Edwige Fiendé
La police et la gendarmerie ivoirienne arrivent en tête du classement des secteurs les « plus corrompus » en Côte d’Ivoire, selon une enquête publiée vendredi par « Afrobaromètre », un réseau africain de recherche.
« Malgré la mise sur pieds en 2013 d’une structure de lutte contre la corruption, la Haute autorité pour la bonne gouvernance, pour les Ivoiriens, la corruption a encore de beaux jours devant elle ».
A la question de savoir « combien de fois », les personnes interrogées ont « dû verser des pots-de-vin, faire un cadeau ou une faveur », 49% affirment que « la plupart » ou « tous » les agents de police ou gendarmerie sont impliqués dans des affaires de corruption, selon l’enquête.
« 47% des Ivoiriens qui avaient affaire à la police en 2016, ont payé des pots-de-vin afin d’éviter des difficultés », indique le document.
Selon le classement, les hommes et femmes d’affaires occupent la deuxième place suivis des fonctionnaires. Les leaders religieux, chefs traditionnels et les organisations non gouvernementales sont perçus comme les moins corrompus.
« 31% des personnes qui avaient affaire à » un fonctionnaire pour « obtenir un document, ont payé des pots-de-vin », ajoute Afrobaromètre.
Désapprobation des « efforts du gouvernement »
La proportion d’Ivoiriens qui n’apprécient pas les efforts du gouvernement dans la lutte contre la corruption au sein de l’administration publique a « augmenté passant de 41% en 2013 à 59% en 2017 », relève le document
« La majorité des Ivoiriens désapprouvent la performance du gouvernement dans la lutte contre la corruption au sein de l’administration publique ». Ils estiment que le gouvernement répond « mal ou très mal » à la corruption ».
Les résultats de l’enquête indiquent que « sept Ivoiriens sur dix », considèrent que « signaler la corruption quand on est témoin ou quand on en fait l’expérience risque de créer des représailles ».
« 53% des Ivoiriens » jugent « pas très probable » ou « pas du tout probable » de faire réagir l’Etat en signalant un acte de corruption.
Pour Afrobaromètre « l’indifférence affichée » des (agents) de l’Etat quand ils sont informés pourrait être une source de crainte des citoyens de subir des représailles quand ils dénoncent les actes de corruption ».
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