04192024Headline:

Endettement de la Côte d’Ivoire: Le gouvernement prend des mesures sur un objectif de 38,7 % projeté en 2022.

La Cellule d’analyse de politiques économiques du Cires (Capec) a organisé un séminaire de dissémination des résultats des études réalisées sur le thème « Gouvernance économique, endettement et croissance à long terme».

A l’ouverture des travaux de cette rencontre, Coulibaly Adama, directeur de cabinet du ministre des l’Économie et des Finances, a fait un état des lieux de la situation de l’endettement de la Côte d’Ivoire. Il a informé qu’en 2016, le déficit budgétaire de la Côte d’Ivoire a été de 4 % du Produit intérieur brut (Pib) et celui de l’année 2017, de 4,2 % du Pib, contre un objectif de 4,5 %. « A fin 2016, le taux d’endettement est de 42,1 %, en deçà de 70 %, le seuil admis au niveau des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Et nous avons également un risque de surendettement au niveau de la Côte d’Ivoire qui est un risque modéré, attesté par des analyses et études faites par le Fonds monétaire international (Fmi). Le stock de la dette de l’administration centrale se situe à 42,7 % du Pib en 2017. Quant à la dette extérieure, elle s’établit à 24,5 % du Pib, contre 23,1 % en 2016 », a présenté le directeur de cabinet. Puis de souligner qu’en terme de perspectives, la croissance économique attendue est en moyenne autour de 8,4 % sur la période 2018-2020.

« Et, à l’horizon 2022, le taux d’endettement devrait ressortir à 38,7 %, ce qui constitue une baisse par rapport au constat d’aujourd’hui », a affirmé Coulibaly Adama. Il a confié qu’en s’inscrivant dans la mise en œuvre des bonnes pratiques internationales en matière de gestion de la dette souveraine, deux mesures principales ont été prises par le gouvernement. La première concerne la création du comité national de la dette publique. Un comité mis en place en 2011 et qui a pour mission de coordonner, suivre la mise en œuvre de la politique nationale d’endettement et de gestion de la dette publique, veiller à sa mise en cohérence avec les Objectifs de développement et la capacité financière de l’État, et d’élaborer le projet de politique et de stratégie d’endettement en vue de son adoption par le gouvernement.

La deuxième mesure porte sur l’adoption et la mise en œuvre de la première stratégie de gestion de la dette à moyen terme. Une stratégie élaborée en 2013, qui connaît depuis lors, chaque année, des mises à jour qui sont faites sur une base annuelle. « Nous avons la stratégie de gestion de la dette à moyen terme sur la période 2015-2016 ; ensuite pour la période 2016-2020 ; 2017-2021 et 2018-2020. Ces stratégies ont pour objectif général de satisfaire les besoins de financement de l’État et ses obligations de paiements au moindre coût possible en maintenant un niveau de risque prudent. Elles permettent de contenir le coût moyen du portefeuille de la dette, réduire le risque de refinancement, limiter les risques de changes et améliorer, à terme, le taux d’endettement », a énuméré le représentant du ministre. Il a salué les efforts des Partenaires techniques et financiers (Ptf) qui ont permis à la Côte d’Ivoire de reprendre son dynamisme avec une croissance forte qui se situe autour de 9 % en moyenne sur la période 2012-2017.

Pr Alban Ahouré, directeur de la Capec, a indiqué que les réflexions au cours du séminaire vont s’articuler autour de deux sous-thèmes : « L’analyse des effets d’endettement et du déficit budgétaire sur la croissance de la Côte d’Ivoire à long terme » et « L’engagement de la société civile et évolution de la gouvernance économique en Côte d’Ivoire ». Il a affirmé qu’il s’agira, à travers de ces deux sous-thèmes, de réfléchir aux facteurs de gestion optimale de la dette et du déficit public, d’une part, et sur le rôle des agents non étatiques dans le renforcement de la gouvernance économique en Côte d’Ivoire, d’autre part. « Nous nous intéressons aux questions fondamentales, à savoir : la Côte d’Ivoire a-t-elle amélioré le cadre de gestion de la dette publique depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Pays pauvre très endetté (Ppte). L’autre élément fondamental consistera à savoir si les acteurs étatiques sont suffisamment impliqués dans le processus d’amélioration de la gestion efficace en Côte d’Ivoire », a mentionné Pr Ahoué, convaincu que les présentations déboucheront sur des recommandations qui aideront à la compréhension de l’environnement de la dette de la Côte d’Ivoire et à établir un diagnostic qui conduira à la meilleure compréhension des politiques économiques et sociales du pays.

 

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