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Augmentation du prix du carburant: Le camp Sangaré veut entendre le ministre du Pétrole

Suite aux augmentations successives du coût des produits pétroliers, en particulier le carburant, la tendance du Fpi proche d’Abou Drahamane Sangaré, a réagi et demande à entendre le ministre du Pétrole outre une série de propositions faites pour réadapter les prix pour les consommateurs.

I -LES FAITS

Le 07 mai 2018, le gouvernement ivoirien a procédé à une augmentation des prix des produits pétroliers. Aussi, depuis cette date, le prix du Super et du Gasoil a-t-il été unifié à 610 FCFA le litre. L’augmentation des prix des carburants a connu ces derniers temps une variation si importante qu’elle suscite, chez les consommateurs, inquiétudes et angoisses pour leur pouvoir d’achat, en raison de l’impact que cette augmentation sur les prix des autres biens et services. Ainsi, compte tenu de l’effet qu’elle peut avoir sur le relèvement généralisé des prix sur le marché, et la baisse du niveau de vie des citoyens, il est important que l’augmentation des prix des carburants retienne une attention particulière des pouvoirs publics ; ce qui n’est malheureusement pas le cas avec le régime Ouattara.

I-1 – Les augmentations successives des prix des carburants

Depuis décembre 2017, les prix des carburants subissent des ajustements à la hausse à un rythme tel qu’ils ne laissent aucun répit aux consommateurs. Le Gouvernement a décidé de l’augmentation du prix maxima à la pompe des prix des produits pétroliers ainsi qu’il suit, chronologiquement :

Le 12 décembre 2017, les prix du super sans plomb et du gasoil moteur qui étaient de 580 FCFA, sont passés à 595 FCFA, soit une hausse de + 15 FCFA; Le 3 avril 2018, les prix des carburants affichés à 595 FCFA, sont passés à 600 FCFA, soit une augmentation de + 5 FCFA; Le 7 mai 2018, les prix des carburants sont passés de 600 FCFA à 610 FCFA, soit un relèvement de + 10 FCFA.
Ainsi, au cours de l’année 2018, en l’espace d’un mois, les prix des carburants ont connu des hausses successives, même si apparemment, les écarts sont infimes, voire négligeables ; en réalité ces écarts constituent une manne financière considérable pour les caisses de l’Etat, au regard des quantités importantes qui, chaque jour, sont vendues à des milliers d’utilisateurs de ce produit. Certains automobilistes ont été par ailleurs surpris de constater que les prix habituellement appliqués à la pompe ont été revus à la hausse dans les différentes stations. Cette situation est à l’origine d’un mot d’ordre de grève de protestations dans les stations-services qui a été aussitôt suspendu.

I – 2 – L’impact des prix des carburants sur le quotidien des populations

Nul n’ignore que toute augmentation des prix des carburants produit un effet domino sur les autres biens de consommation. Ainsi, avec cette augmentation, le coût du transport augmente, entraînant également la hausse des prix dans le secteur des produits vivriers, du riz, du lait, du savon de l’huile et bien d’autres produits de grande consommation. Actuellement, la grande majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et l’inflation ne fait que s’accroître. En outre, le taux de croissance, avoisinant les deux chiffres dont se vantent les gouvernants, a du mal à rejaillir sur le quotidien des Ivoiriens. C’est donc à juste titre que M. Philippe Cochet, député et président de la Commission d’Information sur la Côte d’Ivoire au sein de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, s’est clairement inquiété de la situation dans notre pays et dénoncé cette croissance à deux chiffres qui fait croire que tout va bien pour le mieux en Côte d’Ivoire en ces termes : “Un pays contraste entre les taux de croissance flatteurs et la persistance d’une pauvreté massive qui place la Côte d’Ivoire au 172ème rang mondial sur 188 “.

Le Gouvernement évoque toujours et le plus souvent, pour justifier les relèvements des prix de ce produit, la hausse du cours du pétrole brut sur le marché international. Mais le disque des cours mondiaux du brut est rayé, dans la mesure où les pouvoirs publics peuvent gérer autrement et au mieux, le prix au consommateur de ce produit. En effet, la structure du prix de ce produit dans notre pays comprend des éléments sur lesquels l’Etat peut, par une volonté politique affirmée, agir pour éviter les hausses récurrentes et intempestives des prix des hydrocarbures. La structure des prix prend en compte dans la fixation du prix à la consommation des carburants, notamment les éléments suivants :

Le prélèvement étatique; La péréquation transport; Le prélèvement pour stock de sécurité.
Le 24 juin 2008, la Commission technique Mines et Energie du RDR, présidée par Mme Touré Maférima demandait au régime de Gbagbo : « Au lieu d’augmenter les prix des produits pétroliers, il faut réduire le niveau de prélèvement étatique et de péréquation transport, surtout supprimer le stock de sécurité ayant déjà été constitué de longue date ». Aujourd’hui, force est de constater que ce régime au pouvoir depuis 2011 n’en a pas tenu compte, il a par contre augmenté la taxe spécifique de 156,66 FCFA/litre à 220 FCFA/litre.

II- NOTRE ANALYSE

Plusieurs facteurs devraient conduire la Côte d’Ivoire à éviter une augmentation automatique des prix des produits finis ou à tout le moins, minimiser cette tendance en agissant subtilement sur les éléments de la structure de prix susmentionnés. Le Gouvernement n’a certes pas la maîtrise des fluctuations du prix du baril, mais il faut faire observer que la hausse du cours du baril, s’accompagne de la baisse du cours du dollar, et vice – versa.

En ce qui concerne le prélèvement étatique sur le consommateur

Il s’agit de diverses taxes fiscales prélevées directement par l’Etat (Douanes, TVA etc.). Les taxes fiscales et parafiscales représentent la partie la plus importante dans la structure des prix des carburants, puisqu’elles contribuent pour une bonne part, à renflouer les caisses de l’Etat et offrent à certains pays, de faire des ajustements relativement fréquents des prix de vente, selon la variation du cours du dollar sur le marché international. Cette pratique présente la caractéristique des répercussions automatiques à la hausse ou à la baisse des variations des prix à la pompe. Il faut relever et souligner que la Côte d’Ivoire quant à elle, a adopté un mécanisme plutôt différent de ce qui est décrit ci-dessus, avec un système d’amortissement qui consiste à accumuler des réserves de stocks, lorsque les cours du baril sont bas ; de sorte à pouvoir maintenir les prix à la pompe, lorsque les cours du baril remontent et cela grâce au fonds de stabilisation disponible.

La gestion actuelle de ce fonds de stabilisation qui est une sorte de caisse noire, est opaque et par conséquent ne permet pas de juger la pertinence des augmentations des prix fixés par l’Etat.

En ce qui concerne la péréquation transport
Le mécanisme de péréquation-transport instauré depuis de nombreuses années permet de maintenir le même niveau de prix des carburants sur toute l’étendue du territoire national, que l’on soit proche ou éloigné des dépôts pétroliers tels que Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké, Odienné ou Tengrela.

Pour ce faire, un prélèvement de 17,50 FCFA/L est versé au fonds de péréquation. En d’autres termes, le prix à la pompe est subventionné par ce fonds. La réalité des comptes montre que cette caisse est largement excédentaire aujourd’hui, permettant ainsi d’équilibrer ce fonds, en vue de baisser le prix à la pompe ou augmenter la rémunération des transporteurs et des sociétés pétrolières

En ce qui concerne le prélèvement pour le stock de sécurité
Il est prélevé 6 FCFA /l destiné à constituer un stock de sécurité, en cas de sinistre ou difficulté majeure dans l’approvisionnement en produits finis par la SIR. Ce stock représenterait environ 3 mois de consommation de la Côte d’Ivoire.

Compte tenu des capacités de la GESTOCI, ce stock pourrait se constituer en une seule année. D’où la nécessité de supprimer ce prélèvement de la structure des prix, surtout qu’il n’y a pas eu de catastrophe entrainant l’utilisation de ce stock. Par ailleurs, il est incongru, voire absurde que pour des produits de nature et de qualité différente les prix soient identiques : 610 F pour le super et 610 F pour le gasoil.

III-NOTRE POSITION

Au regard de tout ce qui précède, le Front Populaire Ivoirien :

Interpelle le Gouvernement pour ramener la taxe spécifique de 220 FCFA le litre actuellement à 156.66 FCFA le litre ; Demande la suppression des 6 FCFA par litre destinés au stock de sécurité de la structure des prix, ce qui permettrait une diminution des prix des carburants à la pompe au profit des consommateurs ; Demande en outre de réduire les 17,50 FCFA le litre destinés à la péréquation transport à 12,50 FCFA/ litre comme le proposait en 2008 l’actuel régime ; Exige du pouvoir Ouattara la séparation les prix du gasoil et du super qui sont des produits de qualité différente ; Exige la baisse du prix du gasoil généralement utilisé par les transporteurs afin d’éviter par l’effet domino, le renchérissement des prix des produits de grande consommation ; Exhorte le Gouvernement à diligenter un audit du fond de stabilisation en vue d’une gestion transparente nécessaire à une bonne gouvernance mainte fois affirmée par les tenants du pouvoir ; Demande au parlement d’entendre le Ministre en charge du pétrole.

 

 

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