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Agro-business :Un souscripteur livre des secrets sur Monhévéa.com, des célébrités citées dans l’affaire Inquiètent…

Agro-business :Un souscripteur livre des secrets sur Monhévéa.com, des célébrités citées dans l’affaire Inquiète, une Ong interpelle l’État

Projets à fort potentiel de rentabilité, les activités d’agro-business ont fini par convaincre un grand nombre de personnes qui, sans hésitation, y ont souscrit. Au nombre des souscripteurs de Monhévéa.com, filiale du Groupe Agronomix, figurent des célébrités dont un joueur ivoirien international, de même qu’une employée de l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire.

Théodore Ahipo, président de l’Ong, Organisation pour la prospérité et la promotion de l’entreprise communautaire (Oppec), a fait ces révélations au cours d’un entretien le mercredi 4 janvier 2017, à Yopougon Cité Verte. Il a expliqué, dans le cadre de cette rencontre, que la présence de ces célébrités dans cette affaire sont entre autres éléments qui ont motivé son Ong à adhérer au projet de Monhévéa.com. Théodore Ahipo a souligné également que suite à des enquêtes réalisées dans le secteur de l’agro-business, son Ong s’est rendue compte que l’entreprise Monhévéa.com existe depuis trois ans, et faisait donc du sérieux.

 

Contrairement à la plupart des sociétés de placements qui, a-t-il souligné, ne font pas un an et disparaissent. « Je ne dirai pas son nom, mais le jour que nous sommes allés faire notre placement d’argent, nous avons rencontré un joueur ivoirien international qui est également venu faire son placement. Ça nous a motivé. Nous avons rencontré également une dame qui travaille à l’Ambassade de France, à la Coopération culturelle, qui nous a confié qu’elle est dans ce business depuis longtemps, et qu’avec ses gains, elle avait déjà réalisé beaucoup de projets. Sur place, au sein de ladite structure, nous avons rencontré des personnes qui étaient allées prendre leurs chèques. Tous ces éléments nous ont rassuré quant à la fiabilité du projet », a-t-il été formel. C’est donc fort du témoignages de personnes qui ont déjà reçu leurs chèques, qu’est venue la source de motivation de cette Ong qui a souscrit à ce projet. Sans hésiter donc, l’Ong Oppec, dont l’objectif, a-t-on appris, est d’aider les jeunes chrétiens à la création d’emplois et d’améliorer les potentiels humains, en les encadrant et en leur donnant des moyens pour qu’ils puissent s’assumer, a adhéré à ce projet. Cette Ong y est allée en limitant, toutefois, les risques. « Nous avons limité les risques, en souscrivant pour un projet qui fait 800 000 Fcfa et un autre de 900 000 Fcfa. Chacun de ces projets devrait nous rapporter un peu plus de 2 millions de Fcfa. C’est en juillet 2016 que nous avons souscrit. Donc nous attendons nos paiements pour janvier et février 2017 », a informé Théodore Ahipo.

Des gains assez colossaux qui ont fini par convaincre et pousser, par la même occasion, l’Ong Oppec à se lancer dans ce projet d’agro-business. Ahipo a confié qu’au-delà des gains, son organisation s’est rendue également compte qu’il s’agit d’un projet qui crée beaucoup d’emplois, et qui à terme, ”va permettre d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. « Avec les moyens techniques que les responsables de Monhévéa.com déploient et leurs capacités financières, cette initiative pourrait nous aider à aller très vite et faire face à certaines situations de nécessité alimentaire », a-t-il dit.

 

Des craintes exprimées

 Quand bien même les responsables de l’Ong Oppec étaient sûrs de leurs investissements, dans le même temps, ils ont confié avoir eu quelques craintes. Pour avoir géré une microfinance, et participé à une conférence, Théodore Ahipo a rappelé un certain nombre de situations vécues au lendemain de la crise de 2011. « Après la crise, les populations s’étaient tournées vers des structures de microfinances. Quand les banques classiques se sont rendues compte qu’il y avait une forte mobilisation de ressources au niveau de ces structures qui font de l’épargne-crédit, elles ont changé de tactique, en proposant de faire du crédit-épargne. L’objectif était de détourner l’épargne des microfinances vers les grandes banques. Or, cette activité d’agro-business, c’est de l’épargne », a-t-il dit. Puis de noter que la forte mobilisation autour de cette activité, étant entendu que des gens viennent prendre jusqu’à deux ou trois part, ”vous verrez que les banques seront à court d’argent. Or, nous savons que les banques ne financent les activités qu’à partir de l’épargne que nous faisons. Ce qui va créer un problème au niveau des dépôts à termes”, a-t-il révélé. « Quand on voit les taux de placements, là où vous mettez 800 000 Fcfa à 900 000 Fcfa, vous vous retrouvez avec 2,500 millions de Fcfa en six mois ; or avec les banques, vous allez placer 10 millions de Fcfa, elles vont vous servir un taux d’intérêt de 4 %. Ce n’est pas possible, même en un an, d’avoir un important retour sur placement. Du coup, ces banques vont mettre un mécanisme pour bloquer ce système », a dénoncé Théodore Ahipo, faisant remarquer que c’est ce qu’il a commencé à entrevoir. Puis d’insister : ”Voilà, que je n’ai pas eu tort”, avec la mise en garde du gouvernement qui appelle à la vigilance en notant qu’il s’agit d’activités à risques. « Je suis d’accord que l’Etat s’inquiète pour nous. C’est son rôle. Mais je dis que l’État ferait mieux d’encadrer ces structures. Dès l’instant où elles créent de l’emploi et qu’elles permettent à tout citoyen de pouvoir améliorer ses revenus ou développer ses activités, alors, il faut voir dans quelle mesure l’État pourra les encadrer. Comment suivre ces structurer pour les aider, et non, commencer à les suspecter de quoi que ce soit », a plaidé ce responsable de l’Ong Oppec. Théodore Ahipo est catégorique que c’est normal que si le gouvernement suspecte d’autres activités de blanchiment d’argent derrière ce business, qu’il prenne ses responsabilités et qu’il frappe. Il a insisté que c’est le droit de l’État de frapper fort. Mais avant, a-t-il invité, ”c’est de regarder dans un premier temps, comment essayer de contrôler ces activités, les aider pour qu’elles travaillent dans la légalité. Étant entendu qu’elles apportent plus à la population, qu’elles ne peuvent leur faire du tort”, est-il convaincu. En clair, Ahipo a insisté que l’Etat ferait mieux d’encadrer les structures d’agro-business. Il a proposé, dans le cadre de projets de plantations clés en main, que l’État pourrait mettre des terres à la disposition de ces structures pour réaliser lesdits projets. « C’est dans ce sens que l’Etat devait travailler et non chercher à court-circuiter les entreprises d’agro-business », a-t-il affirmé.

 

« Mettre son argent à la banque n’enrichit pas »

 Sur la question des taux d’intérêts très élevés pratiqués par ces structures, la réponse de Théodore Ahipo est sans ambiguïté. « Il y a des activités qui rapportent des marges importantes et d’autres de petites marges. Il y a souvent ce qu’on appelle l’intérêt capitalistique. Au lieu de placer ton argent à la banque, tu le places dans une affaire. Ça peut te rapporter plus quelque fois. La banque, c’est vrai, c’est la sécurité. Mais, mettre son argent à la banque n’enrichit pas. On peut trouver un créneau qui rapporte plus dans la vie », a souligné ce responsable d’Ong. Saisissant l’occasion de cet entretien, il a invité les autorités ivoiriennes à dire aux populations, ”qu’est-ce qu’elles suspectent dans les entreprises d’agro-business ? Si elles ont fait un audit, c’est de nous dire, voici les résultats de l’audit”. Puis de souligner que le placement est un risque. Ahipo a rappelé les nombreuses expériences en Côte d’Ivoire qui ont avorté. Malgré tout cela, en allant faire ces placements, il a dit qu’il savait à quoi s’attendre. « Il faut qu’on fasse preuve de maturité en Côte d’Ivoire. Personne ne nous a obligé à aller faire un placement. C’est nous qui, sur la base de nos propres analyses, avons décidé d’adhérer à ce projet. On a vu des gens qui ont déjà eu des gains », a-t-il tranché, avec la foi que les responsables de Monhévéa.com respecteront leurs engagements. En attendant leurs paiements prévus pour les mois de janvier et février 2017, Théodore Ahipo a dit être serein parce que ”l’État ne m’a pas dit qu’est-ce qu’il reproche exactement à ces structures. Si l’État me disait, voici les conclusions de l’audit, voici les risques à terme, ça allait nous permettre de prendre certaines dispositions. Vous ne dites rien et vous balancez qu’il y a des risques par rapport à ces opérateurs. Je vous soupçonne de vouloir mettre fin à cette activité parce que vous pensez qu’elle porte préjudice à d’autres activités”, est-il plus que certain. Théodore Ahipo a insisté que c’est en toute responsabilité qu’il a engagé l’Ong Oppec à l’activité d’agro-business et que jusque-là, il n’a aucune appréhension, parce que les responsables de Monhévéa.com n’ont montré aucun signe d’inquiétude.

Irène BATH

linfodrome

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