04232024Headline:

Micro-finance en Côte d’Ivoire: La Coopec de Cocody à fermée ces portes…

La Coopérative d’épargne et de crédit ( Coopec) de Cocody fermée, le samedi 28 juillet 2018, par des agents de l’Union nationale des Coopec de Côte d’Ivoire (Unacoopec ci), l’était encore le lundi 30 juillet 2018. C’est ce qu’a indiqué Jean -Michel Aphint Tano, le président du conseil d’administration de cette société coopérative, quand nous sommes arrivés sur les lieux, peu avant midi.

« Nos agents sont arrivés ce matin (samedi, ndlr) et en ont fait le constat. Nous avons demandé à nos sociétaires de rester calmes parce que nous faisons confiance en notre justice et aux autorités. Nous ne savons pas si c’est en accord avec le ministre de l’économie et des Finances que notre Coopec est fermée », nous a-t-il confié. Pour lui, c’est un acte de banditisme pur et simple. «C’est un véritable hold-up, un véritable braquage. Nous ne pouvons pas accepter cela dans un État de droit », s’est époumoné Aphint Tano. Qui a lié cette action au refus de cette Coopec de fusionner avec d’autres structures. « Ce que nous savons et selon l’autorité de tutelle, la fusion était libre. Nous sommes une société coopérative qui est légalement constituée avec un agrément. On était libre de fusionner ou pas. Et, nous avons fait notre choix de ne pas fusionner avec d’autres structures parce que nous avions demandé, préalablement, des audits des entités à fusionner et des textes qui soient conformes à la loi, c’est-à-dire à l’acte uniforme Ohada », s’est-il justifié.

Puis, il a martelé : « Ce que nous disons, c’est que la Coopec Cocody attend le solde de tout compte. En réalité, nous voulons savoir où est-ce que l’Unacoopec-ci a placé nos fonds ? Où sont nos fonds ? Où est notre argent ? Nous sommes sociétaires, nous avons librement mis notre argent dans une structure. Que l’Unacoopec-ci accepte le solde de tout compte, et maintenant que nous avons vu que les gens ont fui avec nos clés, qu’ils nous disent exactement où sont nos fonds, et qu’on fasse le solde de tout compte. Nous étions jeudi avec le commissaire aux comptes de la Coopec Cocody, l’expert Kadjo et Me Bogui, à l’Unacoopec-Ci pour le solde de tout compte ».

Par ailleurs, le président de la Coopec de Cocody a réclamé plus de 1,4 milliard de francs Cfa à l’Unacoopec-Ci. « Nous savons que nous avons un milliard de francs Cfa en dépôt à terme à l’Unacoopec-Ci, et nous avons des dépôts à vue de l’ordre de 480 millions de francs Cfa. Nous demandons le solde de tout compte avec l’Unacoopec-Ci après l’audit. Nous exigeons un audit de la Coopec Cocody et de l’Unacoopec-Ci », a-t-il indiqué.

Aussi, Aphint Tano a-t-il annoncé des actions. « Aujourd’hui, ce que nous faisons, c’est de demander à nos sociétaires de garder leur calme, et nous allons entreprendre toutes les actions devant le procureur de la République. Nous avons informé la Gendarmerie, le Secrétaire général de la mairie de Cocody a été contacté, et nous avons, en principe, rendez-vous avec le maire, lundi. Dès ce lundi, nous allons informer le procureur de la République, pour voir la suite », a-t-il fait savoir.

Issiaka Savané que nous avons rencontré, le lundi 30 juillet 2018, au siège de l’Unacoopec-Ci, à Cocody, a fait savoir qu’il n’y a pas de refus de donner de l’argent et de volonté de fermeture de caisses à son niveau. Le processus d’exclusion qui a commencé, selon lui, nécessite que l’Unacoopec-ci retire ses salariés, récupère son logiciel et ses logos. Pour lui, Jean -Michel Aphint Tano et le président de la Coopec de Guiberoua n’ont plus la qualité de dirigeants de Coopec après le retrait de leurs agréments. « Des personnes que nous avons reçues sont des ex-dirigeants de la Coopec, alors que nous devons avoir affaire à des dirigeants reconnus par la loi, qui ont un agrément et qui dirigent une institution. Parce que la possession de l’agrément exige de définir la qualité des nouveaux dirigeants. Or, actuellement, cette qualité n’est pas encore connue. Par conséquent, nous ne pouvons pas donner de l’argent à qui que ce soit.Tant qu’on n’est pas en face de nouveaux dirigeants qualifiés par l’autorité de tutelle qui donne l’agrément », s’est-il voulu clair.

Aussi, l’administrateur provisoire de l’Unacoopec-ci a-t-il évoqué la question de reddition des comptes. « Elle consiste à faire tous les points au niveau de la comptabilité. Nous avons fait des transactions entre nous, qui doit à qui ? Nous avons contracté ensemble, des emprunts au niveau des bailleurs de fonds, qui paie quoi ? À quelle échéance ? Donc, on fait tout le point et puis chacun rembourse ce qu’il doit à l’autre. C’est un travail qui doit se faire et qui a commencé aujourd’hui (lundi). Nous avons demandé aux nouveaux dirigeants que leurs commissaires aux comptes et les nôtres se rencontrent, pour faire l’inventaire du patrimoine. Donc la reddition a commencé ce matin », a-t-il insisté. Avant de poursuivre : « Quand nous aurons fini la reddition des comptes, nous ferons le solde de tout compte. A ce moment on aura fait le point des sociétaires qui resteront chez nous, et ceux qui s’en vont avec leur passif. On demandera aux nouveaux dirigeants, le numéro du compte qu’ils auront ouvert. La loi exige qu’on voie l’agrément et la qualité des dirigeants, avant de faire la mise à disposition des fonds. Il parle d’un milliard de francs Cfa. Mais cet argent est celui de 20.000 sociétaires. Comment voulez-vous qu’on puisse donner cela à une dizaine de personnes un matin ? Et s’ils disparaissent avec cet argent, qui en assumera la responsabilité. C’est nous d’abord et l’État par la suite, puisque nous avons été commis par l’État pour redresser l’entreprise », a-t-il souligné.

 

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