Une enquête menée par nos confrères de Nord-Sud Quotidien révèle une institutionnalisation du racket pendant les épreuves orales du Brevet de d’Etudes du premier Cycle (BEPC).
Avant les épreuves écrites, l’élève doit d’abord passer par l’orale et l’éducation physique.
C’est à cette étape que les enseignants d’anglais et d’éducation physique et sportive profitent pour faire leurs « gombos ».
Selon l’enquête menée, les notes sont arrimées par les prix précis. Pour obtenir une note de 16/20, par exemple, il faut payer 2000 Fcfa. En tout cas, c’est la somme déboursée par trois candidats au Bepc, aujourd’hui en classe de seconde.
A ce titre, un élève ayant passé l’épreuve l’an dernier a expliqué ceci : « Je suis un élève brillant en anglais. En classe, mes camarades m’avaient surnommé Shakespeare. Mais le jour de mon passage, l’examinateur a exigé 2000. Il était nerveux quand je lui ai dit que je n’avais pas d’argent. J’ai compris qu’il fallait faire quelque chose pour sauver ma peau. »
Un enseignant d’éducation physique qui a voulu garder l’anonymat confie qu’il n’encaisse pas directement l’argent. Le chef de classe dresse une liste avec les noms des candidats qui sont partant pour la magouille. S’il y a dix noms, il est sûr d’empocher 20 mille F et sa journée est gagnée ».
« Il est connu que les enseignants du privé n’ont pas un bon traitement salarial. Alors, quand approchent les vacances scolaires, ils sont dans le tourment. Comment aborder sans salaire les mois de juillet, août, septembre ? En racquittant les candidats, ils se préparent à vivre les mois de la déprime avec moins d’acuité », poursuit-t-il.
Après avoir fait le tour de l’univers scolaire à travers plusieurs témoignages recueillis, le constat est patent : « le racket au cours des examens de fin d’année prend de l’ampleur, au point de s’institutionnaliser».
S’il est vrai que la faute revient aux enseignants, il est important de proposer des solutions pratiques pour éradiquer ce fléau.
Nord-Sud