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Abidjan: Affaire, la mort d’une enseignante à l’hôpital de Koumassi,voici avant sa mort, ce qu’elle préparait…

 

Sur le tableau, les derniers exercices que la défunte enseignante était en train de traiter avec ses élèves au collège Jules Valles

Mlle Kouakou Akouassi Thérèse Alexandrine, professeur de mathématiques au collège Jules Valles à Koumassi, a été fauchée par la mort, mardi 15 mai 2018. Suite à un malaise survenu en plein cours, elle a été évacuée à l’hôpital général de Koumassi. Le constat de son décès y a été fait. Est-elle décédée avant ou après son admission dans cet établissement sanitaire? La question reste encore posée. La direction de l’école Jules Valles et les responsables de l’hôpital se renvoient la balle. Des élèves mécontents mettent cette mort sur le compte de la négligence des agents de santé, justifiant leur mouvement d’humeur. En hommage à la mémoire de la disparue, l’école a décrété deux jours de deuil et de suspension des cours. « En raison du deuil, suspension des cours les mercredi 16 et jeudi 17 mai . Reprise des cours le vendredi 18 mai 2018 à 7h25. La direction », informe une note collée sur le portail dudit établissement secondaire, lue hier mercredi à notre passage dans la matinée. C’est un directeur et des employés effondrés que nous avons trouvés sur place. La tristesse se lisait sur les visages.

Où elle est tombée. Au deuxième étage du bâtiment, se trouve la 1ère D. Une classe d’environ 40 élèves, où tout a basculé ce mardi 15 mai 2018 pour cette jeune enseignante de 29 ans, sans enfant. Elle y avait cours de 10h25 à 12h15 minutes. Pendant le cours, la jeune enseignante, assise sur une chaise, assistait un de ses élèves qui faisait des exercices au tableau. C’est de cette chaise qu’elle est tombée, suite à un malaise. Une visite guidée de la classe a permis d’apprécier le décor dans lequel se faisait ce cours. La chaise en plastique blanche dans laquelle Kouakou Akouassi Thérèse Alexandrine a piqué la crise, bien encore en place, est placée à l’entrée de la salle. En face de la chaise, dans le fond, est installée la table du professeur. Les deux exercices sont encore notés au tableau. Rien ne présageait de ce drame. Les choses ont basculé lorsque l’enseignante a baissé la tête pendant que l’élève était au tableau. « Madame, j’ai fini. Madame, j’ai fini », avait informé l’élève, selon les témoignages de l’économe, Mme Konan. Elle a ajouté que suite à l’interpellation de l’élève, la victime avait relevé la tête avant de tomber de son long. Son collègue, qui se trouvait dans l’autre salle en face, qui suivait le mouvement de sa collègue, est accouru vers elle. Aussitôt, les autres sont venus.

Prof math chaise

La chaise sur laquelle l’enseignante était assise avant sa chute

Les premiers gestes. « Nous avons contrôlé son pouls et son cœur qui battaient faiblement. Nous avons appelé les services du Samu, qui tardaient à venir. Mais vu l’état critique dans lequel elle se trouvait, nous avons pris sur nous de l’envoyer à l’hôpital général de Koumassi à bord d’un taxi », a rapporté Mme Konan. L’économe faisait partie des personnes qui ont accompagné la malade. Avec elle, il y avait M. Dakouri, professeur de mathématiques, et M. Bassolé, professeur d’anglais. « A l’hôpital, la négligence a tué notre collègue. Elle n’est pas décédée à l’école », ont soutenu les accompagnateurs. Avant d’aller à l’hôpital, il a fallu que l’administration déverrouille son portable avec ses empreintes digitales pour retrouver les contacts de son père , son frère et celui de Mme Ibo, enseignante au collège le ”Néophyte” à Koumassi, que la défunte appelle affectueusement ” maman”. Les témoignages recueillis révèlent que la défunte Kouakou Akouassi Thérèse Alexandrine était une femme sans histoire et une travailleuse chevronnée. Au collège Jules Valles, elle est professeur de mathématiques depuis octobre 2017. Selon le directeur, Achadé Baudouin, pour l’année scolaire 2017-2018, la défunte avait 13 heures de cours dans la semaine, les lundi, mardi et mercredi. Elle dispensait les cours de mathématiques aux élèves de la 4è 2, 3è 2 et 1ère D. Elle était aimée de ses élèves.

Ses qualités. Certaines de ses anciennes élèves de 3ème du collège ”le Néophyte”, orientées en classe de 2nde au lycée secondaire Sainte Thérèse de Koumassi, sont allées exprimer leur compassion aux enseignants et responsables de leur ancienne école. Elles ont salué les qualités de leur enseignante défunte. « Elle était bien avec tous les élèves. Elles se battait pour que tout le monde comprenne les cours et nous faire aimer les maths », ont reconnu ses anciennes élèves. Dans cet établissement secondaire, Mlle Kouakou Akouassi Thérèse Alexandrine s’est également imposée par la qualité de son travail et ses relations avec la direction, ses collègues et les élèves. Elle avait initié l’organisation de la fête des mères dans cet établissement. « Elles nous a fait cotiser chacune 2000 Fcfa et a imposé un uniforme, que nous avons acheté et cousu. On était dans l’attente du 25 mai prochain pour la célébration, quand on nous a annoncé la triste nouvelle », ont rapporté des collègues de la défunte trouvés sur place, affectés par le drame. L’administration de cette école secondaire, touchée par la triste nouvelle, a également décrété deux jours de deuil et d’arrêt de travail.

Collèges Jules Valles

Le collège Jules Valles, là où le début de la fin de dame

Alexandrine Kouakou a commencé

Elle ne mangera pas l’avocat. Une enseignante , l’une des plus anciennes, Mme Ibo, a témoigné que la défunte était une personne sans histoire. « Quand elle arrive au bureau, elle me demande : « Maman , on mange quoi aujourd’hui ?», a expliqué cette dame éplorée, montrant du doigt un sac contenant des avocats. « Voici, les avocats qu’elle a achetés sont murs. Elle disait qu’elle viendrait les manger aujourd’hui. Ma fille est décédée », a-t-elle déploré. Dans cette école , on nous apprend que les parents de victimes résident à Treichville. Le père éploré est dans les démarches administratives pour l’organisation des obsèques, dont les dates n’ont pas été communiquées. En attendant, la dépouille a été transférée à la morgue de l’hôpital de Port-Bouët.

 

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