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Guichet unique automobile: Affrontement entre transitaires et importateurs de véhicules

La situation au Guichet unique automobile (Gua) d’Abidjan est loin de connaître un début de normalisation.

Mardi 29 mai 2018, il est 10 h 26 min environ lorsque notre équipe de reportage arrive sur la plateforme du Guichet. A peine quelques trois à quatre véhicules visibles dans les couloirs dédiés à la visite technique et ceux de l’immatriculation des véhicules. L’affluence, c’est plutôt du côté des individus qui fréquentent cette plateforme, importateurs de véhicules et transitaires en général. Ils viennent voir comment leurs dossiers évoluent puisqu’ils ont la pression de leurs clients qui attendent d’entrer en possession de leurs véhicules. Ça remplit des papiers çà et là. Ça débourse de l’argent à chaque guichet. Mais les véhicules, eux, ne sortent pas. Ils sont encore tous stationnés sur les différents parcs du Gua. En clair, ici au Gua, tout tourne au ralenti en ce qui concerne le travail administratif et technique devant aboutir à l’immatriculation du véhicule. « Le travail se fait ici, on aurait dit, à la chaîne. C’est étape par étape. On ne peut pas sauter d’étape. Donc s’il y a blocage à un niveau de la chaîne, le processus est suspendu », explique un proche des services du Gua. Des blocages, il y en a présentement au Gua. Et cela au niveau de plusieurs structures intervenant sur la plateforme.

D’abord au niveau de la douane. Ici, ce sont les transitaires et importateurs de véhicules qui s’impatientent. Ils ont juste besoin d’un document qu’ils appellent Bae (Bon à enlever), que les services de douanes installés au Gua doivent leur délivrer. C’est ce document qui va leur permettre de faire sortir leurs véhicules stationnés dans les parcs du Guichet unique en vue de leur immatriculation. « Nous avons présentement plus de 1 000 Bae qui attendent dans les bureaux du chef de douanes, ce qui équivaut à 1 000 véhicules », a fait savoir Djéhi Bi Cyrille, secrétaire général du Syndicat de la nouvelle génération des transitaires et importateurs de véhicules d’occasion de Côte d’Ivoire (Sngtivo-Ci), mardi, lors d’un sit-in au Gua. Le mouvement du Sngtivo-Ci s’est poursuivi devant les bureaux du chef de douane, à qui les syndicalistes demandaient des explications concernant la situation évoquée plus haut. La réponse du colonel Amian : « 15×15 (soit 225) bordereaux ont été signés. Nous allons travailler samedi pour traiter le maximum de dossiers ». Les syndicats disent être sceptiques, néanmoins ils attendent de voir ce qui va se passer.

Le souci constaté au niveau du ministère du Commerce, et qui contribue à ralentir le travail, c’est que le traitement des dossiers qui arrivent à ce guichet se fait désormais au Plateau et non sur place au Gua. Auparavant, apprend-on, les dossiers étaient traités sur place et de façon systématique. « Maintenant il faut attendre une semaine, voire deux, pour que ton dossier te revienne. Ça n’arrange personne. Pour ma part, le travail n’a pas encore repris au Gua », a confié M. Sylla, transitaire opérant sur la plateforme du Gua. Nos tentatives pour savoir, auprès des services de ce guichet, les raisons de cette délocalisation du travail, n’ont pu aboutir. « Nos responsables sont en séance de travail avec les inspecteurs. Repassez plus tard, ou on vous rappelle », nous a-t-on servi dans un bureau dudit service.

Aux guichets du ministère des Transports, la situation n’est pas si différente des autres. Depuis le 18 avril, nous informe-t-on, les numéros d’immatriculation ne sont plus délivrés. La conséquence, c’est que les véhicules ne peuvent pas parvenir à Côte d’Ivoire Logistique (Cil) pour se soumettre aux autres étapes du processus d’immatriculation. Une source bien introduite au Gua soutient que la plupart des structures étatiques exerçant sur la plateforme du Gua sont inopérantes. Par exemple au niveau de Cil, un agent a confié que ordre a été donné par le président-directeur général pour que tout le personnel soit à son poste. Pareil chez Quipux qui, dans l’état actuel des choses, ne peut produire de cartes grises. « A partir du moment où au ministère des Transports tout est bloqué, on ne peut rien faire non plus. On ne peut qu’attendre, et c’est ce que nous faisons », affirme notre source.

« Pourquoi des structures travaillent et d’autres, non ? La la douane est là et elle ne fait rien. Nous, on se réveille chaque matin, on vient et on ne peut pas travailler. Les gens se foutent de nous », a fulminé Djéhi Bi Cyrille. Pour l’heure, la pression est du côté des transitaires et importateurs de véhicules. Ces derniers expliquent qu’ils ont pris des engagements avec leurs clients, qui doivent entrer en possession de leurs véhicules à des dates précises. En plus, ils devront faire face à des frais supplémentaires de stationnement, passé le délai réglementaire. Face à cette situation qui les révolte, ces opérateurs économiques, réunis au sein d’un syndicat, annoncent une rencontre, jeudi 31 mai prochain, pour arrêter de grandes décisions. Espérons que d’ici là, la situation se normalise au Gua.

 

linfodrome.com

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