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Dossier/Placement d’argent en Côte d’Ivoire (Acte 2): Le rôle joué par Banny et l’entrée de la Fesci

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Dossier/Placement d’argent en Côte d’Ivoire (Acte 2): Le rôle joué par Banny et l’entrée en scène de la Fesci

Nous écrivions dans l’acte 1 sur le dossier des E-business ou placement d’argent en Côte d’Ivoire que le régime de Laurent Gbagbo avait grugé près de 2 millions de personnes par le biais de ses banques volantes abusivement appelées maisons de placement d’argent. Dans l’acte 2, nous revenons sur le rôle joué par Charles Konan Banny, alors Premier ministre, et l’entrée en scène de la nébuleuse Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire(Fesci).  

Acculé par les organisations de défense des victimes, Michel Amani N’Guessan ministre de la Défense d’alors, confiait lors d’une rencontre avec les responsables de l’Association des souscripteurs en E-business de Côte d’Ivoire, que le dossier sur les placements d’argent, était : « un panier à crabes où l’on peut trouver des scorpions, des serpents et toutes sortes de reptiles dangereux. Par conséquent, disait-il, s’il essayait d’intervenir, il perdrait son poste ». Un aveu qui confirme l’implication au plus haut sommet des ex-refondateurs dans cette affaire savamment planifiée avec les prometteurs de ces banques volantes pour escroquer des millions de personnes.

Le rôle joué par Charles Konan Banny

Dès lors, les victimes vont s’organiser, puis entreprendre des marches devant la primature pour manifester leur mécontentement contre le chef du gouvernement, le Premier ministre Charles Konan Banny de n’avoir pris aucune mesure pour réguler l’avancée de ces structures volantes et avoir attendu longtemps d’abord avant de demander aux Ivoiriens de s’en méfier. En présence de certains promoteurs et représentants des victimes, le Premier ministre Charles Konan Banny, sur un ton de colère, sort un communiqué du Conseil de gouvernement, disant que le Président Laurent Gbagbo lui avait intimé l’ordre de faire fermer ces boites volantes et lui n’avait fait qu’exécuter l’ordre du Président.  Pour lui, il était injuste qu’il soit accusé de tous les maux. Néanmoins, il demanda à tous les promoteurs qui l’accusaient d’avoir bloqué leurs fonds de le signifier pour que des dispositions soient prises pour le dédommagement de leurs clients. Là encore, aucun promoteur ne fut capable de se prononcer.  Résultat. Non seulement aucun promoteur n’a été poursuivi, mais aucune mesure n’a été prise pour que les victimes rentrent en possession de leurs fonds. Dès cet instant, plusieurs rassemblements des victimes vont être organisés devant la présidence, devant la résidence du président de la République à Cocody et devant la cathédrale St Paul du Plateau. Malgré tout, rien n’y fit. Bien au contraire, les victimes vont être gazées à coups de gaz lacrymogènes et de balles réelles par la garde prétorienne de Laurent Gbagbo. Un des rassemblements des victimes qui a eu lieu devant la résidence du chef de l’Etat a conduit, en l’absence de celui-ci, le chef d’état-major des armées d’alors, Philippe Mangou, à recevoir les victimes. Une rencontre au cours de laquelle, il avait joint directement le président Laurent Gbagbo par téléphone. Ce jour-là, confient des victimes, Laurent Gbagbo qui a déclaré être déjà au courant de ce sujet, dira qu’il se saisirait de la question dès son retour à Abidjan. Rassurées, les victimes sont rentrées chez elles. Mais là encore, c’était mal connaitre la roublardise du leader du FPI. C’est alors que d’autres manifestations vont se tenir dont une à la cathédrale St Paul du Plateau au cours de laquelle les victimes seront reçues par Monseigneur Koutouan qui prendra l’engagement de rentrer en contact avec les premières autorités du pays pour que solution soit trouvée à ce problème. Plusieurs courriers seront adressés dans la foulée au Grand chancelier de l’ordre national, au Président du conseil économique et social et à toutes les personnalités de bonnes volontés susceptibles d’aider les victimes. Mais en vain.

L’entrée en scène de la nébuleuse Fesci

Encore de nouvelles manifestations vont se dérouler devant la présidence de la République. Comme solution, le gouvernement propose la création d’un comité interministériel pour gérer de façon définitive cette question qui trouve depuis des années l’ordre public. Lequel comité interministériel annoncé par Félix Tyéoulou Djella, alors secrétaire général du gouvernement, ne verra jamais le jour. Plutôt que de résoudre le problème, le pouvoir va choisir de confondre les victimes en créant une dissidence en leur sein. Ce qui va faire naitre  une grave crise entre les victimes. Le pouvoir va épauler des pantins venus de sa branche armée qu’est la Fesci pour contrôler la lutte des souscripteurs afin de mieux les tourner en bourrique. Entrent alors en scène Soro Doh, un certain Dika, Blanchard, Dramé, Damana Pickass, Siahou Vitalien, Serges Koffi, Kouadio Léonce, Zahiri Serges et consort. Dès lors, des pressions et des menaces vont émousser la lutte des victimes. C’est ainsi qu’une troisième organisation verra le jour pour mettre à nu l’implication du pouvoir Gbagbo. Nous sommes en 2007. Et cette organisation s’appelle l’Association des souscripteurs en E-business de côte d’Ivoire (ASEB-CI) dirigé par Sidibé Bakari aidé par d’autres victimes. Dès lors, une plainte est déposée contre les promoteurs des maisons de placement à la justice. Mais en lieu et place des poursuites, le procureur Raymond Tchimou opte pour des négociations avec les prometteurs. Mais à la vérité, c’est pour encore gagner du temps. Pour masquer la forfaiture du pouvoir en place. Nous y reviendrons !

Junior Ouattara

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