04202024Headline:

Côte d’Ivoire/Prix du cacao: Le Fpi camp Sangaré interpelle le gouvernement /ce qu’il demande

Le Fpi d’Abou Drahamane Sangaré a produit une déclaration pour dénoncer la baisse du coût du cacao en Côte d’Ivoire et demander des comptes au gouvernement. 

Déclaration relative à la fixation du prix du kilogramme de cacao

Les faits

Le 1er Octobre 2017 le Gouvernement RHDP, par la voix du Président du Conseil d’Administration du Conseil du Café-Cacao (CCC),  a fixé le prix minimum garanti au producteur à 700 FCFA le kilogramme de cacao pour la campagne qui s’achèvera le 30 mars prochain. Cette  annonce a entraîné un grand mécontentement des producteurs de cacao qui menacent de bloquer leur production.

Les analyses

Depuis  la campagne 2012-2013, le Gouvernement de Côte d’Ivoire  a opté officiellement  pour la vente en ligne et avec anticipation de  80 % de sa récolte, et le reversement au planteur ivoirien de 60 % du prix du marché mondial. Il a doté la filière d’une réserve de prudence ayant pour objectif de stabiliser les prix payés aux producteurs en cas de chute drastique des cours mondiaux. De 725 FCFA à cette période, le prix minimum garanti a connu une augmentation pour des raisons purement politiques pour atteindre 1000 FCFA en 2015/2016 puis 1100 F lors du lancement de la campagne 2016/17. La tendance baissière des cours mondiaux a obligé, selon le Président du Conseil, le Gouvernement Ivoirien dès le premier trimestre de 2017, bien avant la fin de la campagne Café-Cacao à diminuer le prix garanti à 700 FCFA, soit une réduction drastique des revenus du producteur de plus de 36%. C’est ce prix  que le gouvernement vient de reconduire pour le premier trimestre de la campagne 2017/2018.

Il est bien de noter que le Ghana, 2ème producteur mondial de cacao, compte maintenir pour la prochaine campagne qui devrait commencer le 13 Octobre le prix au producteur à 950 FCFA ; prix en vigueur sans interruption depuis octobre 2016. Quant au Cameroun il maintient le prix de 850 FCFA par kilogramme. L’écart entre les prix pratiqués au Ghana et en Côte d’Ivoire serait alors de 470 dollars la tonne. Cette situation aggravera, à n’en point douter, la contrebande du cacao de la Côte d’Ivoire vers le Ghana où les prix sont nettement plus attractifs.

Notons que moins de deux semaines avant le 1er Octobre 2017, le Conseil du Café-Cacao a fait croire par ruse que le nouveau prix se situerait entre  850 et 900 FCFA le kilogramme ; ce qui n’a évidemment pas été le cas.

En marge de l’annonce du nouveau prix, le Gouvernement Ivoirien, friand des effets d’annonce a informé de son renoncement aux taxes sur l’exportation des fèves qui représenterait pour l’Etat de Côte d’Ivoire une perte de 18 Milliards en guise de sacrifice.

Plusieurs questions fondamentales méritent d’être posées. Par exemple, qu’a-t-on fait de la réserve de prudence ? Pourquoi, malgré les signaux assez clairs de la morosité à venir du marché mondial le Gouvernement a-t-il décidé à la veille des soi-disant élections de 2015, de continuer à augmenter les prix ? Avec l’inflation galopante en Côte d’Ivoire et surtout l’augmentation sans justification des coûts de l’éducation, à quel Saint doivent se vouer les producteurs de cacao?

Notre position

Au regard de ce qui précède, le Front Populaire Ivoirien :

–          Soutient sans faille les producteurs et leur demande d’utiliser toutes les voies légales pour que leur travail soit rémunéré à un prix juste et équitable ;

–          S’insurge contre la gestion approximative et sans repère de la filière Café-cacao par le Gouvernement de Monsieur Ouattara;

–          Invite le Gouvernement à faire auditer dans les meilleurs délais le Conseil du Café-Cacao surtout la gestion de la réserve de prudence ;

–          Appelle les Ivoiriens à être solidaires de toutes les actions futures que les agriculteurs seraient amenés à entreprendre pour se défendre.

Fait à Abidjan, le 8 octobre 2017,

Pour le FPI, la Secrétaire nationale chargée de l’agriculture,

Henriette SOLOU.

linfodrome

What Next?

Recent Articles