Samedi 19 Janvier 2019 -La sortie du documentaire sur le cacao ivoirien « Les enfants pris au piège » crée des inquiétudes au niveau des acteurs de la filière.
Axel Emmanuel Gbaou, artisan chocolatier l’a exprimé à Abidjan lors d’une rencontre avec la presse.
L’ancien banquier qui s’est lancé dans la transformation du chocolat, c’est l’image de la Côte d’Ivoire qui est salie à travers ce reportage dans lequel des enfants sont transportés du Burkina pour travailler durant 5 à 6 ans dans des forêts classées sans recevoir le moindre centime.
« Le travail des enfants dans la cacaoculture est un phénomène qu’il faut condamner », a-t-il fait observer d’entrée.
Pour ce dernier, ce fléau se justifie par la baisse du prix du cacao fixé depuis la bourse de Londres. Depuis deux ans, il a mis en place un nouveau concept. La formation d’un millier de femmes à travers le pays à la transformation de la fève de cacao.
« Les femmes qui décortiquent le cacao apportent une plus-value à la matière. J’achète les fèves de 3000 FCFA/ kg à 5000 FCFA/kg. C’est une alternative qu’on a essayé de proposer. Cela leur permet d’avoir des ressources financières pour mettre les enfants à l’école. Il faut que les revenus des planteurs soient élevés. Il faut aider l’Etat pour que ce phénomène pérenne fin. Si le cacao ivoirien est boycotté, c’est tout le monde paysan qui va en départir », a-t-il déclaré.
Le chocolatier affirme que les fèves du cacao peuvent servir aux pâtissiers. On peut extraire le beurre du cacao.
« Ce sera une lueur d’espoir si les industries achètent les fèves du cacao, cela va permettre une économie sociale. Il faut donc transformer et consommer localement. Je suis fier de ce concept qui n’est pas la solution véritable mais c’est une alternative », a proposé Axel Emmanuel.
Donatien Kautcha, Abidjan
koaci.com