, le colonel major Tano Koffi Bertin. Il s’agit, entre autres, de la Fédération lumière des affaires maritimes (Flam), d’Honneur aux affaires maritimes (H2O), du Syndicat national des agents des affaires maritimes et portuaires de Côte d’Ivoire (Synaamp-Ci). Au motif de cette remise en cause des actions de la Dgamp, trois points de revendication : l’acquisition d’un terrain de 5ha à Anguédédou, la couverture santé et l’achat de navires. « La coalition des deux syndicats, Flam et H2O, note qu’au terme de son mot d’ordre de grève du 23 au 25 mai 2018, aucun début de satisfaction n’a été donné à l’ensemble de ses revendications. La coalition décide de la reconduction de la grève à compter du lundi 28 mai 2018, jusqu’à la satisfaction totale de ses points de revendications », lit-on dans un communiqué conjoint dont L’inter a reçu copie samedi dernier.

Cette situation n’est pas du goût de bon nombre d’agents de la Dgamp, bien que membres des différents syndicats à la base de ce mouvement. Certains d’entre eux [préférant rester anonymes] ont fait savoir que les revendications soulevées n’ont pas lieu d’être. Mieux, ils pensent que c’est un complot dirigé contre le directeur général, que certains d’entre eux veulent voir quitter le poste qu’il occupe. Pour illustrer ce qu’ils qualifient de machination à l’encontre du Dg et qui leur fait dire que cette grève est absurde, ils révèlent que tous les points de revendication soulevés sont déjà pris en compte par la Direction générale depuis bien longtemps.

Concernant le premier point, à savoir la question du terrain, on apprend que c’est courant 2010 que le Dg a engagé les transactions d’achat d’un terrain à Anguédédou (commune de Yopougon) pour un coût de 85 millions de Fcfa. Un acte notarié découlant de cette transaction aurait été remis aux différents syndicats. Contre tout attente, un litige a éclaté sur ledit terrain. Le ministère des Eaux et Forêts le déclarant sur une parcelle de forêt dite “classée”. L’affaire a été portée en justice et y est encore pendante.

Sur la revendication se rapportant à la couverture santé, nos interlocuteurs ont expliqué que l’administration maritime a fait construire plusieurs centres de santé et a recruté 11 médecins pour anime le Colonel Major Tano Koffi Bertin r ces structures sanitaires. Pour la procédure de prise en charge médicale, il était indiqué que les agents devraient se rendre dans lesdits centres de santé en cas de maladie. Seuls les cas d’urgence étaient redirigés dans les cliniques subventionnées par la Dgamp. Plus tard, sur demande des agents, un arrêté [N°342/DGAMP/FPAMP/AG] a été pris, autorisant la prise en charge de tout problème de santé dans les centres de santé de la Dgamp.

Concernant le dernier cas, l’achat de navires, les agents avec qui nous avons échangé ont mentionné que courant décembre 2013, la Dgamp a acquis deux navires, « Solution » et « Renaissance », puis un troisième un peu plus tard, « Gonkanou ». A défaut de quai fiable et de l’expertise adéquate pour leur mise en forme, les navires ont été confiés à la société Cic-Marine-Jmn pour la maintenance et l’entretien. Ces navires, en février 2017, auraient même été acheminés au Fascinage sis au Canal, puisque les agents l’exigeaient, histoire de se convaincre que ces navires sont réellement la propriété de la Dgamp. C’est bien plus tard, « vu les mauvaises conditions de maintenance et d’entretien desdits navires que le ministre des Transports a pris une note afin qu’ils reviennent à Cic-Marine-Jmn ». Six agents poursuivent leur formation en vue du pilotage desdits navires. Un décret (N°103/MT/DGAMP/22 mai 2018 portant utilisation des navires) a même été pris par le Dg, consacrant ainsi la mise à la disposition des agents, des trois navires. C’est au vu de toutes ces actions menées et/ou en cours d’exécution, que cette frange d’agents de la Dgamp estime que la grève initiée par les syndicats n’est pas justifiée et qu’elle est, au contraire, dirigée contre le Dg Tano Bertin. Cela parce qu’ils ne comprennent pas que des gens décident de faire grève pour des questions qui sont déjà en traitement.

 

 

imantin.net

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