04192024Headline:

La Côte d’Ivoire vend de l’électricité au Burkina, trois fois moins cher qu’à Abidjan. Et c’est normal.

La Côte d’Ivoire vend de l’électricité au Burkina, trois fois moins cher qu’à Abidjan. Et c’est normal.
La plaie des régimes de ce pays, c’est leur incapacité à aller à la télévision pour dire à leurs populations, la réalité sur ce qui se passe quand il y a des questions précises.
Depuis des années, les Ivoiriens se plaignent de ce que, alors qu’ils n’arrivent pas à supporter les coûts de l’électricité à l’interne, leur pays vend de l’électricité à moindre coût à des pays comme le Togo, le Benin, le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, etc.
Cela est vrai. La Côte d’Ivoire vend de l’électricité à des coûts deux fois, voire trois fois moins bas à ces pays, qu’elle ne la vend à ses propres populations. Cela est vrai. Et c’est scandaleux pour qui ne sait pas ce qui explique cette situation.
Il y a une seule explication à cette situation. L’électricité n’est pas une denrée stockable, on ne la produit pas pour consommer une partie et conserver l’autre partie dans une maison, en attendant d’en avoir besoin.
Expliquons-nous. Supposons que pour couvrir ces besoins journaliers, la Côte d’Ivoire a besoin de produire 100 MW, c’est un exemple. Cette production permet de couvrir les périodes de pointe, c’est à dire, de fortes demandes d’électricité.
Depuis les journées de travail de 7H30 à 16H30, les moments de pointes sont situées entre 18H et 2H du matin, une période où il y a une très forte demande d’électricité. Donc, les 100 MW produits par jour, permettent de couvrir cette demande, tant dans la journée que dans la nuit.
Entre 6 heures du matin et 18 heures du soir, c’est la période creuse, au cours de laquelle les gens sont au travail et donc la demande chute de plus de la moitié. Supposons que dans cette période, on a besoin d’environ 60 MW pour couvrir les besoins du pays.
Or, pendant la période creuse, on n’arrête pas les turbines, sous prétexte que la demande a chuté. Non, on n’arrête rien, on n’arrête aucune turbine, elles tournent toutes, à plein régime, 24h/24, pour continuer à produire les 100 MW qui sont notre besoin total quotidien.
Que doit on faire alors des 40 MW dont on n’ a pas besoin pendant cette période creuse, en attendant le retour de la pointe? Eh, bien, comme on ne peut pas stocker le surplus de 40 MW, alors, on est obligé de le vendre au plus offrant. Même si un pays veut le payer à 0,5 F le KW, on est obligé de le lui vendre à ce prix, parce qu’on n’a pas besoin de ce surplus et on ne peut pas le stocker. Mieux vaut donc gagner 0,5 F que de laisser tourner les turbines, dépenser de l’argent pour produire ces 40 MW et ne rien en faire.
Les gens qui sont payés à des millions à la Direction Générale de l’Energie, ne peuvent pas aller à la télévision pour expliquer ça aux Ivoiriens?
Assale Tiemoko

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