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Transactions commerciales: Les services électroniques vont connaître un boom en Côte d’Ivoire…

Les services électroniques vont connaître un boom en Côte d’Ivoire
Lundi 2 juillet 2018, le ministre en charge de l’Économie et des Finances, Adama Koné, signait, au nom du gouvernement ivoirien, un protocole d’accord portant sur la digitalisation des services gouvernementaux avec le leader mondial des paiements électroniques : Visa. C’était dans le cadre d’une mission entreprise en Côte d’Ivoire par le secrétariat américain au Commerce international.D’un tel accord, on retient deux choses : premièrement, c’est que le gouvernement est déterminé à assurer la disponibilité des services financiers à un plus grand nombre d’Ivoiriens. Et, deuxièmement, c’est que le contexte s’y prête.

A titre de rappel, il convient de retenir que le paiement digital ou électronique renvoie à la dématérialisation des moyens de paiement. En d’autres termes, on n’a plus besoin d’argent liquide pour acheter ou vendre puisque, désormais, tout est numérisé.

Changement. Le paiement électronique se développe à grande vitesse à travers le monde, et ce via une grande variété de supports ou de moyens différents : paiement par Sms, par un compte Paypal ou via un smartphone. Dans un futur proche, montres et objets connectés rejoindront la longue liste des moyens de paiement, avancent les opérateurs du secteur. En Côte d’Ivoire, les transactions via les moyens électroniques sont d’usage. Toutefois, ces pratiques ne sont pas aussi répandues. En dehors des transactions « via mobil money », rares sont les personnes qui font usage des cartes de crédit. Par ailleurs, les services qui utilisent ces moyens de paiement sont peu nombreux. L’on a encore en mémoire qu’au lancement du projet « Ivoire taxi », les promoteurs communiquaient sur cette option pour le règlement des frais de transport. Mais jusqu’à ce jour, cette idée n’a pu se traduire en acte. Par contre, les secteurs où le paiement électronique est courant, ce sont les grands hôtels, restaurants. Mais aussi les grands centres commerciaux. Et, en général, ces établissements sont situés dans les quartiers huppés de la ville. Dans les quartiers populaires, la tendance est plutôt aux anciennes habitudes. On préfère payer en liquide. Mais cela est dû aussi à un manque d’informations sur les opportunités et autres avantages que procurent ces moyens innovants de paiement. C’est donc à juste titre que les partenaires (le gouvernement et la société Visa) évaluent la possibilité d’intégrer dans les programmes éducatifs un projet pilote d’éducation financière.

Avantages & risques. Finis les passages en caisse, où l’on sort sa carte bancaire ou son espèce. Maintenant, le paiement se fait rapidement, en l’espace de quelques secondes. Le gros problème que ce type de paiement vient régler, à la grande satisfaction des utilisateurs, notamment les Abidjanais, c’est sans aucun doute celui de la monnaie. « La simplicité est le maître-mot du paiement digital. Accessible à toutes et tous, il suffit de disposer d’un smartphone équipé de Nfc ou d’une carte bancaire permettant le paiement sans contact, et le tour est joué », expliquait Bruno Mettling, Pdg d’Orange Afrique-Moyen Orient. Autre avantage, c’est la fluidité. On perd moins de temps à compter sa monnaie ou à entrer son code. Il suffit juste de passer son matériel connecté sur le capteur, et la transaction est effectuée. « C’est utile tant pour le client, qui gagne du temps dans son parcours client, que pour l’enseigne elle-même, qui va désacraliser le passage en caisse et va s’assurer une satisfaction client », confie Fatiha Nouri de ”Les Echos entrepreneurs”.
La dématérialisation du paiement est donc à la portée de tout le monde. Cependant, il existe des risques liés à la sécurisation des comptes électroniques. En effet, de plus en plus, la tendance est à la suppression des codes. Il n’est plus question d’entrer un code pour valider son paiement depuis sa carte ou autre objet connecté. Du coup, « tout le monde peut utiliser une carte bancaire qui ne serait pas la sienne », souligne Fatiha Nouri.

Booster la connectivité des services. Visa, à travers la signature d’un accord avec le gouvernement ivoirien, veut étendre les paiements digitaux dans des services, à une échelle un peu plus importante. Dans un premier temps, cinq secteurs d’activités spécifiques ont été ciblés.
Il s’agit, entre autres, du secteur agricole. La société américaine, qui a décidé de s’implanter à Abidjan, va déployer sa solution « Visa mobile » pour plus de 1,1 million de producteurs de cacao, de café et de noix de cajou. Grâce à cette solution, les agriculteurs concernés par le projet pourront effectuer tous leurs paiements (transactions financières) via leur téléphone mobile, lequel sera connecté à une banque par le biais d’un applicatif. À travers cette plateforme, ils pourront faire des demandes de prêts dans le cadre du développement de leurs activités.
Le secteur des transports aussi sera davantage connecté. Pour une première phase, ce sont 35 000 véhicules de transport en commun qui vont pratiquer les paiements mobiles. Cela aura l’avantage de fluidifier ce secteur. Cette initiative, le géant américain l’a expérimentée au Canada et ça marche très bien. Le troisième secteur que cette innovation va prendre en compte, c’est le paiement des bourses d’études, des salaires des employés du gouvernement ainsi que leurs frais de déplacement.

La Poste de Côte d’Ivoire aussi va connaître quelques petits changements dans le cadre de la mise en œuvre des solutions digitales. 200 bureaux de la Poste vont expérimenter un programme de digitalisation de l’aide et le soutien aux personnes âgées. Ce programme va également profiter à tous les citoyens qui pourront payer au travers de solutions digitales leurs factures de services publics et gouvernementaux inclus dans le programme « Maison du citoyen » de la Poste de Côte d’Ivoire.
A la longue, Visa va accompagner l’État de Côte d’Ivoire à accélérer son projet d’attribution à chacun des 23 millions d’Ivoiriens, un (numéro) identifiant. Cela va aussi favoriser un accès plus rapide aux services et une connexion systématique au système financier formel. Andrew Torre, président régional de Visa pour l’Europe Centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique pouvait donc dire que « c’est un grand pas en avant dans nos efforts pour intégrer plus d’Ivoiriens dans le système financier formel avec tous les avantages associés. Notre vision commune d’amélioration de la qualité des services et de l’utilisation des dernières technologies de paiement fait de ce partenariat une excellente opportunité pour les Ivoiriens, l’industrie des services financiers, les commerçants et le gouvernement ».

afrikmag.com

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