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Agro-business -Maisons de placement: vent de panique chez les souscripteurs ,des scènes de pleurs et de lamentations…

En attendant la fin de l’enquête diligentée par le gouvernement et la levée de la mesure de mise en observation des comptes détenus par les structures de placement, les souscripteurs sont inquiets.

Maisons de placement: Léger vent de panique chez les souscripteurs

Les maisons de placement d’argent intervenant dans l’agro-business ne désemplissent pas depuis quelques jours, suite à la mise en garde du gouvernement au sortir du Conseil des ministres du 28 décembre 2016. Mais également à cause du communiqué de la Direction générale du trésor et de la Comptabilité publique en date du 2 janvier 2017. C’est surtout la mesure de mise en observation des comptes détenus par lesdites maisons de placement – le temps de l’enquête ouverte par le gouvernement – qui est à l’origine de la panique qui s’est emparée des souscripteurs.

Des mouvements de foule…

«Vous n’avez rien vu. Vous auriez dû être ici dans la matinée, pour voir le monde qu’il y avait dans ces locaux ». Ces propos sont de M. Koudou, un souscripteur à la retraite, rencontré hier dans une agence de placement. Vu l’atmosphère surchauffée dans laquelle il s’adresse à nous, la matinée a dû être très agitée pour les travailleurs de la structure située à Cocody-Angré. Ses propos sont soutenus par un marin du nom de s. Vanoua, un autre souscripteur. Et ce dernier d’ajouter que du fait de l’intensité des mouvements de foule, une dame venue également s’assurer que son argent n’est pas perdu a failli perdre connaissance. La séquence susmentionnée a été suivie, selon des témoins, de scènes de pleurs et de lamentations de souscripteurs convaincus de ce que leurs investissements sont perdus, avant que des éléments d’explication commencent à leur parvenir.

Dans d’autres maisons de placement visitées, les locaux sont quasiment vides et de rares souscripteurs se font expliquer les mesures prises pour sécuriser leur épargne. Mieux, certaines personnes viennent à peine de souscrire quand nous les rencontrons. En réponse à notre étonnement de le voir acheter des parts au moment où le secteur est en ébullition, M. Kouamé, un banquier, estime qu’il «demeure une niche à exploiter et un moyen efficace de lutter contre la pauvreté». Cette explication est loin de satisfaire d’autres souscripteurs qui attendent d’entrer en possession de leur argent. D’où les programmes de remboursement mis sur pied par certaines maisons de placement.

Du remboursement du capital…

Pour satisfaire les plus impatients de leurs clients, certaines structures ont établi un chronogramme de paiement étalé sur des mois, voire une année. Ainsi, dans un communiqué remis à ses souscripteurs, l’une d’elles a décidé de procéder  successivement à des versements en faveur des personnes ayant souscrit respectivement dans les mois de juin à novembre 2016. Les paiements se feront, selon ledit communiqué, à partir du 16 janvier et ce, jusqu’à la fin de l’année 2017.

Dans cette atmosphère de suspicion, les structures mises en cause bénéficient du soutien de certains souscripteurs qui pensent « qu’il faut plutôt les laisser travailler pour pouvoir rembourser le capital et payer les bénéfices. Parce que quoiqu’on dise, l’agriculture demeure un secteur porteur ». Des voix s’élèvent également pour accuser les autorités et les banquiers de confondre les bonnes entreprises de placement et les brebis galeuses qui sévissent dans le secteur.

De la mesure de mise en observation des comptes…

Des responsables de maisons de placement dénoncent le gel de leurs avoirs sans décision officielle de l’autorité publique. Ils estiment que « les banques se sont passé le mot pour empêcher les structures de fonctionner ». Surtout qu’elles sont accusées d’avoir conduit à cette situation de blocage en procédant à une diabolisation de la profession «pour récupérer le business », selon un chef d’agence. « Ils nous ont dit que les secteurs dans lesquels nous investissons ne sont pas assez rentables ou sont trop risqués. Alors que nous avons entrepris de nous reconvertir dans d’autres spéculations, ils trouvent toujours des choses à redire », explique-t-il. Et d’ajouter: « Nous attendons la mainlevée de l’État sur nos comptes pour continuer le travail ».

Les acteurs que nous avons rencontrés indiquent que l’appel des pouvoirs publics à arrêter les souscriptions et la publicité avaient fini de mettre le secteur à l’arrêt. Mais le problème est, selon eux, la sécheresse qui a commencé à sévir dans les régions productrices de cultures vivrières depuis un an pour certaines, voire plus pour d’autres. Néanmoins, souscripteurs et maisons de placement sont aussi conscients de l’impact que des opérateurs véreux ont eu sur le secteur. C’est donc peu de dire que les conclusions de l’enquête en cours sont très attendues.

ABOUBAKAR BAMBA

.fratmat.org

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