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Abidjan: Ramadan 2018, ce qui se passe à l’abattoir de Port-Bouet

A l’aube de la fête du Ramadan qui est prévu se tenir le jeudi 14 ou vendredi 15 juin prochain, l’abattoir de Port-bouet refuse du monde. Lorsque nous nous y sommes rendus le mercredi 13 juin 2018, l’important trafic observé dès l’entame de la voie allant à l’abattoir, au carrefour Akwaba augurait de la forte fréquentation des lieux en cette veille de fête.

Là, des petits parcs à moutons et de quelques bœufs attirent notre attention. Une fois interrogés, les tenanciers de ces stands, nous présentent la tranche des prix pratiqués sur les bêtes. Lesquels vont de 60.000 F Cfa pour les bêtes de taille relativement petite à 250.000 F Cfa pour les plus grosses. Sur le chemin menant à l’abattoir, on observe dès les abords de l’hôpital de Port-Bouet une circulation de plus en plus difficile. Les camions transportant le bétail dont certains n’ont pas encore été déchargés de leurs cargaisons, les véhicules des populations venus pour des achats divers et les autres automobilistes qui empruntent la voie sont en effet confrontés à de réelles difficultés pour accéder au site abritant l’abattoir. Pour ce qui est des piétons, la difficulté n’est pas moindre. Lorsque nous parvenons après plusieurs minutes de patience au site hébergeant l’abattoir, les forces de l’ordre commis à la sécurité des lieux s’attèlent à faciliter les entrées et sorties des camions.

Une fois à l’intérieur, nous nous assurons de l’effectivité de l’approvisionnement des différents stands qui se présentent à nous. Moutons, bœufs, chameaux, … il y a de tout. « Comme chaque année, les vendeurs de l’abattoir de Port-Bouet sont là. Il y a tout et il y a tous ls prix », nous rassure Vié, lui-même vendeur de moutons. Et de nous signifier la relative faiblesse du marché de moutons lors de la fête du Ramadan. « Contrairement à la Tabaski quand c’est le Ramadan, c’est plus les bœufs que les gens achètent. La plupart s’associent pour acheter un bœuf qu’ils immolent et distribuent la viande. Chacun peut s’en sortir avec 15 kilos de viande en fonction de la taille du mouton et du nombre de personnes », nous confie t-il.

La « star » de cette fête à savoir le bœuf est en effet présent partout. A vue d’œil, on en dénombre beaucoup plus que des moutons. Les prix varient eux de 150.000 F Cfa à 450.000 F Cfa pour ceux qu’il nous a été donné de voir. De quoi permettre à chaque foyer de s’approvisionner en protéines animales à moindre coût, selon Moumouni, un vendeur de bœufs avec qui nous avons échangé.

Insécurité. Si l’abattoir de Port-Bouet est assez fourni pour ne pas que les populations manquent de s’approvisionner en protéines animales de quelque sorte il y a une chose que celles-ci n’y trouveront pas à profusion, c’est la sécurité. En effet, les clients dudit abattoir et les populations empruntant les abords de la voie qui y mène ont pu s’apercevoir de cet état d’insécurité. En effet, dès les premiers mètres, à partir de l’hôpital général, des bœufs attachés à des poteaux plus ou moins solides ot le regard assez dissuasif pour faire rebrousser chemin aux piétons qui veulent rejoindre l’abattoir à pied. Des bergers postés non loin ne manquent d’ailleurs pas d’indiquer aux passants d’autres voies que le trottoir occupé par les bêtes. Les cris et débandades incessants sont plus rarement du fait des plaisanteries que des courses pour échapper à la furie des bœufs devant lesquels même les bergers- pour la plupart de jeunes garçons- ne tentent pas de faire preuve de bravoure. « Quand on les voit courir comme ça, on se lève et on se met à l’abri parce que personne ne peut les maitriser s’ils sont fâchés », nous informe Achille, gérant d’une cabine téléphonique devant l’abattoir. A l’en croire, il faut durant toute cette période faire preuve de prudence, les bêtes étant imprévisibles et leurs propriétaires pas toujours capables de les empêcher de causer des dégâts.

 

 

imatin.net

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