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Côte d’Ivoire: Ali Sabraoui DG de la société d’hydrocarbures Essenci séjourne à la MACA

Le président de la Coordination des consommateurs de Côte d’ivoire, Sidibé Boubacar s’est ouvert à nous, le vendredi 17 septembre 2021 dans un hôtel de la place. Il nous apprend que le Directeur général de la société d’hydrocarbures, Essenci est actuellement à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), pour divers chef d’accusation.
Le visage tuméfié d’Ali Sabraoui, conséquences d’un séjour mouvementé à la Maca (Photo correspondance particulière)

Ali Sabraoui, Directeur général de la société d’hydrocarbures Essenci, séjourne à la Maca, depuis le vendredi 13 août 2021. Il est poursuivi sur dénonciation pour faux et usage de faux en documents administratifs et fraudes. Sabraoui serait impliqué dans une sombre affaire de trafic sur péréquation sur carburant qui dure depuis longtemps longtemps déjà.

Sidibé Boubacar, l’auteur de la dénonciation auprès du Parquet d’Abidjan qui a conduit à l’arrestation du Directeur général d’Essenci, le 9 août 2021 explique que celui-ci détient une flotte de camions citernes dont trois sont de capacité respective de 36 mille litres, 37 mille litres et 38 mille litres, tous enregistrés au nom de sa belle-sœur Ghraeib Dina.
Bon de livraison authentique

A en croire Sidibé qui dit avoir agi en tant que défenseur des consommateurs et dans l’accompagnement de “l’opération mains propres” lancée par le gouvernement, c’est avec ces trois camions de grande capacité qu’Ali Sabrahoui fait son trafic. Engrangeant des sommes folles au détriment de l’Etat. Quand ces camions font le chargement d’hydrocarbures à la Gestoci, ils le dédouanent sur présentation de bons de livraison portant un numéro d’ordre qui indique la destination du carburant. C’est-à-dire, Téhini (département de la Région de Bouna, situé à 655 km d’Abidjan) et Néka (situé dans le département de Tabou, à 450 km d’Abidjan).

Il est bon de savoir que la péréquation permet d’amortir les frais de transport pour harmoniser les prix à la pompe dans toute la Côte d’Ivoire. Ainsi, pour chaque litre transporté, la péréquation est par exemple de 1 franc Cfa sur le territoire d’Abidjan, 53 francs pour Neka, de 58 francs pour Téhini, ainsi de suite. Ces sommes sont versées à l’opérateur économique pour amortir les frais investis dans le transport.
Le bon falsifié comportant le même numéro que l’authentique

La combine d’Ali Sabraoui consisterait à dédouaner ses camions avec de vrais documents. Quand ils sortent du périmètre portuaire, le chargement prend d’autres destinations. La cargaison est ainsi livrée à des entreprises à Abidjan, avec des bons de livraison falsifiés portant les mêmes numéros de livraison des vrais bons présentés à la douane. La Sotra est l’un de ces clients d’Abidjan (Sidibé nous a présenté un bon de livraison destiné à la Sotra qui date de 2018). Au passage, la péréquation sur le transport sur Néka et Téhini est empochée, en plus de ce qui est perçu pour Abidjan !Un trafic juteux se fait sur le dos de l’État
La lettre de dénonciation adressée au Procureur de la République

Pour chaque camion-citerne, cette société pétrolière empocherait plus de 2 millions de francs CFA par voyage. Que ce soit sur les chargements destinés à Téhini que ceux de Néka ! Les camions de Sabraoui feraient 12 voyages chaque mois, sur papier, en direction de ces deux localités de l’extrême nord et de l’extrême sud-ouest du pays.

De fait, la fraude sur la péréquation est vieille comme la Côte d’Ivoire elle-même. Jusqu’à une date assez récente, c’étaient de simples documents qui étaient remis aux sociétés opérant dans la distribution des hydrocarbures, suivant leurs destinations et après dédouanement de leurs chargements. Les plus malins détournaient leurs chargements pour les vendre à Abidjan ou dans des villes proches de la capitale économique.
La balise GPS bidouillé pour berner les contrôleur

Pendant tout cette période, ces margoulins se débrouillaient pour faire viser leurs documents de dédouanement à la préfecture ou à la sous-préfecture et par les agents du ministère du Pétrole des localités où ils sont censés avoir fait les livraisons. Alors même que les camions n’ont fait aucun voyage. Au passage, la péréquation leur est versée pour les destinations déclarées. Le pactole est ainsi saupoudrée dans tout le système de ce trafic malhonnête pour m’entretenir.

Pour mettre fin à cette hémorragie financière, les services du ministère du Pétrole et de l’Energie, en collaboration avec un partenaire international ont muni chaque camion de livraison d’hydrocarbures d’un GPS permettant en principe de les tracer. C’est mal connaître le génie malfaisant des faussaires qui trouvent toujours le moyen de contourner ce système de surveillance.
Sidibé Boubacar, celui qui a découvrir le pot aux roses

Sur les camions d’Essenci, le GPS est démonté et branché sur une petite batterie de moto. Un complice est chargé de faire le voyage de Téhini ou de Néka par car, le dispositif bidouillé, toujours en marche et dissimulé dans un sac à dos. Il se rend sur le lieu de la livraison, reste quelque temps dans la ville, ensuite revient à Abidjan au siège de la société. Les agents du ministère qui suivent la balise n’y voit que du feu. C’est ce trafic malhonnête que Sidibé Boubacar a dénoncé auprès des autorités judiciaires et qui a abouti à l’arrestation d’Ali Sabraoui, après de minutieuses enquêtes.

Théodore Sinzé

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