Après le limogeage du Régisseur et de Lobognon : Pourquoi Sidy Diallo est intouchable
Alain Michel Lobognon n’est plus ministre de la Promotion de la jeunesse, des sports et des loisirs depuis mercredi 13 mai 2015. En effet, il a été démis de ses fonctions à la suite du scandale des primes impayées des Eléphants.
Alain Michel Lobognon n’est plus ministre de la Promotion de la jeunesse, des sports et des loisirs depuis mercredi 13 mai 2015. En effet, il a été démis de ses fonctions à la suite du scandale des primes impayées des Eléphants.
Trois mois après la finale de la Can 2015 remportée de haute lutte par les Eléphants à Bata (Guinée Equatoriale), plusieurs d’entre eux n’avaient pas perçu la totalité des montants à eux dus au titre des primes de qualification, de sélection et de participation aux différents tours de la compétition jusqu’à la finale.
Sur la question, le ministre Alain Lobognon, directement accusé par la Fédération ivoirienne de football (Fif) avait à plusieurs reprises demandé une confrontation entre son ministère, la Fédération Ivoirienne de Football et le Trésor public.
A la suite de cette affaire rocambolesque qui prenait autre allure, le gouvernement ivoirien a décidé de mener une enquête.
Mais juste après une rencontre entre les trois parties au conflit, le gouvernement a procédé au limogeage du régisseur du Trésor public Patrick Yapi.
Ce mercredi 13 mai, à la grande stupéfaction de tous, nous apprenons le limogeage du ministre Alain Lobognon, alors même que les conclusions de cette enquête n’ont pas encore été rendues publiques.
Du coup, parmi les trois parties au Conflit, il n’en reste que la Fédération ivoirienne de Football. Est-ce à dire que Sidy Diallo est innocent dans toute cette affaire.
La semaine pasée, on se rappelle que le ministre Alain Lobognon qui avait fait une sortie dans la presse avait mis en cause la Fédération de football.
“Si les fonds n’ont pas été virés, où sont-ils ? Qui les a pris ? La réponse n’intéresse personne à part moi. Je n’ai aucun discours vis à vis des joueurs. Ils sont tous complices de cette mafia. S’ils avaient dénoncé après la CAN, la question aurait été réglée. Depuis ils se sont tous tus ! Ils ont laissé la Fédération Ivoirienne me salir. Pourtant ils étaient en contact avec la Fédération Ivoirienne qui leur promettait de payer très bientôt. Quand je parle de complice, je dénonce leur silence qui a fait prospérer de telles pratiques dont n’a pas besoin le sport”, avait avoué l’ex-ministre des Sports avant d’ajouter.
“J’ai ma petite idée. Sans preuve, je crois que la Fédération Ivoirienne a reçu les fonds directement, piétinant la procédure des virements. Un joueur comme Eric Bailly n’a reçu aucune prime parce que le système de la rançon pour jouer chez les Éléphants a fonctionné. On te sélectionne, mais tu n’auras aucune prime. Si tu es d’accord, alors ça marche. Je crois que c’est ce qui explique qu’il n’ait reçu que les primes présidentielles que j’ai fait payer par les services de la Présidence. D’autres joueurs auraient pu être délestés de leurs primes parce qu’aucun montant ne leur a été communiqué avant la CAN. Je confirme. Tous les journalistes ivoiriens le savent. Personne n’en parle… Sauf moi. Cherchez ! Vous verrez que j’ai dénoncé ce système après la CAN 2013 en Afrique du Sud. On sélectionne ceux qui sont prêts à abandonner leurs primes. Notez que personne en Côte d’Ivoire n’insiste sur le système de virement bancaire. Elle (fif, ndlr) fait de la diversion, se croyant intouchable. Elle est surtout mêlée à la corruption autour de l’argent du football avec la mafia qui retient les fonds. Avez-vous vu la Fédération Ivoirienne de Football réclamer le relevé du compte ? Demandez-leur de réclamer le relevé du compte et vous aurez une réponse. Mon rôle est d’assainir le sport en Côte d’Ivoire. Et je ne reculerai pas. Demandez à la Fédération Ivoirienne de Football pourquoi le joueur Eric Bailly n’a reçu aucune prime (…) En Côte d’Ivoire, la Fédération Ivoirienne entretient les secrets. Personne ne doit poser de question. Je suis aujourd’hui content que les joueurs en parlent. Imaginez que ce ne soient pas des virements bancaires. Quel joueur allait se plaindre de n’avoir pas été payé ? Il est important de fouetter la peur des joueurs. Il faut qu’ils se comportent en conquérant de leurs droits. Quand je parle de « complice », je dénonce leur silence qui a fait prospérer de telles pratiques dont n’a pas besoin le sport”, a conclu le ministre.
Il est clair que de tels propos ne sont pas fortuits, surtout qu’ils viennent d’un ministre. Pour éviter tout déséquilibre et rassurer les Ivoiriens, il serait idéal que la troisième partie, c’est à dire la FIF, en l’occurrence son président, rende lui-aussi sa démission afin de rendre équitable la justice.
Augustin Sidy Diallo, président de la FIF est le fils du très influent Abdoulaye Diallo, maire PDCI-RDA de Djékanou et membre fondateur du Stella club d’Adjamé. En effet, le père du président de la FIF est un Membre du comité des Sages du PDCI-RDA. Ex-chargé des affaires privées du président Houphouët-Boigny, Abdoulaye Diallo est très proche du Président du PDCI-RDA Henri Konan Bédié.
Rien n’est sûr, mais ceci pourrait justifier la sérénité du président de la Fédération Ivoirienne de la FIF à la tête de sa fédération.