Côte d’Ivoire Logistiques-Guichet unique automobile: Bienvenue au royaume de l’escroquerie!
Bien d’importateurs de voitures tombent des nues, après avoir découvert le service après vente de Côte d’Ivoire Logistiques (CIL).
Allons investir en Côte d’Ivoire!
Les autorités ivoiriennes n’ont de cesse de vanter les mérites de notre pays, organisant souvent des salons à tout vent pour pousser les Ivoiriens vivant sous d’autres cieux ou même des investisseurs potentiels à venir y investir; car c’est un marché porteur. Mais une fois qu’ils foulent les portes d’entrée en Côte d’Ivoire, désillusion! C’est l’histoire de M. M et de son épouse, qui décident de souscrire à cette volonté des autorités ivoiriennes. Pour ce faire, ils commandent des véhicules, qu’ils achemineront en Côte d’Ivoire, afin de monter leur business dans ce futur pays émergent où couleraient le lait et le miel – que les Ivoiriens feignent ne pas voir -.
Une expérience plus que douloureuse
M. M. commande donc des véhicules et s’attache les services d’un transitaire pour effectuer les différentes formalités à accomplir pour faire sortir ses cinq premières voitures: une BMW, une Nissan Xtrail, une 4X4 Mitsubishi Pajero et une Toyota Yaris, celle-là qui est en série limitée, un modèle unique au monde et qui a une valeur sentimentale particulière pour le couple, et une Ford Galaxy. Quelle ne fut donc sa stupéfaction d’apprendre qu’en plus des frais de dossiers officiels, il fallait «pousser» le dossier – selon son expression – à coups de 10.000 F Cfa, voire 15.000 F Cfa ou plus, à chaque étape. Et lui, tout béat, de se demander: «Les employés de CIL se sont-ils pas payés? Pourquoi donner des dessous de table pour faire avancer mon dossier?» Questions transmises au dégé de CIL! Et que lui répondra son transitaire pour la circonstance? «C’est comme ça M, sinon vos voitures resteront chez eux et finissent aux enchères». Avec l’Ivoirien nouveau, c’est sûr qu’on ne connaîtra plus de tels comportements!
Autant faire comme les autres!
Eh bien, devant l’urgence de la situation, le donneur de leçons est obligé de faire comme les autres, et «graisser» – toujours une expression de lui – pour sortir ses véhicules, puisqu’il n’avait pas le choix. Les voitures sont arrivées depuis le 21/9, et n’ont pu être récupérées que le 20/11. Constat après la réception de ses voitures: «Les voitures m’ont été rendues dans un état désastreux. J’ai été meurtri et révolté de voir que systématiquement, toutes les voitures avaient été vandalisées à des degrés différents, malgré des frais de magasinage et de gardiennage substantiels. J’ai aussi été contraint de laisser des dessous de table pour pousser mon dossier. Dans ce lot de véhicules, il y avait une Toyota série limitée à laquelle je tenais énormément. Il y a eu des mécanismes volés, des bosses sur la carrosserie, des lève-vitres arrachés…»
Porter plainte? On vous le déconseille, vivement!
Quoi de plus normal que de porter plainte, après une telle mésaventure, suivant les conseils avisés du transitaire? C’est ainsi que M. Z, Comptable à CIL, avec circonspection, le déconseillera de s’engager dans une telle aventure. Et pour cause, selon ce dernier, «des dossiers attendent depuis 2013 d’être traités et si vous n’êtes pas content, vous pouvez toujours tenter de trouver des pièces de seconde main, faire les réparations…» Et tenez-vous bien, ce dernier lui donnera un contact pour racheter les pièces volées de son véhicule… Comment appelle-t-on cela? Du «recel», affirmera M. M…
La désillusion!
Devant ce parcours abracadabrantesque, M. M et son épouse en viennent à se demander pourquoi la Côte d’Ivoire ne fonctionne pas comme le Sénégal qui a depuis belle lurette, tourné le dos à de telles pratiques? Ecoutons son message: «Ça suffit, la corruption à tous les niveaux chez CIL. Les malversations, le favoritisme, la médiocrité, la négligence, le laxisme, et j’en passe. Ce n’est plus acceptable. Si nous voulons sortir du sous-développement et de la misère, nous devons dénoncer et condamner ces comportements de voyous indignes. A quoi sert vraiment CIL, à part décourager les investisseurs, extorquer d’honnêtes citoyens, traumatiser ses clients? Je suis outré. M. le directeur de CIL, qui va me dédommager? Qui va régler la facture ? Surtout M, quand se fera ce règlement? J’en appelle à M. Alassane Ouattara. Monsieur le Président de la République, de tels agissements honorent-ils la Côte d’Ivoire? Favorisent-ils l’émergence d’un Ivoirien nouveau?» Questions transmises au dégé de CIL et à nos autorités! Et dire que de telles administrations, on en a une pléiade, en Côte d’Ivoire! Réduire les EPN de 25% afin de les rendre performants, suffira-t-il à en expurger la corruption?
W.A, in L’Eléphant déchaîné n°406