La lutte contre la corruption et le racket à l’égard des forces de l’ordre devrait pouvoir s’accentuer les jours à venir. Au cours d’une rencontre qu’il a eue le mercredi 17 Octobre 2018 au siège du Tribunal militaire d’Abidjan avec l’Unité de lutte contre le racket, l’Observatoire de la fluidité routière et d’autres organisations du secteur, le commissaire du gouvernement, Ange Bernard Kessy, a sonné la fin de la récréation.
Selon les estimations officielles, c’est environ 100 milliards FCFA que le racket fait perdre à l’Etat de Côte d’Ivoire. Malgré les efforts de lutte engagée par les autorités compétentes, le phénomène persiste et cause de nombreux dégâts financiers à notre pays. A en croire le commissaire Ange Kessy, il a été moult fois signalé que les opérateurs économiques, transporteurs de vivriers et de bétail, écoulant leurs produits à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, sont contraints de verser de l’argent à chaque contrôle de gendarmerie même lorsqu’ils sont en règle vis-à-vis des pièces de véhicules. Une situation déplorable qui a amené certains opérateurs économiques à menacer de changer d’itineraire et de contourner la Côte d’Ivoire pour des destinations voisines où ils rencontrent moins de tracasseries.
«Cette situation qui fait perdre de l’argent et ternit l’image de notre pays à l’extérieur de nos frontières, doit immédiatement cesser», s’est emporté le procureur militaire qui s’est, à nouveau, engagé à faire appliquer de façon rigoureuse les textes régissant la fluidité routière dans notre pays. «La Côte d’Ivoire, fervent défenseur des Droits de l’Homme et Etat de droit dans toute sa perfection, ne peut tolérer les rackets et tracasseries qui constituent de graves violations des Droits de l’Homme, notamment du droit à la circulation», a rappelé Ange Kessy.
Dans le cadre de la repression du racket et de la corruption des Forces de l’ordre sur les voies routières, le commissaire du gouvernement dit avoir instruit vivement les chefs militaires de délivrer le mesage suffisant pour que les éléments sous leurs ordres s’en tiennent à l’application stricte de la circulaire déterminant le nombre de barrages légaux sur lesquels les contrôles doivent être effectués. «En dehors de ces barrages, tout contrôle d’automobiliste, serait illégal et constituerait une violation de consigne générale de l’armée prévue et punie par l’article 492 du Code pénal sans préjudice des délits d’extorsion ou de corruption dont ils pourraient être poursuivis», a-t-il prévenu.
David YALA
linfodrome.com