Le gel des comptes des sociétés du secteur de l’agro-business, confirmé dernièrement par la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), a de lourdes conséquences sur les entreprises.
Si la suspension des différentes souscriptions est observée dans la plupart des sociétés suite au gel des avoirs, il est à craindre que les administrations soient touchées dans un court terme pour certains, et moyen terme pour d’autres. Dans un entretien accordé au confrère « Allo Police », la présidente du Syndicat national des professionnels de l’agro-business, Koffi Michelle Olga, dévoile les difficultés qui risquent de gripper le fonctionnement des opérateurs de l’agro-business. « Aujourd’hui, avec le gel, toutes les entreprises d’agro-business sont en difficulté», a avoué la présidente du Syndicat national des professionnels de l’agro-business. Selon elle, les entreprises sont actuellement sinistrées parce qu’évoluant «avec des aides et peu de ressources qui (leur) restaient».
Autrement dit, dans un futur proche, il faut s’attendre à ce que les administrations de ces entreprises soient bloquées dans leur fonctionnement, relativement à l’entretien de leurs logistiques et à la gestion salariale de leurs employés. Pour ne pas que la situation s’enlise, Mme Koffi a fait savoir que le syndicat a entamé des négociations, afin que l’État communique mieux avec les sociétés d’agro-business. Cela, parce que jusque-là, les sociétés n’ont pas d’information officielle sur ce qu’il leur est reproché, relativement à des plaintes déposées par des souscripteurs. « Les populations ont besoin de savoir s’il y a existence de plaintes de la part des clients de l’agro-business. Les populations ont aussi besoin de savoir le contenu des plaintes, et ce qu’elles engagent comme retombées judiciaires », a-t-elle soutenu. Et d’insister pour dire :« il y a des brebis galeuses dans toute corporation. Cette crise est l’affaire de tous les acteurs. Une approche des autorités aurait dû se faire auprès des maisons d’agro-business, en termes d’appui et de suivi. Cette approche aurait conduit à une institution de cette activité ». Cela, parce que, s’est convaincue la présidente du Syndicat national des professionnels de l’agro-business, les sociétés peuvent avoir un bon partenariat avec les banques qui, semble-t-il, n’apprécieraient pas les gains massifs dans le milieu de l’agro-business.
C’est le mercredi 28 décembre 2016, à la sortie du Conseil des ministres, que le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, a appelé « à la prudence et à la vigilance » quant aux sociétés d’agro-business. Il a révélé que le Conseil national de crédit (Cnc), « en sa session du 22 septembre 2016, a posé la problématique aux risques liés à ce nouveau mode de financement, en particulier des risques de cavalerie, et a recommandé de réaliser une étude approfondie sur les activités menées par ces entreprises ». Depuis lors, 18 sociétés d’agro-business exerçant régulièrement en Côte d’Ivoire, sont sur une liste de la Dgtcp pour raison d’enquête. Il s’agit de Monhévéa.com, Respiidiaworlgroup, Maktub-Ivagrop, Agribiznet, Poly Agrobiz, Monsuccès, Ivoire Champs, Afrique au Champ, Greenweb consultant, Agricash, Cifide (Agrofinance), Gram’s Sarl, Agribio Sarl, AgrielIvoire, Self Agronomix, Sa Agro-Biz, Leader Investissements et Arthur Coconut Mill.
Hermance K-N
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